Le CSAC s’engage à promouvoir une régulation proactive des médias

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) s’engage à promouvoir une régulation proactive des médias et se propose de relayer des kits de messages des candidats à la course à la Magistrature suprême de 2023 dans les 26 provinces. Le président de cette institution d’appui à la démocratie, Christian Bosembe s’est exprimé en ces termes  au cours de la présentation du plan stratégique de régulation des médias en RDC, hier mercredi 28 décembre à Kinshasa.

La mise à jour d’une cartographie médiatique CSAC, la veille qualitative de la gestion du contenu des médias par le CSAC et l’ actualisation du code de bonne conduite des médias et du journaliste congolais sont les 3 axes qui ont été évoqués lors de la présentation de ce plan stratégique.

Pour le relèvement des médias en RDC, Christian Bosembe a épinglé quelques défis que le nouveau leadership du CSAC ambitionne de relever.

 Il s’agit: « de promouvoir et appliquer une régulation proactive des médias congolais, par une participation à l’amélioration du contenu médiatique en amont au lieu de se contenter d’une flagellation en aval des professionnels des médias ou de leurs productions; de systématiser l’aide publique directe et indirecte à la presse nationale.

 Le CSAC s’engage à plaider au bénéfice d’un alignement par l’Etat congolais d’un montant                annuel  soutenable au profit de la presse nationale. Certes, un critérium objectif devrait être établi pour déterminer les médias qui seront éligibles à ce type d’appui.de l’organisation semestrielle des séminaires de mise à niveau ou de renforcement des connaissances scientifiques, techniques et  juridiques des professionnels des médias« , a fait savoir le président du CSAC dans son allocution.

La nouvelle équipe du CSAC tient également à mettre sur pied de véritables mécanismes pour lutter contre tout ce qui est de nature à entraver le travail des professionnels des médias.

« De la mise en place des mécanismes efficaces de lutte contre les fakenews et la cybercriminalité, l’incitation à la discrimination régionaliste, à la haine ou la violence« .

LA CAMPAGNE, UN MOMENT DE FÊTE ET NON DE RIXE

S’agissant des élections générales prévues en décembre 2023, cet organe d’appui à la démocratie voudrait que la campagne électorale soit un moment de fête politique sur l’ensemble du territoire national et non une occasion pour les politiciens de se tirer à boulets rouges par des médias interposés.

 » De l’organisation de la campagne électorale à travers les médias : celle-ci doit devenir plus une fête politique nationale que se transformer en un moment d’affrontements des acteurs par des médias interposés. Pour ce faire, le CSAC se propose de placer des Kits de relais des messages des candidats à l’élection présidentielle dans les 145 territoires, les 26 chefs -lieux          des provinces et 24 autres villes de la RDC« , a ajouté le numéro 1 du CSAC.

DES PARTENARIATS FÉCONDS ET LA COHÉSION NATIONALE

Et aussi promouvoir des partenariats féconds pour la presse et la cohésion nationale.

 » De l’ouverture de la presse congolaise à des partenariats féconds ;du renforcement de la maîtrise de l’arsenal juridique et du sens de responsabilité des professionnels des médias ;du renforcement des capacités opérationnelles et techniques des médias ; de la bonne gestion médiatique de la campagne électorale de 2023 ainsi que de l’organisation d’une campagne médiatique sur la cohésion nationale« , a-t-il souhaité.

Christian Bosembe s’est interrogé sur l’état actuel de l’écosystème des entreprises de presse de la RDC en le comparant à la jungle.

Ainsi, en appelle-t-il à la redéfinition du monde médiatique dans cette nouvelle approche de régulation des médias.

« Mon exposé programme s’est articulé sur des points existentiels de l’autorité de régulation, de la profession des médias, de l’état actuel de l’exercice de la profession en m’interrogeant si l’état actuel de l’écosystème des médias en RDC ne se confond-t-il pas à une jungle ; si l’autorité de régulation existe réellement en RDC, si nous n’avons pas des textes de lois et règlementaires à même de remédier à la situation actuelle du monde médiatique et si nous pouvons ensemble redéfinir notre culture médiatique dans un nouveau contexte de régulation des médias« , a-t-il affirmé.

NON À LA RÉDUCTION DU DROIT DE LA PRESSE

Il n’est pas bon  que l’État se comporte comme un État policier ou gendarme en empêchant les médias de critiquer objectivement l’Exécutif national.

« Dans l’ensemble mon propos a tenté de circonscrire la censure et l’intervention de l’État comme étant des restrictions que peuvent prévoir les lois et qu’elles ne devraient autoriser aucune forme de censure des nouvelles, des reportages, des commentaires et des opinions, notamment ceux de nature politique.

En définitive, mon propos affirme sans ambages que ces dispositions législatives ne devraient en aucun moment être invoquées pour réduire le droit de la presse de critiquer le gouvernement, quel qu’en soit le palier, national, provincial, municipal ou local ».

VIVEMENT UN APPUI CONSTANT ET PERMANENT DU GOUVERNEMENT

Pour une action réussie de cette institution, la planification de l’opérationnalité du changement et de la transformation de l’action du CSAC, le ciblage rapide des pistes du changement et de la transformation de son action  et du profil médiatique de la RDC sont de mise.

Dans la même veine, la construction d’une toile d’araignée fonctionnelle et interactive sur la base des bureaux provinciaux redynamisés et le bureau central ou national; la construction de l’action du CSAC sur  la base d’une vision claire de changement, la viabilisation des bureaux provinciaux et l’organisation d’un cadre de dialogue permanent, afin d’améliorer sa gestion globale.

Et de conclure que le CSAC attend l’appui constant et permanent de l’État : « Le moment est donc venu pour investir dans l’action pour la transformation des médias congolais à l’opposé des discours inféconds. Je demeure persuadé que cette transformation des médias congolais ne se conçoit nullement comme un fait des seuls médias, mais elle reste demanderesse de l’appui constant et permanent de l’Etat ; lequel Etat devrait faire preuve d’une véritable volonté politique pour améliorer les conditions de l’exercice de la liberté de la presse en RDC« , a dit Christian Bosembe.

LA QUALITÉ DE LA DÉMOCRATIE RIME AVEC LA QUALITÉ DE LA PRESSE

Ayant participé à ce rendez-vous, le premier Vice-président de l’Assemblée nationale, Mbata a laissé entendre que la qualité de la démocratie d’un pays dépend également de la qualité de sa presse.

 » Vous êtes réellement le 4è pouvoir. Les médias constituent le contrepoids. Ma présence c’est pour témoigner mon soutien et mon intérêt à la presse. Tout le monde n’est pas journaliste. La qualité de la démocratie d’un pays dépend également de la qualité de sa presse. Nous travaillons ensemble pour bâtir un pays plus beau qu’avant », a-t-il martelé.

571 ORGANES DE PRESSE, 625 RADIOS ET 387 TÉLÉVISIONS

 » CSAC, un nouveau  leadership  et une vision claire  pour  une régulation des médias du développement », tel est le nouveau slogan du CSAC.

Au stade actuel, le portefeuille médiatique de la RDC compte un total estimé à 571 organes de presse écrite,  625 stations de radiodiffusion sonores  et 387  chaines de télévision répertoriées en RDC.

L’ équipe Bosembe a été investie au terme de l’ordonnance n° 22/234 du 11 novembre 2022 prise  par le président de la République, Félix- Antoine Tshisekedi.

À l’occasion de la présentation du Plan stratégique de régulation des médias en RDC, plusieurs journalistes ont répondu présent, des ambassadeurs, membres de la Société civile, des artistes comédiens et  musiciens. Gloire BATOMENE

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