Il était une fois le carnet d’adresses de… Kengo

Qui a dit que Paul Kagamé avait le monopole du carnet d’adresses ? Les Congolais d’un certain âge ou plus exactement d’un âge certain se souviennent d’un candidat Premier ministre dont la réputation- surfaite- reposait notamment sur le fait qu’il disposait d’un impressionnant carnet d’adresses. Et donc avec lui à la Primature, les investisseurs étrangers allaient se bousculer au portillon du Congo-Zaïre. Cet aspirant au bail de l’Hôtel du conseil, avenue Roi Baudouin (ex-3Z) au bord du fleuve, n’était autre que Léon Kengo Wa Dondo, le même.

 Redevenu Premier d’entre les ministres, le « chouchou » des institutions de Bretton Woods et plus généralement des capitales occidentales, a ouvert son épais carnet d’adresses. Il l’a feuilleté,  parcouru, lu, relu, passé en revue. Sans succès. Sans effet, dirait-on aujourd’hui sous l’effet de la religiosité ambiante.

Pas un seul investisseur n’a frappé à la porte. Pas un seul homme d’affaires sérieux n’a débarqué à Kinshasa.  Les Congolais attendirent à la manière de la pièce de théâtre « En attendant Godot » du dramaturge irlandais Samuel Beckett. C’est-à-dire en français « facile et tropicalisé« , ils attendirent -« jusqu’à fatiguer » !

A la suite de Kengo, d’autres dirigeants congolais s’étaient prévalus de carnets d’adresses. A chaque fois, le miracle attendu se muait  en mirage laissant le Congolais dans son manège quotidien pour la survie.

Comme si on n’avait pas tout essayé en la matière, voilà que le conseiller privé du Président révèle ce qui aurait pu être le « contrat du quinquennat« : des minerais contre le…carnet d’adresses de l’homme fort de Kigali. Malheureusement, regrette ce proche du PR05, des « forces obscures » ont parasité ce deal.

Fortunat Biselele ne se rappelle sans doute pas  l’infortune qui colle au concept « carnet d’adresses » dans l’imaginaire des Congolais. Quoique connus pour leur capacité à faire contre mauvaise fortune bon cœur, ils ont appris à se méfier des promesses. Ou de ce qui s’y apparente. Or, carnet d’adresses -fût-il de Kagamé- rime bien avec…promesse. Une espèce de chèque, mais sans garantie de provision. José NAWEJ      

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