La Chine et l’Afrique travaillent ensemble pour le développement de l’humanité

Le Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA) totalise 23 ans cette année. La Chine et les pays africains ont réussi tout au long de ces années à consolider et à approfondir leurs relations aussi bien diplomatiques qu’économiques à travers ce forum. Ainsi, sur le continent africain, plusieurs initiatives ont vu le jour tel que la ceinture et la route, mais aussi des projets orientés vers les secteurs de  l’agriculture, la santé, les infrastructures, le numérique, le développement écologique…après la célébration des noces de porcelaines de cette coopération, comment les Africains évaluent-ils le développement des relations sino-africaines ? Comment le rôle de la diplomatie au niveau des chefs d’États est-il perçu ? Quels avantages la coopération sino-africaine a-t-elle apportés aux peuples africains ? Lycoris, de Radio Chine Internationale, lors de l’émission Prise-Directe, s’est entretenu avec Rocco Nkanga, journaliste de la République démocratique du Congo, afin de lever le voile sur ces interrogations et éclairer l’opinion.                                                           FST

Lycoris. La Chine est orientée vers l’action et dans le cadre du forum sur la coopération sino-africaine, elle a successivement annoncé les 10 principaux plans de coopérations, les 8 principale actions et les 9 projets pour l’Afrique destinés à aider les pays africains à renforcer leur capacité de développement autonome et durable comment évaluez-vous le rôle du Fsca dans la structuration des relations sino-africaines depuis ces 23 ans ?  

Rocco Nkanga. Il faut souligner que le Fsca a permis à la Chine et à l’Afrique d’engager des consultations sur un pied d’égalité, d’approfondir des connaissances mutuelles, en élargissant le consensus et en renforçant l’amitié par la promotion de la coopération. La mise en œuvre du Fsca a contribué à ce jour à renforcer la coopération amicale et pragmatique entre les deux parties dans un contexte nouveau.  Dans ce sens, la Chine et l’Afrique travaillent ensemble aujourd’hui pour relever le défi de la mondialisation économique et contribuer au développement de l’humanité.

 Lycoris. Le président chinois Xi Jingping a participé au Focac à trois reprises en 2015, 2018 et 2021, et s’est rendu en Afrique à quatre reprises après avoir pris ses fonctions. Comment voyez-vous le rôle de la diplomatie du Chef de l’Etat ?

RN. Il voulait marquer son attachement à cette initiative qui compte beaucoup pour les deux parties, la Chine et l’Afrique.  Car, vous savez, aucun pays ne peut se développer en se recroquevillant.  Il faut s’ouvrir aux autres.  Voilà pourquoi, la Chine a toujours prôné le multilatéralisme.  Car le monde d’aujourd’hui ne peut pas se développer avec une pensée unique.  Ceux qui sont en avance doivent aider les autres à avancer avec eux.

Et la présence du président Xi Jinping lors de ces trois sommets tenus en Afrique et en Chine démontre l’importance qu’il accorde à la coopération sino-africaine.  Pas seulement.  Mais aussi la sincérité et la considération avec laquelle les Chinois traitent avec les Africains.  Ce, dans une coopération gagnant-gagnant, caractérisée par le respect mutuel et le partage des bénéfices communs à tous les niveaux de partenariat.

 Lycoris. La Chine a activement fait progresser l’interconnexion stratégique avec les pays africains et a élargi la coopération pragmatique avec plus de 72,4 milliards de dollars d’importation en provenance d’Afrique au cours des sept premiers mois de 2022 soit une hausse de 20,9% par rapport à l’année précédente, la Chine est devenue le premier partenaire commercial pour la quinzième fois consécutive. Comment voyez-vous les relations actuelles entre la Chine et l’Afrique ?

   RN. Comme je viens de le dire tantôt, les relations entre la Chine et l’Afrique sont des relations sincères, d’entraide et de soutien mutuel.  Des relations fondées sur le respect de la souveraineté des Etats. La Chine a toujours fait sien le principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats.  Et le respect de ce principe, à mon avis, contribue beaucoup dans la mise en œuvre de différents aspects de la coopération sino-africaine. Aujourd’hui avec le FOCAC, la Ceinture et la route, etc., l’Afrique a bénéficié et continue de bénéficier des infrastructures sociales de base sorties de terre grâce au fonds chinois. Dans mon pays, la République démocratique du Congo, par exemple, le volume des échanges commerciaux sino-congolais a battu un nouveau record en enregistrant 21 ;9 milliards US, soit une augmentation de 51,7% en glissement annuel.  Et la Chine a conservé la place du premier investisseur étranger en RDC pour la 4ème année consécutive.

De plus, des progrès significatifs ont été réalisés dans des grands projets de coopération tels que la construction d’un centre culturel et artistique des pays de l’Afrique centrale et la sous-station de Kinsuka, dans la périphérie de la capitale Kinshasa, qui va desservir plus de 10.000 ménages en électricité. Et en 2023, la Chine s’apprête à travailler avec la RDC pour poursuivre la mise en œuvre du consensus atteint par les deux Chefs d’Etat, de renforcer les échanges de haut niveau, de consolider la confiance politique mutuelle et d’approfondir la coopération pragmatique en matière d’exploitation minière, d’infrastructures, d’industrie, d’éducation, de santé, de sécurité et de défense.  Bref, tout ce qui est nécessaire pour porter ce partenariat stratégique à un nouveau palier.

