Félix Tshisekedi redoute un processus électoral hypothéqué suite à la guerre dans l’Est

* Réagissant au discours du chef de l’État en Suisse, pour le mouvement citoyen LUCHA, la fin du rétrécissement de l’espace civique en RDC n’est pas encore un acquis.

Félix Tshisekedi craint que la guerre dans l’Est de la RDC puisse hypothéquer le processus électoral en cours en RDC. Le chef de l’État est intervenu hier lundi 27 février à la tribune de la 52ème session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève en Suisse.

« La persistance de la guerre dans l’Est risque d’hypothéquer le processus électoral dont les opérations d’enrôlement sont déjà en cours par suite du déplacement massif des personnes de zones des combats, de l’insécurité et de l’inaccessibilité à ces zones« , a fait remarquer Félix-Antoine Tshisekedi.

Le chef de l’État congolais a saisi l’occasion pour interpeller la Communauté internationale. Pour lui, cette dernière « doit s’impliquer activement auprès de la RDC« .

« IL N’Y A PLUS DE CONGOLAIS DÉTENUS POUR LEURS OPINIONS »

À Genève, Félix Tshisekedi a également affirmé qu’il « n’y a plus aujourd’hui » en RDC, « des Congolais arrêtés, détenus ou emprisonnés pour leurs opinions ou appartenances politiques« . A ne pas confondre, a-t-il nuancé, « avec des politiciens poursuivis pour infraction de droit commun« .

Pour tout dire, Fatshi a déclaré que son pays a été plongé dans une insécurité et instabilité chroniques « qui l’ont isolé du monde, terni son image et compromis la conduite des politiques efficaces et réussies de son développement« .

Face à ce lourd héritage des régimes précédents, le chef de l’État a affirmé avoir « placé la protection et la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales parmi les priorités de mon mandat et de l’action du gouvernement de la République dès son accession à la magistrature suprême de la RDC« .

À cet effet, a-t-il expliqué, il a pris certaines mesures pour apporter une solution à ce problème. Félix Tshisekedi a, pour ce faire, cité la fermeture de tous les lieux de détention illégaux et secrets des services de sécurité et des offices de police judiciaire. Il a également fait mention de la libération de tous les détenus et prisonniers politiques.

« La libéralisation des espaces de manifestations publiques, des libertés d’opinion, de pensée et d’information avec pour objectif plus jamais en RDC des manifestations non violentes réprimées ni des manifestants pacifiques poursuivis et tués même dans les lieux de culte et le retour au pays, sans condition, des exilés politiques« , s’est félicité le Président de la République.

« TSHISEKEDI A MENTI, A RÉAGI LA LUCHA »

« Tshisekedi a menti et les 4 réformes qu’il affirme avoir initiées depuis 2019 n’ont jamais été mises en œuvre en RDC« , a réagi la Lutte pour le changement (Lucha), un mouvement citoyen, au discours de Félix-Antoine Tshisekedi à Genève en ce qui concerne la fin de la restriction de l’espace civique en RDC.

« Félix Tshisekedi dit avoir fermé les lieux de détention illégaux et secrets au pays. C’est totalement faux. Très récemment, nos camarades de Butembo ont été détenus au cachot de l’Agence nationale de renseignement (ANR) et dans un camp militaire pour avoir pacifiquement manifesté« , a rapporté un responsable de ce mouvement.

La Lucha a expliqué que « cette détention illégale fait suite à la répression brutale de notre rassemblement pacifique du 10 février 2020 et illustre à quel point les services de sécurité, qui peinent à sécuriser les citoyens, agissent en mercenaires pour le compte de ENK, une société privée défaillante« . Rachidi MABANDU

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