Surfer utilement sur la lame de fond patriotique

Vaincre, mais ne pas savoir profiter de ses victoires .Tel était le lot quotidien du généralissime romain Hannibal.

Sur le front de l’interminable guerre d’agression, que de fois la RDC ne s’est-elle pas comportée comme Hannibal? A l’instar de la lame de fond patriotique qui déferle sur le pays, que de mobilisations réussies sans lendemain ? A la manière des hauts faits  d’armes de 2013, que de succès militaires dilués dans des négociations aux contours flous?

Si Kinshasa devait apprendre de ses erreurs, ce serait l’occasion ou jamais. Car, comme le peuple d’en bas le clame dans tous les dialectes authentiquement congolais, comme les évêques catholiques viennent de le réciter  par cœur et en chœur dans toutes les langues  parlées dans les 54 diocèses du pays ;  l’intégrité du territoire et,  donc,  la souveraineté ne se négocie guère. Pas plus que l’allégeance à sa patrie ne saurait être conditionnée par quoi que ce soit.

Certes, il y a des  raisons objectives pour s’opposer à la gouvernance Tshisekedi. Mais,  aucun  motif ne saurait justifier que l’on prenne des armes contre sa propre nation pour cautionner l’agression de son pays!

L’armée étant requinquée, le sursaut patriotique étant visible à l’œil nu, il appartient maintenant aux gouvernants de traduire la volonté populaire en termes de ligne de conduite à tenir dans les cénacles sous- régionaux, régionaux et internationaux. Il s’agit, en particulier, de ne plus tomber dans le panneau des concessions sur l’essentiel. A savoir la souveraineté nationale. Sinon, le piège du mythe de Sisyphe, façon Camus, dans lequel les prédateurs ont enfermé le pays va continuer de plus belle. Autant dire qu’on n’en sortira jamais.

 Ce qui ne serait pas pour déplaire à tous ceux qui vivent du far west créé et entretenu dans l’Est de la RDC. Ces bénéficiaires vont des commanditaires de la guerre aux exécutants- négriers officiels  rwandais et ougandais en passant par différents variants de la même rébellion- écran et  quantité de groupes armés opportunistes. La boucle de l’affairisme de sang est bouclée.

A Kinshasa de tracer clairement et nettement la ligne Maginot à ne pas franchir. Les pays de la région ont, il est vrai,  vocation, à aider à trouver une solution pacifique. Mais, pas à n’importe quel prix.

Il est plus que temps d’en finir avec cette diplomatie bisounours ou encore angélique là où tous les autres pays – y compris tous nos voisins- voient d’abord leurs intérêts. Exit donc cette diplomatie dite de proximité qui part d’un postulat quasi religieux sur le bon sentiment mutuel qui n’existe nulle part sur la planète Terre.

La révolution, disait Mao, n’est pas un dîner de gala. Malgré les apparences, la diplomatie non plus. José NAWEJ/Séoul

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