« Le concept de « piège de dette » n’existe que dans l’esprit de ceux qui le conçoive comme tel.  La coopération sino-africaine est basée sur l’entraide mutuelle« 

 Lycoris. Certains médias occidentaux parlent toujours du piège de l’endettement. Que pensez-vous du soi-disant piège de l’endettement de l’Afrique envers la Chine ? Et quels sont vos conseils pour soulager la pression de la dette africaine ?

 RN. Moi je pense que ce concept de  » piège de dette  » n’existe que dans l’esprit de ceux qui le conçoivent comme tel.  La coopération sino-africaine est basée sur l’entraide mutuelle.  La Chine dans le cadre de plusieurs initiatives, dont la ceinture et la route, a disponibilisé des fonds pour soutenir des projets viables présentés par les pays africains.  Ces fonds aident les Etats africains à sortir de la pauvreté par la réalisation des projets porteurs de croissance, dans les domaines, notamment des infrastructures routières, de l’agriculture, de l’industrie minière, de l’éducation, de la santé, etc. Alors pour soulager la pression de cette dette, les fonds doivent être affectés réellement dans des projets sérieux, pour lesquels ils ont été débloqués, afin de produire des bénéfices et permettre aux Etats créanciers de rembourser leur dette à échéance convenue.

 Lycoris. Cette année marque le 60ème anniversaire de l’aide médicale chinoise à l’Afrique, la Chine a déjà envoyé 21 équipes médicales en RDC. Que pensez-vous de la coopération pragmatique dans le domaine de la santé entre la Chine et l’Afrique ? Comment a-t-elle changé la vie des populations locales? Et quels sont vos observations et expériences?

RN. L’aide médicale chinoise a été toujours la bienvenue dans tous les pays africains et non seulement la RDC.  Au début du Covid vers le premier trimestre de l’année 2020, le monde entier était pris par une panique généralisée et l’Afrique n’en était pas épargnée.  Il y avait au début une carence en masque et gel hydro alcoolique même dans des pays européens industrialisés.  Et la Chine a apporté efficacement son soutien aux Etats africains et a contribué au renforcement de la paix sociale durant cette période de dure épreuve. La Chine a aussi envoyé des équipes médicales dans beaucoup de pays à travers le monde pour partager ses expériences dans la lutte contre cette pandémie et la RDC a aussi figuré parmi les pays bénéficiaires de cette expérience.

 Lycoris. L’épidémie de la Covid19 a eu un impact considérable sur le développement économique de l’Afrique et a également changé le mode vie des gens. Selon vous, comment stimuler la reprise économique ? Et comment la Chine et l’Afrique peuvent renforcer leur coopération pour lutter contre les épidémies telles que la Covid ou Ebola?

RN. Pour lutter efficacement contre les épidémies telles qu’Ebola, Choléra, Covid, etc,  la Chine et l’Afrique doivent maintenir une bonne collaboration dans le secteur de la médecine, notamment en renforçant les échanges, le partage des connaissances.  Les deux parties doivent également essayer de mettre en collaboration la médecine traditionnelle qui a été d’un apport non négligeable dans la lutte contre la Covid-19 et tant d’autres épidémies. En ce qui concerne la reprise économique, je crois que la réouverture des frontières chinoises couplées avec la levée de certaines restrictions dues à la pandémie de covid-19, va stimuler la reprise économique en Afrique et contribuer à la croissance du continent. Car, l’Afrique dépend beaucoup de la Chine dans pratiquement tous les domaines.  La grande majorité de ce que nous consommons proviennent de la Chine et ça nous arrive à bon prix.  La plupart des commerçants en Afrique ont pour source d’approvisionnement la Chine et durant trois ans ils n’ont pas bien tourné.  Les effets ont été ressentis au niveau de la population avec la cherté de la vie. Le retour de la Chine sur la scène économique va beaucoup aider l’Afrique.

 Lycoris. Sur la nouvelle ère la Chine a placé l’Afrique comme une extension historique et naturelle de la ceinture et la route alors 52 pays africains et la commission de l’UA ont signé le document de coopération dans le cadre de l’initiative de la ceinture et la route avec la Chine. Dans le futur quelle est la clé de la coopération sino-congolaise et sino-africaine et dans quel domaine pensez-vous que la coopération sino-africaine pourrait être renforcée et quelles expériences mérite d’être apprise et promu ?

RN. A mon avis, je dirai que la coopération sino-africaine doit être renforcée au niveau de partage des connaissances, à travers le renforcement des capacités, en aidant les Etats africains à avoir une main d’œuvre qualifiée pour pouvoir mener en toute indépendance les différents projets conçus par eux dans le cadre de l’initiative  » la ceinture et la route  » ou d’autres aspects de coopération par exemple.  Car, l’on constate que la plupart des projets développés dans le cadre de la coopération Chine-Afrique, surtout dans le domaine des infrastructures, sont réalisés sur terrain par des chinois eux-mêmes, accompagnés seulement d’une infime partie des nationaux. A la longue, il faudrait que les chinois s’évertuent à transmettre des savoirs aux africains afin de permettre à ces derniers de relever leur niveau de connaissance et qu’ils puissent enfin s’approprier des projets qui concernent leur propre développement.

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