Un éclair dans la grisaille franglophone de Djerba

« Il y a des éléments en RDC juste à la frontière du Rwanda qui sont une menace pour la sécurité du Rwanda« . Pas besoin d’être orfèvre ès exégèse pour classer ces propos dans la catégorie « éléments de langage du Régime rwandais« . Ce discours, tel un disque rayé façon 33 tours, qui sert  invariablement d’alibi à Paul Kagamé  pour attenter à l’intégrité territoriale de la RDC. Ces FDLR plus fantomatiques que réelles que le Président rwandais n’a pas évoquées lorsqu’il a signé avec son… « ex-frère » l’accord sur l’exploitation de l’or… sur la même frontière.

Le comble, c’est que cette déclaration émane  de la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Il n’en faut pas plus pour se faire sa religion sur le genre d’arbitre que peut être la Francophonie par rapport à la guerre d’agression  dans l’Est de la RDC.

De fait, le sommet de Djerba a ressemblé à tous ces fora internationaux où le plaidoyer de Kinshasa est davantage entendu qu’écouté. Il est vrai aussi que le changement de représentante personnelle du chef de l’Etat auprès de la Francophonie étant survenu à la juste veille du sommet ne plaidait pas pour une participation réussie du plénipotentiaire rd congolais.

N’empêche. Premier pays francophone en termes de démographie et de superficie en  Afrique  subsaharienne, la RDC était en droit d’attendre un engagement plus fort de l’OIF ne fût-ce que sur le front de la condamnation de l’agression rwandaise. Rien de tel vraiment.

A la place, la traditionnelle formulation générique qui sied à Kigali. Le Président Kagamé  a toutes les raisons du monde de boire du petit lait de …Masisi.

Anglophone notoire ayant dévalué et presque démonétisé le français sur l’autel du Commonwealth, le voilà qui marque des buts en terre francophone. But marqué à l’étranger comptant double. Son pays n’a pas été explicitement, encore moins formellement condamné pour son intervention illicite en RDC. En plus, cerise sur le gâteau, son ancienne ministre des Affaires étrangères a été plébiscitée pour un deuxième mandat à la tête de l’OIF. Vive la franglophonie !

Un  éclair, en guise de consolation, dans cette grisaille automnale de Djerba : ce refus du Premier ministre rd congolais de figurer sur la « photo de famille » où trônait, l’air triomphant et triomphateur, l’autorité morale du M23.

Un coup d’éclat ? Un coup de sang ? Ou… un coup de tête? Assurément un peu de deux premiers. Certainement pas le troisième. José NAWEJ

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