* Par ailleurs, la sénatrice démissionne de son poste de présidente du groupe politique « Les Démocrates » au Sénat et s’inscrit désormais sur la liste des sénateurs non inscrits.
L’Union sacrée pour la Nation ne pourra plus compter sur Bijou Goya Kitenge. La sénatrice représentant la province du Haut-Katanga a décidé de quitter le navire présidentiel dans une déclaration faite le samedi 28 janvier depuis son fief de Lubumbashi.
Bijou Goya n’a pas seulement retiré son soutien à Félix Tshisekedi « pour reprendre ma liberté politique et lutter aux côtés de la population qui croupit dans la misère et la pauvreté« . En conséquence de cette décision, elle a également démissionné de son poste de présidente du groupe politique « Les Démocrates » au Sénat, et s’inscrit d’office sur la liste des sénateurs non inscrits de cette chambre du Parlement.
TABLEAU SOMBRE DE LA SITUATION DU PAYS
Dans sa déclaration, la sénatrice Goya a dressé un tableau sombre de la situation du pays, mieux des limites du régime Tshisekedi.
« Face à cette gestion sombre et chaotique, le régime en place a suffisamment démontré ses limites et son incapacité à relever les défis tant attendus par la population en dépit de tous les efforts fournis par le Gouvernement pour redresser la situation socio-économique du pays« , a-t-elle déclaré.
En clair, la sénatrice Bijou Goya est déçue de constater que « les conditions de vie au pays continuent à se dégrader« . Et pourtant, poursuit-elle, « d’aucuns croyaient qu’après la rupture de la coalition entre le Front Commun Congo (FCC) et Cap pour le Changement (CACH) ainsi que la mise en place de l’Union Sacrée de la Nation, la situation du pays allait sortir de l’ornière« .
L’élue des élus du Haut-Katanga est catégorique: « la situation de la RDC évolue de mal en pis et je me demande si la démarche entreprise pour créer la fameuse Union sacrée de la nation visait vraisemblablement la refondation de l’action gouvernementale autour des principes de participation à la gestion du pays ou le basculement de la majorité au Parlement pour instaurer, par la suite, une dictature« .
« DES MAUX QUI RONGENT LA RDC »
A ce titre, Bijou Goya n’a pas utilisé de circonlocutions pour dénoncer « l’instrumentalisation de la justice et les détournements à répétition des deniers publics, l’imposition illégale et momentanée de la taxe du Registre des Appareils Mobiles (RAM) au détriment de la population, la dictature, l’affairisme, le clientélisme et l’amateurisme au sommet de l’Etat…« .
La sénatrice du Haut-Katanga ne s’est pas arrêtée là. Elle a révélé le fait que des accords internationaux soient signés alors qu’ils ne sont pas soumis à ratification « sans en informer le Parlement considéré comme une caisse de résonnance« . « L’occupation d’une partie de l’Est du pays et la recrudescence de l’insécurité dans cette occupation d’une partie du territoire malgré l’état de siège« , « la nomination des hauts magistrats, des mandataires publics et la désignation des membres de la CENI, la réforme subjective de la loi électorale… » sont autant de maux qui rongent le régime actuel énumérés par Bijou Goya.
Dans une certaine mesure, la sénatrice affirme que « la plupart des erreurs décriées par le passé sont commises aujourd’hui sans vergogne et sont devenues comme un mode de gestion de la res publica« .
« POURQUOI AVOIR SOUTENU FÉLIX TSHISEKEDI ? »
Bijou Goya rappelle les raisons qui l’ont poussée à soutenir la candidature de Félix Tshisekedi bien avant les élections de décembre 2018. « Après plus de 60 années d’indépendance, l’histoire de notre pays doit impérativement nous guider tous à bâtir, au coeur de l’Afrique, un Etat de droit et une Nation puissante et prospère, basée sur une véritable démocratie politique, économique, sociale et culturelle« , a-t-elle expliqué.
« En mars 2019, se souvient Bijou Goya, « réélue Sénatrice dans la province du Haut-Katanga, je faisais partie du noyau de 13 sénateurs qui, dès le début de la législature et bien avant même les consultations nationales d’octobre et novembre 2020, avaient réitéré l’engagement de soutenir et d’accompagner, contre vents et marées, le nouveau Président de la République dans sa vision caractérisée par des objectifs bien précis de son programme d’action durant l’exercice de son mandat au sommet de l’État« .
Qu’à cela ne tienne, Bijou Goya dit rester « ouverte à toute alliance politique engagée à promouvoir la bonne gouvernance caractérisée par une gestion responsable et orthodoxe des affaires et des ressources publiques« .
Mais en attendant et en prévision des prochaines élections prévues à la fin de cette année, elle invite tous les Congolais, en âge de voter, et surtout les femmes, « symbole du fondement de toute société« , à aller s’enrôler massivement aux centres d’identification et d’enrôlement ouverts par la CENI pour faire un choix utile dans l’intérêt supérieur de la nation congolaise. Rachidi MABANDU.
Déclaration politique
Très Chers compatriotes,
Mesdames et Messieurs, en vos titres et qualités respectifs.
Servir mon pays demeure le credo de mon engagement politique ancré sur les valeurs démocratiques et républicaines.
