Mining Indaba : ce vieux disque rayé sur les mines…

Tel un fidèle pratiquant, le Congo-Kinshasa ne rate pas une seule grand-messe annuelle  d’INDABA mining en Afrique du sud. Au Cap, la RDC y récite invariablement en chœur et par cœur  son credo. A savoir celui de transformer  au pays ses ressources minières notamment le cuivre et le cobalt. Question de leur conférer de la valeur ajoutée. Comme Indaba mining  a traditionnellement lieu en février, cette profession de foi prend les allures de bonne résolution pour la nouvelle année.

Reste qu’entre les beaux et bons discours déclamés du haut de la tribune du « Davos des miniers » et la réalité dans le bassin minier du pays, il y a tout un fossé. Rien n’indique que la RDC prend   le chemin de la transformation de ses minerais.

 A la bonne vieille pratique d’exportation brute effectuée par la Gécamines  émasculée depuis  et toutes ces entreprises installées  dans l’espace Katanga, s’ajoutent une kyrielle d’opérateurs miniers nés de la génération spontanée. Ces nababs ou nouveaux riches qui consolident leur pouvoir politique en s’adjugeant  des mini-carrières minières dans le Haut-Katanga et surtout dans le  Lualaba, destination prisée des « hommes forts » du moment et de  leurs dépendants. Le carré minier étant devenu l’une des jauges de la santé financière des bénéficiaires collatéraux de l’alternance de 2019 !

Une virée à Kolwezi et dans les environs de la capitale du cobalt suffit pour réaliser le grand écart- au propre comme au figuré- entre la dialectique déclinée chaque année au Cap et la praxis.

On comprend dès lors que la formule originelle « scandale géologique » chère au géologue belge Jules Cornet ait fini par couvrir un large spectre. Jusqu’à inclure la dimension socio-économique caractérisée par le contraste effarant entre un pays immensément riche habité par un peuple scandaleusement pauvre. Une population qui n’a fini de se demander à quoi servent son cuivre et son cobalt. 

Il en est donc du disque rayé de transformation des minerais comme d’une rengaine : diversification de l’économie avec en ligne de mire « l’agriculture priorité des priorités« , un vieux slogan qui se régénère de régime en régime. Sous l’ère Fatshi, le génie rd congolais vient de gratifier la République d’un joyau en matière sémantique: « la revanche du sol sur le sous-sol« . On peut trouver difficilement mieux. Quant à l’adéquation entre cette enseigne et la place réelle de l’agriculture sur l’échelle des priorités, c’est une autre histoire.     José NAWEJ

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