AVZ : Controverse autour du plaidoyer d’Alingete

* Pourquoi le patron de l’IGF prend-il la défense d’une société minière qui est jugée indigne de confiance par nombre d’observateurs ?

Qui a bradé les actifs de la Cominière, cette société de l’Etat ? On ne le dira jamais assez tant que le problème de bradage du patrimoine de cette société continuera à resurgir.  Alors que sa patrouille financière est généralement appréciée par nombre d’observateurs avisés, la demarche du patron de l’Inspection générale des finances dans ce dossier est loin de faire l’unanimité. Car, au regard des faits, il apparaît aux yeux de l’opinion que Jules Alingete se fait l’avocat de l’AVZ dans un dossier où la ministre d’Etat en charge du Portefeuille défend les intérêts de l’Etat.

La réalité est qu’à sa création, la Cominière, société publique avec 90% pour l’Etat et la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) 10%,  n’avait que des gisements, mais pas de financements. Ainsi est-elle arrivée à signer des partenariats avec d’autres sociétés et à créer d’autres cités. 

C’est sur ces entrefaites que la société AVZ Minerals va faire son entrée en 2017 avec 60%, la Cominière, en tant que structure de l’Etat, 30% au départ, avec Datomir 10%. Cela fait donc 40% pour Dathomir et 60% pour AVZ qui avait le devoir de chercher le financement pour développer ce projet minier. Cinq ans plus tard, donc en 2022, le constat est fort malheureux car rien n’est fait.

La Cominière patauge toujours dans une léthargie incroyable. Mais, disposant d’un permis de recherche 13359, cette société a cherché un partenaire devant l’aider à valoriser son gisement de mines.

L’ŒIL BIEN OUVERT D’ADELE KAYINDA SUR LES INTERETS DE L’ETAT

D’où sa rencontre avec la société Datomir. Celle-ci va vendre 70% et l’Etat congolais propriétaire 30%.

La structure du capital va se présenter comme suit : AVZ (partenaire majoritaire) : 60%, la Cominière : 25% et Dathomir : 15%

Dathomir va racheter 5% au motif de construire la route Manono-Lubumbashi. Une route qui ne sera jamais construite jusqu’à ce jour. Et Dathomir va obtenir une cession totale de ces 5% des parts. Ce qui va faire réagir la ministre du Portefeuille. Dans une lettre adressée à la Cominière, Adèle Kayinda va demander le pourquoi de cette cession totale, étant donné que la construction d’une route est une charge fixe.

LES 33,400 millions USD de ZINJING

Plus tard, la ministre d’Etat en charge du Portefeuille va chercher le moyen de résilier ledit contrat pour transformer le permis de recherche en permis d’exploitation en vue de rétrocéder les 5% à la Cominière. Quoi de plus probant qu’Adèle Kayinda, patronne des entreprises de l’Etat, a toujours l’œil bien ouvert sur leur fonctionnement en vue de la défense des intérêts de l’Etat, du peuple congolais en général.

C’est à ce niveau que la société AVZ est entrée en rachetant chez Dathomir 60% des parts et en promettant de réaliser ce projet sans malheureusement y parvenir. Aujourd’hui, donc, cinq ans après, rien n’est réalisé. Et la Cominière continue de broyer du noir. Et au lieu d’une étude de faisabilité totale ou entière, AVZ  n’a réalisé qu’une étude de faisabilité partielle.

L’entreprise chinoise Zinjing arrive et propose à la Cominière de racheter ses parts (15%) à 33,400 millions de dollars, soit 2 millions de dollars la part, le double de ce qu’AVZ a proposé, c’est-à-dire 15 millions de dollars, soit 1 million la part. Pour M. Alingete, les délinquants financiers sont allés jusqu’à prendre les 33 millions de dollars de la Cominière. En plus, il allègue que les actifs de la Cominière ont été vendus à 33,4 millions de dollars alors qu’ils devraient être cédés à 154 millions car, selon lui, AVZ avait proposé 10 millions USD pour une part. Ce qui est tout, sauf une vérité.

POURQUOI ALINGETE DEFEND AVZ ?

Au regard de la réalité de ce qu’il convient d’appeler « l’affaire Cominière », nombre d’observateurs se posent une série de questions.                      Pourquoi l’IGF prend-elle la défense d’AVZ, un partenaire controversé de la Cominière dont le comportement est loin d’être celui d’un partenaire digne de confiance ? M. Alingete soutient que cette société a mené une étude de valorisation de gisement minier qui a révélé que 1% du capital de ce gisement après valorisation a une valeur de 10 millions de dollars, soit une part a une valeur de 10 millions de dollars. Et de se demander pourquoi le ministre des Mines se tait sur ce qui se passe dans son secteur. Est-ce à la ministre du Portefeuille qu’Alingete accuse d’avoir autorisé au D.G. et au Conseil d’administration de la Cominière de vendre les parts de la société à 33 millions de dollars de pousser le ministre des Mines à s’exprimer ?

Voilà comment se comporte AVZ, la société dont l’IGF Alingete se fait l’avocat. N’est-elle pas parmi les sociétés qui bradent les actifs de l’Etat ? Elle qui, après avoir promis de chercher des financements pour la Cominière, n’a pas trouvé un seul dollar en cinq années de partenariat avec la Cominière. Pourquoi Jules Alingete ne cite pas nommément les personnes ou les sociétés qui bradent les actifs du pays, se limitant à les désigner à mi- mots : délinquants/bandits financiers incorrigibles ?

Le très puissant et médiatique Alingete, dont on salue le travail, doit cependant l’améliorer davantage en se limitant à son seul travail, celui de traquer les détourneurs des deniers publics, produire le rapport à ce sujet et le transmettre à qui de droit. Que le reste soit l’affaire de la justice qui doit également faire son travail. Se mettre à crier sur tous les toits, haut et fort, en se servant des réseaux sociaux ou autres médias traditionnels pour divulguer pratiquement les rapports des enquêtes de son service, équivaudrait à outrepasser son métier. Il doit éviter de s’ériger en même temps en inspecteur et en magistrat. Pourquoi l’IGF ne laisse pas à la justice l’occasion de faire aussi son travail après que lui et ses hommes ont fait le leur, lui qui, par médias interposés, ne cesse de vanter le professionnalisme de son travail?  Kléber KUNGU

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