PPRD : Tunda ya Kasende rend le tablier

L’information a fait le buzz sur les réseaux sociaux. La démission de Me Célestin Tunda ya Kasende du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) ne pouvait passer inaperçue dans l’opinion. Tant ce poids lourd du microcosme politique congolais a réussi à marquer ses empreintes au sein du parti de Joseph Kabila.

L’homme, Célestin Tunda ya Kasende, jouit en effet d’une notoriété certaine. Mais, il est de l’acabit de ces personnalités politiques qui ne sont guère portées sur la polémique. Encore moins sur la politique spectacle. C’est dans cette optique qu’il s’est résolu à rendre le tablier et s’en aller sans tambour ni trompette, soulignant tout simplement qu’il a pris cette décision pour des raisons de convenance personnelle.  

On ne devrait donc pas s’attendre à le voir se mettre en scène après l’acte qu’il vient de poser. On ne devrait pas non plus le voir s’illustrer par des attaques ad hominem. Ce qui n’est pas du tout inscrit dans son ADN. Mais à ce stade, pour essayer de comprendre cette décision, un plongeon dans le passé de cet acteur politique s’impose.  

Rodé dans la politique depuis les années Mobutu…

S’il est cofondateur du PPRD, Célestin Tunda ya Kasende n’est pas politiquement et idéologiquement né avec cette formation politique, fondée une année après l’avènement de Joseph Kabila à la magistrature suprême.

Déjà sous Mzee Laurent-Désiré Kabila, Me Tunda faisait partie des députés cooptés qui siégeaient à l’ACL-PT (Assemblée constituante et législative – Parlement de transition). Il représentait Lubao, son territoire d’origine, dans l’alors district de Kabinda. Dans ce Parlement, Célestin Tunda figurait parmi les cinq membres de la Commission parlementaire des Affaires étrangères, désignés par Mzee Kabila. Il était secraitaire général adjoint de cette commission.

   A l’époque, le pays fait déjà face à l’agression extérieure, diligentée notamment par le Rwanda et l’Ouganda. Il était, dès lors, question que ce groupe restreint de cinq élus sillonne l’Afrique pour dénoncer cette atteinte à l’intégrité du territoire congolais.

L’étoile Tunda

A l’accession de Joseph Kabila au pouvoir, le député de Lubao se voit confier le Secrétariat général de la Commission préparatoire du Dialogue inter Congolais.

Autant dire que, dès le début de la présidence de Joseph Kabila, Me Tunda exercera des fonctions importantes jusqu’à être juché au rang de Vice-Premier ministre en charge de la Justice au sein du Gouvernement Ilunkamba.

Pour autant, de par son itinéraire, l’étoile Tunda n’a pas commencé à briller sous les Kabila. A l’époque, trentenaire, il aurait pu devenir ministre sous le Maréchal Mobutu. S’il ne l’est pas devenu, c’est tout simplement parce qu’il a une haute idée de la politique. Pour lui, la politique est une question de valeurs.

C’est ainsi qu’en 1994, il s’opposera avec véhémence à la violation, par l’UDI (Union des démocrates indépendants), son parti, de l’Accord du Palais du peuple. Accord en vertu duquel le Premier ministre devait provenir de l’Opposition. En ce temps-là, l’opposition avait renouvelé son soutien à Etienne Tshisekedi wa Mulumba, élu à la CNS, comme chef du Gouvernement.

La politique sur base des valeurs

A la suite de désaccord, Me Tunda va prendre ses distances avec le parti de Léon Kengo wa Dondo. Il va créer l’UDI radicale, qui restera à l’Union sacrée de l’Opposition chère au tandem Tshisekedi – Kibassa. Dans cette célèbre plateforme de l’Opposition, Tunda occupera la présidence de la commission politique et de stratégie  en remplacement de Me Gérard Kamanda qui avait suivi Léon Kengo dans sa 3ème Voie.

Cette séquence montre que l’homme n’a jamais fait la politique pour le simple positionnement. Il n’a jamais eu pour obsession les postes, parce qu’il entendait faire la politique sur base des valeurs.         

Sans pénétrer ses secrets, il y a fort à parier que c’est  »cette boussole – valeur’‘ qui va déterminer la suite de son cheminement politique.  Yves KALIKAT 

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