Pas besoin d’un sondage pour savoir ce que les plus concernés de Congolais-à savoir ceux habitant l’Est du pays- pensent de la Force de l’EAC. Hier à Goma, la rue a une fois de plus exprimé avec force son hostilité à ce contingent est-africain.
Bien évidemment, les dérapages enregistrés sont à condamner sans nuance. Mais, de là à jeter le bébé avec l’eau du bain dans le lac Kivu équivaudrait à s’asseoir sur un volcan qui pourrait entrer en éruption à n’importe quel moment. Or, tous les vulcanologues le savent, en la matière, la règle d’or est la prévention.
Face à l’avalanche d’alertes dans l’épicentre de l’agression contre la RDC, le » Gouverner c’est prévoir ; et ne rien prévoir c’est courir à sa perte » cher à Emile de Girardin prend un sacré coup de jeune. La prévention, en la circonstance, consisterait à donner suite à ce qui s’apparente à la » vox populi « .
Une illustration grandeur nature de la démocratie directe. Un embryon de la démocratie participative. Dans les deux cas, un vrai antidote à la propension des bénéficiaires de la « démocratie représentative » de préempter la souveraineté populaire. Une leçon à l’ensemble de la classe dirigeante qui, pense que le fait « d’être proclamé élu » la dispense de consulter le souverain primaire sur des questions qui touchent précisément à la souveraineté du pays.
Voilà que la pilule par trop amère estampillée EAC ne passe pas. Le fâcheux précédent MONUC muée en MONUSCO en bandoulière, les Congolais ne sont guère disposés à héberger une énième force d’observation des agresseurs et de leurs supplétifs locaux. Le cas du corps expéditionnaire rwandais et de sa vitrine rd congolaise M23.
Blanchies sous le harnais de moult agressions répétitives, les populations de l’Est du pays savent que l’attelage (Communauté des Etats d’Afrique de l’Est) ne saurait aider la RDC à se débarrasser des agresseurs dont au moins deux pays phares de l’organisation constituent la pointe visible de l’iceberg.
Difficile d’imaginer les troupes de l’EAC faire la guerre à un ou plusieurs de leurs impliqués directement ou indirectement dans la prédation des ressources naturelles de l’Est de la RDC. Après tout, » les loups ne se mangent pas entre eux « . José NAWEJ