Après plus de soixante (60) années d’indépendance, l’histoire de notre pays doit impérativement nous guider tous à bâtir au cœur de l’Afrique, un Etat de droit et une Nation puissante et prospère, basée sur une véritable démocratie politique, économique, sociale et culturelle.
C’est dans cette perspective que j’avais décidé de soutenir la candidature de Monsieur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à la magistrature suprême avant les élections de décembre 2018. A son ascension au pouvoir, le peuple congolais vivait pour sa première fois, l’alternance pacifique et démocratique du pouvoir, aspiration d’un réel changement pour l’avenir du pays.
En mars 2019, réélue Sénatrice dans la province du Haut-Katanga, je faisais partie du noyau de treize (13) Sénateurs qui dès le début de la législature et bien avant-même les consultations nationales d’octobre et novembre 2020, avait réitéré l’engagement de soutenir et d’accompagner, contre vents et marées, le nouveau Président de la République dans sa vision caractérisée par des objectifs bien précis de son programme d’action durant l’exercice de son mandat au sommet de l’Etat. Il s’agissait notamment de :
– l’amélioration du bien-être de la population ;
– la pacification de tout le territoire national et surtout le rétablissement de la sécurité et de la paix à l’Est du pays ;
– la lutte contre la pauvreté, la corruption, les détournements et les antivaleurs ;
– la réhabilitation et la consolidation d’un État de droit tout en garantissant l’indépendance de la justice et les droits de l’homme ;
– le développement des milieux urbains et ruraux;
– la gratuité de l’enseignement ;
– le fonctionnement sain et efficace des institutions du pays ;
– la transcendance des clivages ethniques, tribaux et sociologiques;
– la gestion orthodoxe du portefeuille de l’Etat et de la territoriale ;
– la mise en place d’une Commission Electorale Nationale indépendante (CENI) consensuelle et la réforme objective de la loi électorale pour l’organisation, dans les délais constitutionnels, d’un processus électoral libre, transparent, apaisée et démocratique.
Fort malheureusement, de nos jours, les conditions de vie au pays continuent à se dégrade et d’aucuns croyaient qu’après la rupture de la coalition entre le Front Commun pour le Congo (FCC) et le Cap pour le Changement (CASH) ainsi que la mise en place de l’union Sacrée de la Nation, la situation du pays allait sortir de l’ornière.
Bien au contraire, elle évolue de mal en pis et je me demande si la démarche entreprise pour créer la fameuse Union sacrée de la nation visait vraisemblablement la refondation de l’action gouvernementale autour des principes de participation à la gestion du pays ou le basculement de la majorité au Parlement pour instaurer, par la suite, une dictature au pays.
La deuxième hypothèse me parait très probable au vu des réalités vécues au quotidien par la population, Pour illustration, je rappelle les péripéties ci-après :
– l’instrumentalisation de la justice et les détournements à répétition des deniers publics ;
– l’imposition illégale et momentanée de la taxe du Registre des Appareils Mobiles (RAM) au détriment de la population ;
– l’affairisme, le clientélisme et l’amateurisme au sommet de l’Etat ;
– la signature des accords internationaux non soumis à ratification sans en informer le
Parlement considéré comme une caisse de résonnance ;
– l’occupation d’une partie de l’Est du pays et la recrudescence de l’insécurité dans cette partie du territoire malgré l’état de siège ;
– la partialité dans la nomination des Hauts magistrats, des mandataires publics et la désignation des membres de la CENI ;
– la réforme subjective de la loi électorale ;
– les violations des droits de l’Homme et l’accroissement du tribalisme dans le pays ;
– le dépassement budgétaire pour des intérêts égoïstes, Bref, la plupart des erreurs décriées par le passé sont commises aujourd’hui sans vergogne et sont devenues comme un mode de gestion de la «Res publica».
Face à cette gestion sombre et chaotique, le régime en place a suffisamment démontré ses limites et son incapacité à relever les défis tant attendus par la population en dépit de tous les efforts fournis par le Gouvernement pour redresser la situation socio-économique du pays.
C’est pourquoi, pour toutes les raisons évoquées ci-haut, je retire mon soutien au Président de la République et reprends ma liberté politique pour lutter aux côtés de la population qui croupit dans la misère et la pauvreté en dépit de nombreuses richesses que regorgent notre pays et qui ne profitent qu’à un groupe de personnes mieux placées à la tête du pays.
Tirant toutes les conséquences politiques qui découlent de cette déclaration, je démissionne de mon poste de Président du Groupe politique « Les Démocrates » au Sénat, et m’inscris sur la liste des Sénateurs non-inscrits de notre chambre.
Par ailleurs, je reste ouverte à toute Alliance politique engagée à promouvoir la bonne gouvernance caractérisée par une gestion responsable et orthodoxe des affaires et des ressources publiques.
Enfin, en prévision des prochaines élections prévues à la fin de cette année, j’invite tous les Congolais, en âge de voter, et surtout les femmes, symbole du fondement de toute société, d’aller s’enrôler massivement aux centres d’identification et d’enrôlement ouverts par la CENI pour faire un choix utile dans l’intérêt supérieur de la Nation congolaise.
Que vive la République démocratique du Congo !
Que vive le peuple congolaisl
Que Dieu bénisse notre pays!
Fait à Lubumbashi, le 28 janvier 2023
Sénatrice Goya Kitenge Bijou