Fêtes de fin d’année : silence, on importe !

Un bien triste rituel de fin d’année. Dans la presse,  un marronnier par excellence. C’est-à-dire un  sujet qui revient à la même période dans les médias. Il s’agit de l’approvisionnement de  grandes villes rd congolaises en produits alimentaires. Quoi  de plus naturel, à priori. La bonne vieille expression latine « Primum manducare, deinde philosophari » (D’abord manger, puis philosopher) étant  plus qu’un axiome. C’est l’évidence même que le fabuliste à l’allégorie facile, Jean de La Fontaine, représente  dans sa citation « Ventre affamé n’a point d’oreilles« .

Le hic, c’est que le Congolais en est réduit à consommer d’année en année, de décennie en décennie ce qu’il ne produit point. Et, les gouvernants qui se succèdent se mobilisent non pour stimuler la production intérieure, mais pour perpétuer le régime d’importation des vivres. A l’approche des fêtes de fin d’année, le gouvernement se fait même un point d’honneur de s’assurer que les opérateurs économiques disposent de suffisamment de stocks de produits …importés : chinchards-le fameux mpiodi-, poulets, viandes riz …. Un parfait « scandale agricole, halieutique, faunique… » pour un pays au sol, aux  cours d’eau et aux forêts généreux ! 

Pourtant, les officiels -tous régimes confondus- rivalisent de formules pour donner à espérer que le Congolais va divorcer d’avec ce paradoxe, source de sa pauvreté. « Agriculture, priorité des priorités« , « retour à la terre« , « la revanche du sol sur le sous-sol » tutti quanti.

 On va malheureusement très rarement – c’est un euphémisme- au-delà des annonces. De sorte que ce sont des « champs de slogans » à perte de vue que les différents pouvoirs offrent aux populations.

L’agriculture et  la pêche demeurent invariablement -ou presque-  le parent pauvre du gouvernement. En témoigne la préséance du ou des ministre(s) en charge de ce secteur. Dans la très longue tradition de jouissance liée à la connexion à l’appareil d’Etat, les ministères de l’Agriculture, Pêche, Développement rural et …Recherche scientifique sont, généralement,  considérés comme des pis-aller. Des maroquins  de consolation que l’on attribue à ceux qui n’ont pu hériter des portefeuilles « juteux« .

Alors que pour un pays-grenier potentiel du Continent, l’agriculture et ses dérivés devaient constituer la pierre angulaire de la diversification de l’économie et à terme de l’émergence que l’on récite à longueur de discours.      José NAWEJ

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