En ce mardi 24 janvier 2023, cela fait 4 ans jour pour jour depuis la toute première passation pacifique de pouvoir. Depuis, la RDC fait partie du cercle fermé des pays africains où cohabitent un Président en exercice et son prédécesseur. Un véritable miracle quand on sait que le risque d’implosion ou d’explosion – c’est selon- planait sur le pays à l’approche d’élections de 2018. Kinshasa se vidait déjà de ses expatriés et de ceux des Congolais qui avaient les moyens de traverser le fleuve Congo pour trouver refuge à Brazzaville. Après les élections, c’était le déluge tant redouté.
Voilà que divine surprise, la proclamation des scrutins donne lieu à la toute première alternance au sommet de l’Etat. Un président proclamé élu par la CENI succède à celui qui ne pouvait se représenter. La passation du bâton de commandement se déroule sans anicroche.
Du coup, les prophéties millénaristes et le scénario-catastrophe qui s’amoncelaient dans le ciel rd congolais se dissipèrent à la vitesse de l’éclair. Malgré le déficit d’alternative, l’alternance a réussi.
Au cœur de cet exploit, un homme : Corneille Nangaa. Comme Président de la CENI, c’est par lui que cette passation civilisée de pouvoir est arrivée. Le patron de la Centrale électorale a été le héraut et héros de cette transition sans heurt qui a vu un Président prêter serment et faire dans la foulée la remise et reprise avec son devancier.
Depuis, malgré les aléas inhérents à la vie politique, le » miracle Nangaa » tient jusqu’aujourd’hui. Au regard du chemin parcouru, il est peut-être temps de tordre le cou à ce paradoxe qui confine à une absurdité. A savoir que comment la communauté internationale peut se féliciter » du grand pas dans la bonne direction » que constitue le haut fait du 24 janvier 2019 et maintenir sa fatwa sur le principal artisan de ce succès?
Comment peut-on célébrer la première alternance sans penser à celui qui a été au four et au moulin pour transformer l’essai ? Même si, il est vrai, tout n’a pas été rose tant il y a des choses à redire sur le processus électoral précédent.
Il n’empêche, le pays n’a pas sombré. Et l’alternance de 2019 s’érige historiquement comme la toute première du Congo indépendant. J.N.