Nairobi : le prix de la paix à tout prix

La paix n’a pas de prix. Triviale, voire éculée aux yeux des Congolais habitant le centre et l’ouest du pays à quelques espaces près, cette citation a une consonance particulière dans l’Est de la RDC. Eux,  qui sont sevrés de paix depuis quasiment trois décennies, sont donc en quête de la paix à tout prix.

Luanda, Nairobi et même Washington -(sommet Afrique-USA) ont pour enjeu la paix. Mais  quelle  paix? Celle  synonyme simplement de cessation des armes? Pour combien de temps ? Avec quelle contrepartie? Autrement dit, quel serait le coût de cette paix marchandée à Luanda  et/ ou à Nairobi? Une vraie question tant la jurisprudence de la guerre d’agression  fourmille de ces « accords de paix » porteurs des germes d’autres épisodes de la même guerre.

Le refrain de  la chanson entonnée dans la capitale kényane n’est pas sans rappeler la petite musique sur le recyclage des combattants de différents  groupes armés. Et pourquoi pas le tristement célèbre M23 demain? Démarche qui rime avec intégration des « rebelles » dans l’appareil d’Etat à tous les étages et in fine avec impunité.

Si c’est un énième variant de la paix qui ponctue chaque épisode du déjà très long feuilleton tragique co-produit par le  Rwanda et l’Ouganda avec la bienveillance de leurs mentors, il y a fort à parier que le redoux sera de courte durée.

« La paix se gagne« . Lorsqu’elle ne procède que  des marchandages sans le facteur X qu’est la force,  elle a peu de chance de devenir pérenne.

 A vouloir la paix à tout prix, on risque de l’obtenir à n’importe quel  prix. C’est-à-dire au prix justement de la paix. Retour à la case départ. José NAWEJ

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