C’est avec satisfaction que le ministre congolais de la Défense nationale et Anciens combattants a regagné Kinshasa, après sa participation à la réunion extraordinaire du comité ministériel de la SADC dont les travaux se sont clôturés la semaine dernière à Windhoek, en Namibie. Gilbert Kabanda Kurhenga est soulagé d’avoir obtenu de ces assises la condamnation ferme de l’agression rwandaise, matérialisée par un soutien avéré aux troupes du M23.
Pour le ministre congolais de la Défense nationale et Anciens combattants, le soutien de la SADC est un pari gagné. Gilbert Kabanda se réjouit particulièrement d’avoir réussi à convaincre les dirigeants des pays d’Afrique australe sur la véracité de l’appui du régime de Kigali aux milices du M23 que Kinshasa qualifie de ‘‘mouvement terroriste’’. Il est satisfait d’avoir obtenu de ‘‘la troïka’’ l’identification et la désignation du Rwanda comme pays agresseur de la République démocratique du Congo.
Se confiant à la presse qui l’a abordé dans la salle de conférences de l’hôtel Safari où se tenaient les travaux, le chef de mission de la délégation congolaise affirme avoir réussi à faire prévaloir des arguments massues pour convaincre un auditoire jadis sceptique.
A cet effet, note Gilbert Kabanda, les objections sont venues du Secrétaire Exécutif de la SADC, un cadre botswanais, soutenu par le délégué de la Namibie, pays hôte. Ces intervenants ont tous brandi la terminologie ‘‘pays étrangers agresseurs’’ en lieu et place de la désignation nominative du Rwanda comme pays agresseur du Congo.
Un rectificatif narratif
Aux dires du ministre Gilbert Kabanda, ‘‘son plaidoyer à Windhoek a reposé sur un rectificatif relatif au narratif déjà inscrit dans l’ordre du jour de cette réunion extraordinaire du comité ministériel de la SADC, tel que préparé par le Secrétariat Exécutif’’. L’émissaire du Gouvernement Sama Lukonde a rappelé, en guise de preuves, plusieurs témoignages contre le Rwanda, désigné comme pays agresseur.
Le cas notamment de la déclaration de Robert Wood, l’ambassadeur des Etats-Unis auprès des Nations unies. En date du 26 octobre 2022 en effet, le diplomate américain a demandé à Kigali de retirer ses troupes du territoire congolais. Appel réitéré par le rapport du panel des experts de l’ONU et la dernière réunion de Luanda où se sont retrouvés, sous la médiation du président angolais, des chefs d’État de la région concernés par ce dossier sécuritaire. C’est dans ce contexte que le Rwanda a été identifié comme le pays agresseur de la RDC, fait remarquer le ministre congolais de la Défense et Anciens combattants.
«Pas de développement sans la paix»
Les participants aux travaux de Windhoek ont évoqué, par ailleurs, les récents incidents au poste frontalier de Kasumbalesa, entre la Zambie et le Congo. Ils ont passé au peigne fin cette situation qui perturbe la paix et la sécurité dans cette contrée.
Le chef de la délégation zambienne a salué la prise en compte, par les autorités congolaises, de la santé et de la vie des camionneurs zambiens, touchés du fait des émanations et des irradiations de la zone. Pour le ministre Kabanda, les parties congolaise et zambienne y travaillent déjà dans le cadre de la commission mixte. «La solution y relative ne saurait tarder», a-t-il promis.
Présidée par Mme Natumbo Nandi, la Vice-première ministre namibienne en charge des Relations extérieures et de la Coopération internationale, cette réunion a été l’occasion pour la Namibie de passer le flambeau à la Zambie, future présidente du comité ministériel de la SADC. La présidente sortante a tenu à boucler son mandat en exhortant les pays membres à œuvrer pour la pacification de la région. «Il n’y a pas de développement sans la paix», a lâché à cet effet Mme Natumbo Nandi. Yves KALIKAT