Le Pr Rémy Musungayi Bampale a un nouveau credo. Désormais, cet enseignant à l’Université de Kinshasa fait du respect par tous, des règles morales pour le « mieux-vivre ensemble » son cheval de bataille.
Dans une vidéo parvenue hier jeudi 16 février à Forum des As, le Pr Rémy Musungayi insiste sur le respect des règles de bienséance et d’urbanité. » Les valeurs morales, les règles de bien- vivre existent. » Dans une société, nous devons savoir qu’il y a des règles à observer pour que le vivre collectif se passe dans de très bonnes conditions« , dit-il.
Et d’ajouter : » Il faut savoir se comporter quand on est en société, respecter celui qui est en face de vous. Comment prétendre aimer Dieu si vous haïssez celui qui est devant vous, et qui est votre semblable. Il ne faut pas vivre dans une société et afficher un comportement qui indispose les autres. Etre modeste dans le langage, savoir que quand vous vous adressez à quelqu’un, il faut lui donner le temps de vous apprécier », conseille le Pr Remy Musungay.
A ses étudiants, il enseigne ceci : » Lorsque vous êtes en face de quelqu’un, qui vous profère des insultes, des menaces, retenez qu’il manque d’arguments. Il ne sait pas vous convaincre, c’est ainsi qu’il veut vous intimider en recourant à la violence. Il faut éviter dans la vie la violence. Il faut avoir de bonnes idées et utiliser des moyens pacifiques pour le faire passer aux autres « .
Le Pr Musungayi ne s’est pas arrêté là. Il a également insisté sur le bien parler en politique. Ca compte beaucoup, dit-il. « Un homme politique qui a un langage vulgaire n’est pas à sa place. Un homme politique doit se comporter dignement et convaincre. Notre problème en politique c’est de convaincre les autres. Mais on ne convainc pas avec la violence, on convainc avec l’intelligence bien articulée dans un langage acceptable, digne « , fait savoir le professeur, indiquant qu’ » il faut avoir le sens éthique dans le langage, le comportement, les écrits. «
Rémy Musungayi parle également de » bien écrire « . En plus de sa charge horaire habituelle, Musungayi va dispenser le cours de correspondance administrative. Pour ce professeur d’université, » il faut savoir écrire, le bien écrire administratif existe. »
Vouer un culte au travail
Autre valeur cardinale sur laquelle le Pr Musungayi insiste est le travail. » Nous devons faire le culte du travail« . Et pour le ministre honoraire de l’Industrie, Petites et Moyennes entreprises, « Travailler c’est produire. « Je ne peux pas dire partout que je suis professeur si je ne le prouve pas. C’est venir enseigner, poser des interrogations, des examens, corriger les mémoires des étudiants etc. « , fait-il savoir.
» Il n’y a pas de sot métier, il n’y a que de sottes gens « , rappelle-t-il. D’où son immense respect pour les cireurs, les charpentiers, des menuisiers, des maçons…
« Moi je fais le culte du travail. Parce que Dieu lui-même nous demande de travailler. Il a été le premier travailleur. C’est ainsi qu’il dit que celui qui ne travaille pas ne mange pas non plus.Nous avons le devoir de réfléchir, chercher des initiatives pour créer des emplois, pas nécessairement être au bureau pour produire. L’agriculture, l’élevage, la pêche sont des secteurs sous-employés, qui sont promoteurs de développement, créateurs d’emplois, c’est ce qu’il nous faut « , estime Rémy Musungayi, extrêmement heureux que la Commission permanente des études inscrive au programme d’enseignement de leur Département le cours d’éthique, de science du travail.
Mention spéciale à Modeste Bahati
Dans son exposé, le Pr Rémy Musungayi exprime toute sa gratitude à l’endroit du Pr Modeste Bahati pour la réhabilitation des salles, le réaménagement de certains espaces verts, et ce sur fonds propres, à l’Université de Kinshasa. C’est le cas de la grande salle » Sénat » au Bâtiment administratif, une autre au Département du Travail… Ce politique de haut rang ne lésine pas sur ses moyens pour aider la communauté universitaire. « Au nom des collègues professeurs de mon département, des étudiants, je tiens à lui présenter toute notre gratitude « , a conclu le Pr Musungayi. Didier KEBONGO