Des professionnels de médias de la République démocratique du Congo viennent de boucler une formation de deux jours sur la réforme de la Police nationale congolaise (PNC). La clôture de cette session a eu lieu hier mercredi 22 février au Commissariat général de la PNC, à Kinshasa. L’occasion a été propice pour les journalistes formés de s’approprier la mission de vulgarisation de cette réforme qui se veut salutaire aussi bien pour la Police que pour les autorités et la population.
Ouvert le mardi 21 février, l’atelier de formation des journalistes sur la vision, les axes et enjeux de la réforme de la police a mobilisé, deux jours durant, une soixantaine de participants issus de médias, des organisations de la Société civile et de la Police nationale. Organisée par le Secrétariat exécutif du Comité de Suivi de la Réforme de la Police (SE/CSRP), cette activité, financée par la composante Police MONUSCO (UNPOL), a été réalisée en synergie avec le Commissariat général de la PNC.
Lors de son intervention axée sur »La vision, les axes et les enjeux de la réforme de la Police’‘, M. Charles Lunjwire du Secrétariat exécutif du CSRP, a tenu, de prime abord, à circonscrire le contexte qui a précédé l’avènement de la réforme. D’après le premier conférencier de l’atelier, la réforme de la Police nationale congolaise est, en fait, une des recommandations de l’Accord global et inclusif, élaboré en 2002 à Sun City, en Afrique du Sud.
« On a voulu avoir une police apolitique, professionnelle, démilitarisée…« , a rappelé à cet effet Charles Lunjwire. On en veut pour preuve le changement de tenue de la police, de dénomination des grades, de la dotation d’équipements…. C’est dans cette optique que la réforme a été conçue pour faire de la Police « un service apolitique, accessible, à l’écoute de la population et respectueux des droits humains« , a précisé l’intervenant.
Appropriation de la réforme
Aux dires de Charles Lunjwire, la matérialisation de la réforme de la Police a démarré par une phase conceptuelle, consistant en la conception et en l’élaboration des textes, lois… visant à accompagner cette mutation. Cette première phase (2008-2011) a été assurée par l’équipe de CSRP. La deuxième phase, destinée à la mise en œuvre, implique davantage d’acteurs. Etant donné que 70% de policiers n’ont pas reçu de formation de police proprement dite, il importe aujourd’hui de rendre permanente leur formation, a précisé Charles Lunjwire.
D’après le communiqué de presse du Secrétariat Exécutif du CSRP, la tenue de l’atelier découle de l’évaluation de la réforme de la PNC, entreprise sur la période comprise entre 2012 et 2016. Cette évaluation a conclu, entre autres, qu’il était nécessaire de communiquer davantage sur la réforme. En ciblant différents acteurs et parties prenantes que sont les policiers, les autorités politico-administratives, judiciaires, militaires et la Société civile. Une occasion pour aider les différentes couches de la population à maximiser les chances d’appropriation de la réforme.
S’adressant particulièrement aux acteurs de médias, Annita Nicole Sombo, la chargée de communication du Secrétariat Exécutif du CSRP, a relevé le déficit de communication attesté même par des partenaires financiers. C’est dans ce cadre, explique-t-elle, qu’une stratégie de communication a été mise en place dans le cadre du Plan d’action quinquennal (2020-2024), destiné à accompagner la réforme. C’est dans ce cadre qu’elle sollicite la contribution des journalistes pour accompagner la police dans cette réforme.
Les matières d’apprentissage
Tout le long de l’atelier, les participants ont été éclairés sur le Plan opérationnel de la stratégie de communication de la réforme de la Police. Aussi sur la vision, les axes et les enjeux de la réforme de la Police. De même, sur le rôle de la Police dans la lutte contre les Violences Sexuelles et la protection de l’enfant, à travers l’exposé de Mme Mireille Makaya du CSRP.
Les différents formateurs ont aidé les apprenants à comprendre les missions et rôles de aussi bien de l’Inspection Générale de la PNC que de la Cellule de Réforme de la Police (CRP). De même, la politique générale de la formation de la Police, »le cadre légal et réglementaire de la Réforme de la Police’‘, les opérations de maintien et de rétablissement de l’ordre public lors des manifestations et réunions publiques…
Motif de satisfaction
L’attention de l’assistance a été plus éveillée lorsque le Commissaire Supérieur André Mulasa du CSRP a mis le curseur sur les »la police de proximité, nouveau mode de fonctionnement de la PNC’‘. Aussi lorsqu’il s’est agi de parler des »Innovations du Décret n°13/017 du 06 juin 2013 déterminant l’organisation et le fonctionnement du Commissariat Général de la Police Nationale Congolaise ».
Intervenant lors de la clôture de ces assises, le Secrétaire exécutif ad intérim du CSRP, M. Modeste Kusakusa, s’est réjoui de l’étroite collaboration entre la Police de la Monusco et la hiérarchie de la PNC. Il a encouragé les acteurs des médias à tirer profit des acquis. Message réitéré par Ibrahim Traoré, le représentant du chef Réforme de la Monusco. Motif de satisfaction pour le Commissaire divisionnaire adjoint Jean-Bosco Ndonda, représentant du patron de la police de la ville de Kinshasa. Yves KALIKAT