Conférence des gouverneurs ou meeting de l’USN ?

Question aux tenants de l’impérium d’hier et d’aujourd’hui: A quand la guérison collective du syndrome du MPR, Parti-Etat ? A Mbandaka, la très constitutionnelle et étatique conférence des gouverneurs de province s’est fendue d’une motion qui énerve l’Etat de droit. Celle consistant à proposer que l’Union sacrée de la nation (USN)  se mue en plateforme électorale en vue de la réélection de Félix-Antoine Tshisekedi.

 Libre aux gouverneurs d’appartenir collectivement à la plateforme de leur choix. Libre à eux de mouiller leurs vestes et pagnes pour la reconduction, via les urnes, de leur champion.

Mais, là où le bâts blesse c’est lorsque les gouverneurs de province se servent d’une instance officielle, mieux étatique pour parler des questions partisanes. Faudrait-il rappeler encore en français facile qu’un parti, fût-il au pouvoir, est un fait privé?

 En l’occurrence, l’USN est une association politique qui n’a pas vocation à engager et encore moins à se substituer à l’Etat. Or, la conférence des gouverneurs de province est un espace étatique par excellence. Ce sont les chefs d’exécutifs provinciaux qui se réunissent. Et à ce titre, les gouverneurs représentent leurs entités respectives et leurs populations dans toute leur diversité … politique.

Mbandaka n’était donc pas le lieu indiqué pour la politique partisane. A moins d’officialiser le retour ou le recours au bon vieux temps du Parti-Etat que l’UDPS a combattu. Auquel cas, l’enrôlement qui a démarré, façon moteur diesel, aurait aussi une fin référendaire.

 Moralité, il eût été sain pour les représentants du chef de l’Etat – et non de l’autorité morale de l’USN- en provinces de se dépouiller de leur casquette officielle et se retrouver dans un autre cadre que la conférence des gouverneurs pour chanter « Fatshi béton na béton« . Et ce, aux frais de la plateforme présidentielle et non du contribuable congolais avec en plus les moyens logistiques de l’Etat.   

Sinon, on est en plein dans le mélange des genres. Un méli-mélo susceptible de faire par pertes et profits la nécessaire notion de « statut et de rôle » chère au sociologue Jean Stoetzel. Une confusion des statuts et des rôles qui nuit à l’Etat de droit dont le Pouvoir actuel se veut à la fois le héraut, le héros  et  le chantre.        José NAWEJ

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