L’Ajac s’approprie la campagne médiatique sur l’ « Authenticité alimentaire »

L’Association des journalistes agricoles du Congo (Ajac) a procédé, hier lundi 6 février, au cours d’une conférence de presse tenue à Kinshasa, au lancement officiel de la campagne médiatique sur la thématique:  » Authenticité alimentaire « . Il s’en est suivi un plateau spécial au cours duquel les journalistes membres de l’Ajac ont animé une émission avec les responsables du CNPAF et ses partenaires parmi lesquels, le Pr Théophile Mbemba Fundu.

 La conférence de presse avait pour objectif de permettre aux hommes et femmes des médias d’avoir un même entendement sur la campagne  » Authenticité alimentaire  » et d’en faire un large écho dans leurs organes respectifs. A travers leurs écrits, ils visent à pousser les décideurs à ce que la législation congolaise en la matière soit renforcée.

Le secrétaire technique du CNPAF, Sylvain Ntumba a expliqué la vision de la décennie des Nations unies pour l’agriculture familiale qui consiste à atteindre un monde avec des systèmes alimentaires et agricoles variés, sains et durables. Les systèmes alimentaires contribuent au bien-être, a-t-il relevé, avant de réaffirmer que l’agriculture familiale est la voie privilégiée pour réduire la pauvreté dans le monde, particulièrement en RDC.

En s’appropriant ainsi  la campagne, journalistes membres de cette organisation veulent susciter auprès des populations congolaises, l’intérêt et le besoin de consommer des aliments locaux et traditionnels afin de faire face aux produits importés.

Pour l’ambassadeur président du point-focal Ajac Kinshasa  » l’Ajac vise un matraquage médiatique autour de cette campagne Authenticité alimentaire. Mais aussi, une forte promotion des mets locaux qui devraient reprendre leur ascendance sur les menus étrangers en RDC « . Il a lancé un appel aux chevaliers de la plume et du micro pour qu’ils sauvent la santé des populations au travers de leurs reportages, en valorisant les nourritures locales congolaises.

De son côté, l’ambassadeur porte-parole du point focal Ajac Kinshasa, en charge des finances et administration, a mis un accent particulier sur les bienfaits du bio qui, d’après les spécialistes, empêche de consommer les pesticides ou autres produits chimiques. « Plusieurs enquêtes prouvent que ceux qui consomment des produits locaux et traditionnels ont un meilleur régime alimentaire.

« La valorisation des aliments locaux mon cheval de bataille » 

Le Pr Théophile Mbemba a souligné que  » la promotion de la valorisation des aliments traditionnels fait partie de mon ADN depuis près de trente ans. Ma carrière scientifique a été de travailler sur la revalorisation des aliments traditionnels. Il y a l’information scientifique avérée sur le fait que les aliments traditionnels ou les aliments locaux sont des aliments pour les Congolais que nous sommes. En les consommant, ils vont nous  permettre de préserver notre santé, d’être en bonne santé« .

 Puis, il est revenu sur l’étude qu’il avait menée dans l’ex-Grand Bandundu dans les années 1986 au Kwilu, Kwango,  Mai Ndombe. Cette étude a révélé  163 légumes feuilles, 39 tubercules, une soixantaine de champignons sans compter des insectes et des chenilles. Il a salué la diversité et une potentielle diversité énormes alimentaires qui se trouve dans la flore, la faune sauvage, sans compter les ressources halieutiques. Le Pr Mbemba insiste sur le fait que  » Ce qui est naturel est bon pour l’alimentation humaine. Donc, il est grand temps non seulement que cette information à travers une éducation nutritionnelle planifiée soit menée mais aussi et surtout qu’il y ait des politiques alimentaires et nutritionnelles qui accompagnent l’alimentation« . D’où son vœu de voir la Société civile s’impliquer aux côtés du CNPAF qui a commencé  la campagne sur l’authenticité alimentaire.

Le Pr Mbemba salue les dispositions de l’article 47 de la Constitution de la RDC  qui demande au Gouvernement de garantir la santé et la sécurité alimentaire des populations. Il estime que la campagne doit pousser la Gouvernement à avoir une législation qui  garantit à la fois la sécurité alimentaire mais aussi la souveraineté alimentaire. Car on ne peut pas négliger les produits locaux au profit des produits importés.

Il a indiqué que plusieurs pays africains ont déjà inscrit dans leur Constitution la question de la souveraineté alimentaire. Celle-ci oblige le Gouvernement à mener une politique qui privilégie d’abord les besoins nutritionnels de sa population.

 » L’importation des aliments importés  freine l’éclosion de la production locale. C’est moins cher mais scientifiquement, il est prouvé que la consommation des aliments transformés affaiblit le système immunitaire et expose aux maladies « , a-t-il-il déploré.

Le Pr Théophile Mbemba est l’un des partenaires du CNPAF. Il a réalisé une étude sur la cartographie de la production des aliments locaux et traditionnels en RDC pour le compte du CNPAF.  Dina BUHAKE

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