Jeff Pambi demande l’arrêt de l’opération identification des électeurs

 »  Il appelle le chef de l’Etat à la convocation des concertations avec les forces vives et les forces politiques pour sauver la Nation.

Pour sa toute première sortie médiatique sur Radio 7, Jeff Pambi, premier vice-président du Cadre de concertation de la Société civile pour l’observation des élections (CDCE)  et président du Ministère des laïcs protestants (Milapro) demande avec insistance la suspension ou l’arrêt de l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs en cours qui est en train de plonger le pays vers l’inconnu. Pour sauver ce processus, Jeff Pambi propose que le chef de l’Etat  convoque des concertations avec des forces vices ainsi que des forces politiques. Il estime que ce processus, tel qu’il est en train d’être mené depuis le début, aucune de toutes les étapes successives n’a été accomplie avec sérénité. Car il ne rassure pas  » des élections telles qu’attendues : crédibles, transparentes, inclusives, et apaisées. La débâcle des opérations d’identification en cours, est la preuve des limites manifestes de l’équipe actuelle de la Céni dans sa capacité à mener à bien le processus électoral », relève-t-il. Par conséquent, il exhorte le président de la République » à user de tout le pouvoir que lui confèrent ses fonctions pour faire éviter au pays un bon incertain vers l’inconnu « . Il n’est pas trop tard pour mieux faire, pour bien faire « , estime-t-il.

 Le processus électoral, les festivités de fin d’année ainsi que le bilan de Félix Tshisekedi de 2022 et sa diplomatie sur l’agression de la RDC par le Rwanda via le M23 ont été les sujets d’actualité abordés dans cette interview accordée à ce média. Interview.

Président Jeff Pambi, comment se déroule l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs, une semaine et deux jours après son lancement ?

Il y a quelques jours, nous avons eu un rapport dans le cadre de la mission d’observation de CDCE (le Cadre de concertation de la Société civile pour l’observation des élections). Le constat est le même que ce que tout citoyen observe aujourd’hui,  les informations que nous avons de l’intérieur du pays sont alarmantes. Sincèrement, je parle comme tout citoyen de ce pays, comme toute autre personne qui voit et qui a droit à la parole, je pense qu’on devait tout arrêter.

Si le chef de l’Etat peut m’entendre aujourd’hui, qu’on ne se leurre pas : il n’y a rien qui va dans ces opérations. Ce qui se passe à l’intérieur du pays est catastrophique. On nous a accordé un mois, c’est vrai qu’on a l’habitude de dire qu’on avance, qu’on va essayer, qu’on va arranger avec le temps. Non, ça ne se fait pas comme cela. Nous devons changer nos méthodes de travail si nous voulons transformer ce pays. Quand quelque chose va mal, il faut dire que ça va mal et trouver des solutions pour faire mieux ou plutôt pour faire bien.

NOUS AVONS TIRE LA SONNETTE D’ALARME, MAIS ON NE NOUS A PAS ECOUTES

Et si le processus électoral, depuis le début, était mal parti, nous avons tiré la sonnette d’alarme. On ne nous a pas écoutés, on nous a taxés de trou de rien, ce que nous ne sommes pas. Mais cela ne nous décourage pas, parce qu’il s’agit de notre pays et nous ne baisserons pas les bras. Je pense qu’on doit stopper l’opération d’identification et d’enrôlement. On doit stopper ce processus électoral avant qu’on ne plonge dans le chaos parce qu’il n’y a rien qui marche. Le chef de l’Etat doit prendre son courage entre les deux mains – et il a toujours été un citoyen courageux. Qu’il appelle autour de lui les forces vives et les autres forces politiques pour des concertations au niveau supérieur de l’Etat et de lever des options conséquentes afin de mettre sur le rail le processus électoral avec toute sa suite. Mais si l’on doit continuer comme ça, avec des images, les informations et les coups de fil que j’ai chaque jour de l’intérieur du pays, nuit et jour, je pense que c’est très alarmant. Et si le chef de l’Etat n’est pas informé par les Services appropriés, moi, je le dis ici, s’il a l’occasion de m’écouter, d’entendre ce message sur vos antennes ou sur celles des autres, qu’on arrête ce processus qui est en train de plonger le pays vers l’inconnu.

Joseph Mbambi, comment les Kinois ont passé les festivités de fin d’année et quel est votre message de vœux à cette population qui vous écoute à l’instant ?

