Trois jours après le début de l’enrôlement des électeurs – le lundi 26 décembre – dans plusieurs centres de la ville de Kinshasa, les opérations marchent à pas de tortue. Du Complexe scolaire Mpese au Collège Bonsomi au quartier IV dans la commune de N’djili en passant par l’Institut Kimvula et Saint Georges dans la commune de Kintambo, les faiblesses des opérations d’enrôlement des électeurs restent quasiment les mêmes : la lenteur, la mauvaise organisation, les caprices de certaines machines et du personnel de certains centres ainsi que l’inexpérience et l’amateurisme des opérateurs de saisie commis dans bien des centres dinscription. Exception faite aux centres d’inscription ITC Bahumbu 1 et 2, Institut Lubudi, Lycée Nkwili et EP 1 et 2 Maindombe dans la commune de Matete. Ici, les choses marchent correctement. Des reporters de Forum des As ont effectué une tournée dans quelques centres.
Nous sommes le lundi 26 décembre. Il est 15h17. Une trentaine de personnes, potentiels électeurs, attendent dehors, devisant paresseusement au sujet de ces opérations, relevant les faiblesses d’elles. Plusieurs autres, quasi le quart, attendent aussi à l’intérieur d’une salle de classe servant de salle d’enrôlement.
Le bureau qui ouvre à 7h vient à peine d’enregistrer…28 personnes depuis le début des opérations lancées le samedi 24 décembre. Nous y étions, ce jour-là, à 15h25, les opérations n’avaient pas encore commencé. On apprêtait à peine les locaux. » Nous avons quitté le centre situé au quartier II dans la commune de N’djili, vers le célèbre petit marché de Mangobo, à 22h pour remplir les formalités « , nous expliquent deux agents rencontrés sur place. Donc, en trois jours d’opérations, le centre de Mpese venait de n’enregistrer que 28 enrôlés!
CONTRAINTE DE RALLONGER LE NOMBRE DE JOURS D’ENROLEMENT
Aussi, certaines personnes évoquent-elles la mauvaise organisation dans le chef de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) ainsi qu’une lenteur de tortue. En effet, introduites le dimanche 25 décembre, déplorent-elles, 4 listes de personnes à enrôler tardent à être liquidées 48heures plus tard. Et l’on craint qu’à ce rythme que la Centrale électorale soit contrainte de rallonger le nombre de jours d’enrôlement.
Sur ces entrefaites, nous abordons une personne qui vient d’être enrôlée, sortant de la salle, toute souriante, enfouissant sa carte dans la poche de son pantalon. » Je n’ai pas fait beaucoup de minutes, Je souhaite cependant que le nombre de machines soit augmentée pour accélérer l’enrôlement car il n’y a que deux machines. D’autant plus qu’au début il n’y a pas encore d’affluence de personnes « , propose cet homme, la quarantaine. La crainte de notre interlocuteur est bien justifiée car, comme à l’accoutumée, dans de telles circonstances, les gens attendent les derniers instants pour se précipiter. Ce qui va provoquer une grande affluence. Dans ce cas, il faut craindre un désordre et des antivaleurs comme la corruption…
PAS DE TRAVAIL LE LUNDI AU COLLEGE BONSOMI
Un tour au Collège Bonsomi. 15h50. Un agent commis à la sécurité de l’école rencontré sur place nous interpelle en nous informant. » Papa, les agents de la Céni n’ont pas travaillé aujourd’hui lundi. Ce, parait-il, conformément au règlement de la Céni « . Ce qui me paraît inconcevable, alors que nous venions du Complexe scolaire Mpese où nous avons rencontré leurs collègues en pleines opérations d’enrôlement. A cette allure, on est bien parti pour les prolongations. En effet, excepté les caprices de ce genre, même si les agents commis aux opérations d’enrôlement doivent travailler d’arrache-pied, la probabilité d’une rallonge des jours n’est pas à écarter.
Et selon un agent de ce centre, les bureaux ouvrent à 7 heures pour fermer à 17 heures.
LA PRESSE PAS BIENVENUE
Le samedi 24 décembre, le premier jour de ces opérations, les choses ne se sont pas déroulées comme on l’espérait. Si au C.S. Mpese, les opérations n’avaient pas encore commencé, la presse n’y était pas la bienvenue. Pour pouvoir accéder aux centres d’identification, il fallait aux professionnels des médias y être accrédités ou d’être munis d’une lettre d’autorisation de la maison employant le journaliste pour être autorisés à couvrir ces activités. C’est la même barrière que nous avons rencontrée au Collège Bonsomi. En plus de cette entrave à la liberté d’expression, un homme rencontré sur place nous a raconté quelques soucis rencontrés dans ces opérations. Il a évoqué la panne d’une des trois machines ainsi que le retard du responsable du centre arrivé à 14 heures pour activer la machine en guise du lancement officiel des opérations. Kléber KUNGU