Human Rights Watch avoue que Kiev a utilisé des mines antipersonnel dans la région de Kharkov

L’ONG Human Rights Watch a reconnu dans son nouveau rapport que l’armée ukrainienne avait utilisé en 2022 des mines antipersonnel interdites au niveau international, faisant des morts et des blessés parmi les civils.

Les forces armées ukrainiennes ont apparemment largué des mines antipersonnel Lepestok (Pétale) à Izioum, dans la région de Kharkov, qui ont fait au moins 11 morts civiles, a déclaré ce mardi 31 janvier l’organisation de défense des droits de l’Homme, Human Rights Watch.

« L’Ukraine devrait enquêter sur l’utilisation apparente par son armée de milliers de mines terrestres antipersonnel tirées par des roquettes dans et autour de la ville d’Izioum dans l’est du pays« , est-il écrit dans un rapport publié sur le site de cette organisation.

HRW note avoir documenté de nombreux cas dans lesquels l’armée ukrainienne avait tiré des roquettes transportant des mines antipersonnel PFM sur des zones qui se trouvaient alors sous le contrôle de l’armée russe.

« Les forces ukrainiennes semblent avoir largement dispersé des mines terrestres autour de la zone d’Izioum, faisant des victimes civiles et posant un risque constant« . Steve Goose, directeur de la division Armes à Human Rights Watch

Victimes civiles

Les membres de HRW ont mené des recherches dans le district d’Izioum du 19 septembre au 9 octobre 2022. Ils ont recueilli des témoignages de plus de 100 personnes, y compris des témoins des victimes de ces armes, des secouristes, des médecins et des démineurs. Toutes les personnes interviewées ont indiqué avoir vu des mines sur le sol, connaître quelqu’un qui a été blessé par l’une d’elles ou avoir été averties de leur présence.

« Human Rights Watch a documenté l’utilisation de mines PFM dans neuf zones différentes dans et autour de la ville d’Izioum, et a vérifié les cas de 11 victimes civiles de ces mines« , selon le rapport.

Cinquante autres civils dont au moins cinq enfants, ont été blessés par les éclats de ces armes.

« Environ la moitié des blessures impliquaient des amputations traumatiques du pied ou du membre inférieur, des blessures correspondant à celles causées par des mines à effet de souffle PFM. »

Les Russes ont averti et soigné les habitants

Les forces ou les autorités russes ont affiché et distribué des prospectus pour avertir du danger des mines terrestres. Plus de 100 habitants d’Izioum et des environs l’ont confirmé à HRW.

« Elles ont également retiré des mines terrestres de zones publiques et de propriétés privées appartenant à des civils, et ont emmené certaines victimes de mines en Russie pour des soins médicaux -des actions ne cadrant pas avec le fait d’être responsable de la pose de ces mines« , reconnaît l’organisation.

Mines Lepestok

La plupart des types de mines antipersonnel sont mises en place à la main. Mais les mines antipersonnel Lepestok utilisées à Izioum et dans ses environs ne fonctionnent que lorsqu’elles sont dispersées par des avions, des roquettes et des obus d’artillerie, ou lorsqu’elles sont tirées depuis des véhicules ou des lanceurs spécialisés, rappelle l’organisation.

« L’utilisation de mines antipersonnel viole le droit international humanitaire, car ces armes ne font pas la distinction entre civils et combattants. Les mines terrestres non neutralisées provoquent des déplacements, entravent l’acheminement de l’aide humanitaire et empêchent les activités agricoles« , indique HRW.

La Convention sur l’interdiction des mines de 1997 interdit totalement les mines antipersonnel et exige la destruction des stocks, le déminage des zones affectées et l’assistance aux victimes. L’Ukraine a signé cette Convention le 24 février 1999, et l’a ratifiée le 27 décembre 2005.

https://fr.sputniknews.africa/20230131/human-rights-watch-avoue-que-kiev-a-utilise-des-mines-antipersonnel-dans-la-region-de-kharkov-1057781302.html

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