Le Pr Théophile Mbemba a rendu publics, au cours d’un atelier de restitution organisé le vendredi 27 janvier 2023 à Kinshasa, les résultats de l’étude sur la « Cartographie de la production des aliments locaux et traditionnels en RDC ». D’après les conclusions de cette étude réalisée pour le compte du Comité national pour la promotion de l’agriculture familiale (CNPAF-RDC), 141 types d’aliments locaux et traditionnels ont été répertoriés dans huit marchés de la ville de Kinshasa.
Pour le Pr Théophile Mbemba «c’est une étude menée à Kinshasa mais avec un regard tourné vers les potentielalités dans les provinces en vue d’identifier tous les aliments locaux et traditionnels en RDC, réaliser une cartographie des zones, des sites de production de ces aliments locaux et traditionnels, dégager les principaux défis de la promotion de ces aliments dans le contexte congolais et africain et d’en formuler des orinetations et stratégies claires pour l’amélioration des systèmes de production, promotion et consommation de ces aliments locuax et traditionnels». Ces 141 types d’aliments, note l’étude, comprennent les céréales, les légumes, les légumineuses, les épices, les ignames, racines et tubercules, les champignons, les fruits, les insectes, possons, viandes qui sont produits dans différentes provinces du pays et qui sont vendus aux différents marchés de Kinshasa.
L’identification des aliments a été faite dans huit marchés, à savoir : Marché central de Kinshasa, Matadi-Kibala, Marché de la Liberté, Matete, Gambela, Menkao, Port Baramoto et Kinkole.
Ce professeur à l’Unikin est arrivé à la conclusion selon laquelle «la cartographie de la production des aliments locaux et traditionnels montre non seulement la diversité alimentaire, mais aussi le nombre important d’aliments locaux et traditionnels dont se nourrissent les populations des différentes provinces de la RDC, et dont nombreux sont de bonne valeur nutritionnelle. Cependant, il reste à garantir leur domestication, leur productivité pour des rendements qui puissent contribuer à la disponibilité, à l’accessibilité et à l’utilisation physiologique de ces aliments».
Concernant des orientations et stratégies à venir pour l’amélioration des systèmes de production, de promotion et de consommation de ces aliments, l’étude suggère «le renforcement de la législation congolaise en matière des politiques agricoles et alimentaires, celui des connaissances scientifiques sur les produits alimentaires locaux ainsi que la consommation alimentaire des populations des villes de la RDC».
Pour arriver à intégrer les aliments locaux dans les assiettes des Congolais, le Pr Théophile Mbemba demande l’implication de tous. «Le passage à l’échelle mondiale du « consommer local» reste la voie royale vers un système alimentaire durable en Afrique en général et en RDC en particulier. Cependant, quoiqu’encourageant, son chemin reste encore long pour que les produits locaux s’installent au menu de la majorité des populations congolaises. Que les efforts des uns et des autres à encourager tous les acteurs dans le sens de la valorisation des aliments locaux et traditionnels continuent à se faire jusqu’à la concrétisation de ce processus de «consommer local » en RDC»,
Le Secrétaire technique du CNPAF-RDC, Sylvain Ntumba, a précisé que cet atelier de restitution entrait dans le cadre de la campagne africaine pour la valorisation des cultures et systèmes alimentaires africaines lancée par l’Alliance africaine pour la souveraineté alimentaire (AFSA) dont CNPAF fait partie. Cette campagne est intitulée «My food is Africa».
L’atelier avait pour objectif de partager les résultats de la cartographie et susciter les débats et les orientations en faveur de la valorisation des aliments locaux dans les différents politiques et programmes de sécurité alimentaire. Dina BUHAKE