Pendant que le Président Félix Tshisekedi séjournait dans l’espace Kasaï, la polémique ne cessait d’enfler sur un prétendu détournement de fonds alloués aux travaux d’infrastructures dans cette partie de la République. Il s’agit des routes Kalamba-Mbuji-Mayi, Mbuji-Mayi-Kananga, la réfection de l’école Mudishi, le programme présidentiel de lutte contre les inégalités… Des travaux qui ont coûté une bagatelle de 120 millions USD décaissés par le Trésor Public, renseignent plusieurs sources.
Drôle de coïncidence, il y a un an et dans la même ville de Mbuji-Mayi, le Président de la République a eu à gérer la même clameur publique. En plein meeting populaire, le public conspuant certains des collaborateurs du chef de l’État au cri de « Bivi » (voleur en tshiluba).
Voilà que le retour du chef de l’État sur ses terres kasaiennes est marqué encore par des accusations de détournements lancées par des communicants connus pour être proches du Régime. Certes, à ce stade, on ne parle que de présomption. Mais au cas où ces détournements seraient avérés, on ne voit pas comment le Président de la République ferait l’économie d’un vrai coup de balai dans sa cour.
Nettoyer les écuries d’Augias pour le Premier d’entre les Congolais ne serait plus une nécessité, mais un impératif moral et éthique. Car, l’État de droit et son corollaire la bonne gouvernance riment avec la sanction. Félix Tshisekedi devrait se poser d’autant plus facilement en « père fouettard » qu’il s’agit là de sanctionner ses proches et non des membres du Gouvernement dont la procédure devrait passer par le Parlement.
Ne pas le faire à quelques encablures de la reddition des comptes pourrait donner à penser que l’impunité a encore la peau dure dans la cour présidentielle.
seul le president est comptable devant l’opinion publique
Cinquième Président de la RDC depuis l’indépendance, Félix-Antoine Tshisekedi dispose d’une jurisprudence riche sur le fait qu’en définitive seul le Président de la République est comptable devant l’opinion publique. Les proches collaborateurs de ses prédécesseurs (Maréchal Mobutu, Kabila père et fils) ne sont pas tenus responsables des difficultés dans lesquelles se trouve le Congo. Bien au contraire, nombre d’entre eux, au nom de la transhumance politique, se retrouvent dans sa famille politique.
Pour rappel, Fatshi a regagné Kinshasa le mardi 3 janvier après une visite de travail de cinq jours au Kasaï-Oriental, où il a passé le réveillon du Nouvel an.
Durant son séjour est-kasaïen, le chef de l’Etat a inspecté des infrastructures, notamment à Kabeya Kamwanga, où il a visité le Centre d’intégration sociale « Étienne Tshisekedi wa Mulumba » et les sources d’adduction d’eau potable qu’aménage la Fondation Mutota.
Il s’est ensuite rendu à Mupompa, dans le territoire de Kabeya Kamwanga, où il a inauguré une école primaire moderne dénommée «Dr Étienne Tshisekedi wa Mulumba». Cet établissement scolaire de 24 salles de classe a été construit par le Service national.
C’est lors de son séjour dans ce coin du pays qu’il a constaté que les chantiers financés dans le cadre du projet Tshilejelu sont soit aux arrêts soit abandonnés. Ainsi, avant de quitter la ville de Mbuji-Mayi, il a donné de nouvelles orientations aux gouverneurs de l’espace Kasaï notamment sur le Programme de développement de 145 territoires.
Le président de la République a également présidé la réunion du Conseil de sécurité élargi du Grand Kasaï, à laquelle ont pris part les gouverneurs Mathias Kabeya (Kasaï-Oriental), John Kabeya (Kasaï-Central), Jules Lodi (Sankuru), Dieudonné Pieme (Kasaï) et Nathan Ilunga (Lomami).
Des généraux des FARDC et de la PNC, le Procureur général de Mbuji-Mayi et autres responsables des services de sécurité ont également été associés à cette réunion. Rachidi MABANDU