L’Institut Kimvula dans la commune de Kintambo a enrôlé 21 personnes, au premier jour des opérations d’identification et d’enrôlement lancées par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le samedi 24 décembre. Celles-ci se sont déroulées sur fond d’une lenteur et de disputes entre les agents de la Centrale électorale et la population. 3 ordinateurs ont été mis à contribution pour aider à mener ces opérations.
De l’enregistrement de l’identité, à l’empreinte digitale, en passant par la photo jusqu’à l’impression, il faudrait au moins 20 minutes. Un temps largement long pour espérer accélérer les opérations et terminer conformément au délai d’un mois que la Ceni a fixé.
Les habitants de Kintambo ont répondu présent à l’appel lancé par la Ceni. S’enrôler pour avoir sa carte d’électeur a été le maître mot. Cependant il fallait s’armer d’une patience sans précédent pour avoir non seulement son jeton, mais surtout avoir sa carte d’électeur. Véritable chemin de croix.
Trois ordinateurs à Kimvula dans l’unique local où les natifs et résidents de l’ex-Léo IIs venaient pour les formalités d’usage. Qui de ces trois machines où les agents de la Ceni font en sorte que les choses tirent en longueur? TDevant la lenteur des choses, il y a lieu de se poser cette question.
LES AGENTS DE LA CENI POINTÉS DU DOIGT
Des témoins sur place jettent la responsabilité sur la Centrale électorale accusant certains de ses agents d’amateurs. Ce, à l’image d’Harisse Lema qui, détenant son ancienne carte d’électeur, n’arrive pas à comprendre comment son nom ne se trouve pas dans l’ordinateur.
Furieux, il a râlé en revenant de l’avenue Bandundu où il était obligé de photocopier son ancienne carte d’électeur.
«C’est du n’importe quoi. J’ai ma carte d’électeur de 2018 et alors comment on ne retrouve pas mon nom pour faciliter les choses, mais d’autres personnes ont pu voir les leurs? J’étais obligé d’aller jusque vers Bandundu pour la photocopie. Ce n’est pas le premier cycle électoral en RDC, c’est la 4ème fois. La Ceni est censée bien organiser les choses. On ne peut pas jouer quatre fois de la même façon. C’est inconcevable. Ces agents ont intérêt à éviter d’éventuels troubles», fulmine-t-il de colère.
Un jeune homme informaticien, la trentaine révolue, qui a requis l’anonymat, a indiqué que la lenteur est dans le chef des agents de la Centrale électorale.
«La personne qui écrit les noms n’est pas rapide. En plus, quelques agents commis à ces opérations n’ont pas cette capacité de manier comme il faut ces machines. Il faut ajouter à cela des ordinateurs qui ne sont pas vraiment adaptés à la technologie moderne. C’est ce qui est à la base de tout», a-t-il souligné.
En regardant sur la liste, nous avons pu relever 21 personnes déjà enrôlées : 15 hommes et 6 femmes.
PAS DE TRÊVE DE NOËL
Le dimanche 25 décembre, le jour de la Noël, il est 11h52, juste 5 personnes se sont enrôlées depuis le matin au même centre. Les uns viennent de l’église, les autres se sont passés du culte dominical pour avoir cette pièce.
Les jetons sont distribués selon l’heure d’arrivée et un policier assure l’ordre. Il n’est pas rare d’assister à des disputes dans de telles circonstances.
À Saint Georges/secondaire, à au moins 100 pas de l’école protestante Kimvula, nous avons rencontré des gens assis sur le banc juste en bas du pavement. En train d’attendre.
Dans cette école des Frères des écoles chrétiennes située juste à la paroisse Saint François de Sales, les agents de la Ceni en ont également fait voir de toutes les couleurs à des personnes exaspérées.
En effet, depuis 9 heures, certaines d’elles n’ont pas reçu le jeton, d’autres ne sont pas encore enrôlées. Mais cela n’a pas découragé Vially Lombe déterminée à avoir sa carte d’électeur.
«J’étais là juste après la messe de 09h à Saint François de Sales qui a pris fin à 11h. Je ne fais qu’attendre bien qu’il soit 15h. Je n’ai pas reçu le jeton. C’est la réalité au Congo, on fait avec. Je ferai de mon mieux pour avoir la carte d’électeur même ailleurs. L’essentiel c’est d’en avoir», adéclaré Vially Lombe, étudiante à l’Institut supérieur du commerce (ISC) dans la commune de la Gombe.
L’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs a démarré le samedi 24 décembre dernier pour la première aire opérationnelle. Cette première phase concerne 10 provinces, à savoir : Kinshasa, Kongo-Central, Kwango, Kwilu, Mai Ndombe, Équateur, Mongala, Tshuapa, Nord Ubangi et Sud Ubangi. Gloire BATOMENE