Je n’ai jamais été aussi désolé lors des festivités de fin d’année que je l’étais cette année-ci. A voir comment la population, les gens étaient stressés, des parents qui n’arrivaient pas à avoir des moyens nécessaires, ne fût-ce que pour donner du sourire à leurs enfants, je pense que c’était l’une des festivités de fin d’année qui resteront dans ma mémoire très négativement.

Ce qui m’est venu à l’esprit de penser qu’il y a quelques dizaines d’années encore, trois décennies de cela, un peu moins ou un peu plus, autrefois, tout le monde savait qu’il allait manger de la viande de bœuf chez soi et je ne parle pas de Kinshasa, mais de l’intérieur du pays.

LE GOUVERNEMENT N’A RIEN  PROMIS CETTE ANNEE. LA SITUATION VA DE MAL EN PIS

Aujourd’hui à Kinshasa, l’année passée, le Gouvernement a promis du poisson chinchard. Cette année, il n’a rien promis, c’est-à-dire qu’il n’a rien fait pour sa population. C’est-à-dire que la situation va de mal en pis.

Donc, je ne peux que compatir, être aux côtés de tous ceux qui auraient voulu donner à leurs enfants, à leurs familles le meilleur d’eux-mêmes, mais qui n’ont pas pu. Donc, mes prières et mes pensées vont aussi vers ceux-là. Mes prières et mes pensées vont aussi vers ceux qui, de leur dur labeur, ont pu satisfaire les besoins de ceux qui leur sont chers.

C’est une façon pour moi de présenter en même temps mes vœux les meilleurs à toute la Nation, à commencer par ceux qui nous dirigent, donc le chef de l’Etat et tous les chefs des institutions. Mes prières vont toujours vers aux parce que c’est l’enseignement que j’ai reçu de mon père, c’est l’enseignement que la Bible me donne. Je prie toujours pour ceux qui aspirent à nous diriger demain, mais je prie pour la Nation entière, surtout nos enfants, notre jeunesse qui est supposée prendre la relève aujourd’hui pour un Congo meilleur demain et que Dieu garde ce pays ainsi que tout son peuple.

Premier vice-président du Cadre de concertation de la société civile également vous êtes de Milapro. Quel est le bilan que vous faites de Félix Tshisekedi durant l’année 2022? Autrement dit, comment vous jugez sa diplomatie en ce qui concerne l’agression rwandaise dans l’Est du pays l’année 2022?

Je vais plutôt parler comme un citoyen congolais comme tout autre. Je mettrai un peu de côté toutes les autres casquettes.  Le pays, en 2022 particulièrement, a connu une situation très complexe qui a nécessité parfois de prise de position assez complexe aussi. Je ne vois pas que je sois là en train de faire un jugement de valeur dans le sens de pouvoir faire un bilan de qui que ce soit, mais je pense que des efforts ont été fournis par le chef de l’Etat et le gouvernement de la République et ces efforts ont abouti à un certain nombre de choses mais beaucoup reste à faire, beaucoup plus sur des questions importantes de l’avenir. Et cela implique la contribution, la participation de tous. C’est-à-dire chacun où il est fait ses suggestions, il agit.

BEAUCOUP RESTE A FAIRE SUR LA SITUATION SECURITAIRE

Et la sécurité dans notre pays mérite des réformes profondes. Il y en a des acteurs majeurs de ce pays qui l’ont réclamé de longue date et quelque chose a été fait. Beaucoup reste à faire sur cette situation notamment la situation dans l’Est, dans l’Ouest, au centre  et au sud  du pays, tout est complexe. Nous devrions nous surpasser un peu et mettre du sérieux dans ce que nous faisons, dans nos réflexions, dans nos raisonnements,  proposer des choses concrètes à qui de droit. 

Pour revenir au social, la  situation est dramatique. Beaucoup d’efforts doivent être faits, la justice ne nous a pas beaucoup aidés. Tant que la justice ne joue pas pleinement son rôle, le pays ne décollera pas. Et voilà un peu la situation. Beaucoup de choses sont à faire. Il est important que,  c’est vrai qu’il y a un arbitre au-dessus de tout, c’est le chef de l’Etat et qui doit se surpasser aussi et comprendre qu’au sein de la famille il y aura des dissensions et des gens qui ne voient pas comme lui mais pas pour autant qu’il doit cesser de jouer son rôle de chef de la Nation.  Il faut qu’il mette à ce stade toutes les voies discordantes ou celles qui lui sont favorables ensemble pour essayer de réfléchir sur la nation et de trouver des solutions idoines pour sauver notre pays. Interview transcrite par Kléber KUNGU

Laisser un commentaire

Suivez-nous sur Twitter
eskort eskişehir - adana eskort - escort - izmit eskort - mersin eskort