Olive Lembe Kabila pleure dignement Elisabeth Tshala Mwana

La nouvelle du décès d’Elisabeth Tshala Mwana le samedi 10 décembre 2022 a plongé des milliers de personnes dont ses fans et connaissances dans un profond chagrin. La République démocratique du Congo vient, une fois de plus, de perdre une perle, une icône de la musique congolaise dont la réputation a franchi les frontières nationales : la Mamou Nationale et la reine de Mutwashi. Tshala Mwana était une artiste hors-pair dont la carrière était couronnée de succès. Tshala Mwana n’a pas été seulement artiste musicienne. Elle a été militante de première heure de l’AFDL avec son association Refeco : Regroupement des femmes congolaises; puis membre co-fondatrice du PPRD; présidente honoraire de la Ligue des femmes du PPRD.

Cette artiste-musicienne mérite bien des hommages dignes d’une Congolaise qui a servi loyalement son pays.

Au regard de ce parcours et une carrière élogieuse et bien remplie, Tshala Mwana mérite les hommages dignes d’une compatriote qui a fait flotter le drapeau de la République partout même dans les territoires d’outre-mer. Ces hommages, Marie Olive Lembe les lui rend à Maisha Park dans la commune de la Gombe. L’inhumation de cette icône de la musique est prévue ce vendredi 23 décembre. C’est à 64 ans, que la Reine de Mutwashi rejoint la longue liste de ses collègues artistes qui l’ont précédée dans l’au-delà.

Tshala Mwana a débuté très jeune sa carrière musicale en collaborant avec les grands arrangeurs et musiciens de la musique auprès de Souzy Kaseya, Bibi Den’s, de la défunte Abeti Masikini peu avant de rejoindre Mpongo Love et Tsheke Tsheke Love. Elle va s’installer par la suite à Paris et à Bruxelles. C’est en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso qu’elle connaît son ascension fulgurante. Notamment avec le tube Mpokolo sorti en 1985.

Mais trois années plus tôt, en 1982, Tshala Mwana va se faire connaître avec la chanson Kagnugnu et le single Amina. Les chansons comme Mbanda Matière, Kami (1985), Nasi nabali (1986) vont faire danser l’Afrique entière, les Caraïbes, pourquoi pas le monde.

Elle lance sur le marché du disque la chanson Mbombo (1986). En 1987, l’artiste Tshala Mwana produit Antidote dont le rythme frénétique puise dans le folklore luba du Kasaï. Ce qui va faire d’elle la reine de Mutuashi en lui procurant un style très particulier et personnel.

Après son passage en politique, Elisabeth Tshala Mwana revient sur la scène musicale en 1999 avec Pika Pende. Et en 2002 la reine de Mutuashi dans Dinanga. En 2003 et 2005, Malu et Tshanza vont bercer les oreilles des mélomanes. Des chansons qui arrivent à émerveiller même ceux qui ne sont pas de la culture luba.

C’est peu après qu’elle produit afin l’album en deux volumes intitulé Mamu Nationale en 2006. Une année après, elle lance Tshikuna Fou. Le succès de l’album en deux volumes de Mamou Nationale en produit en 2008 Enkor et Toujours peu avant de lancer un album en 2009 en featuring avec MJ 30 intitulé Sikila.

En 2015-2016, Mamou Nationale lance Lunzenze et l’année suivante elle produit Cour des Grands. 

Dans cette médiathèque de Mamou Nationale l’on archive également les chants patriotiques à la gloire de son parti politique PPRD et son leader Joseph Kabila Kabange. Les FARDC ont été également encouragées à travers ses chants, dans leur engagement au front contre les ennemis et agresseurs de la République. « Ingratitude » est son dernier chef d’œuvre qui lui a valu des ennuis avec les services de renseignement de la République.

Tshala Mwana constitue un patrimoine national et une artiste intemporelle de l’humanité. Elle a été sur la même scène que plusieurs artistes musiciens, notamment la. Sud-africaine Miriam Makeba; Aisha Kone, Jocelyne Béroard; Angélique Kidjo; Nayanka Bel.

C’est à juste titre qu’elle est en droit d’être décorée à titre posthume du médaille de Héros nationaux Lumumba-Kabila.

Que la terre de nos ancêtres lui soit douce et légère 

Pius Romain Rolland

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