Le député Delly Sesanga Hipungu Dja Kaseng a été auditionné hier mercredi 9 novembre, au sein de la Commission spéciale et temporaire sur l’affaire de 21000 USD que toucheraient mensuellement les députés nationaux. Au sortir de l’audition, l’élu de Luiza, dans le Kasaï Central, tout en réservant la primeur à la commission spéciale et temporaire, dit avoir déposé les preuves de ses déclarations en rapport avec ce dossier.
« J’avais promis à l’opinion publique que j’étais disposé à répondre à n’importe quelle structure au sein de l’Assemblée nationale sur cette question de la rémunération des députés nationaux. C’est ce qui a été fait aujourd’hui. J’ai pu déposer tous les éléments de preuve en rapport avec les déclarations qui sont les miennes en ce qui concerne cette question sur la rémunération des députés. Tous les éléments ont été produits dans l’ordre d’étayer toutes nos prises de positions antérieures« , a déclaré l’élu de Luiza
Le leader d’Envol explique que « les preuves déposées à la commission sont les extraits des relevés des rémunérations ainsi que des avantages versés aux élus nationaux. La rémunération d’un élu étant constituée des émoluments et de tous les autres avantages qui lui sont versés à titres divers. Et au terme de notre loi fiscale, la rémunération d’un élu comporte non seulement la partie des émoluments mais aussi de tous les autres avantages. Lorsqu’on fait ces calculs, à partir des données qu’ils ont, on arrive à des chiffres effectivement importants, pour lesquels j’ai toujours demandé, pas seulement pour l’Assemblée nationale, mais également pour toutes les institutions, une réduction pour le train de vie de l’Etat« .
Le Comité de sages ignoré
Selon l’élu de Luiza, après qu’il a déposé des éléments de preuve, il ne reste plus qu’à la Commission d’audition de les concilier et produire son rapport.
« La commission fera son rapport, et on verra ce qui est mis dedans « .
Delly Sesanga, bien qu’il se soit présenté à cette Commission spéciale et temporaire pour y être entendu, il en conteste la régularité et la légalité, expliquant que « le Règlement intérieur de la Chambre basse du Parlement institue le Comité de sages comme étant l’instance disciplinaire chargée d’entendre les élus et de faire avis au Bureau pour ces questions-là. »
Conscience quitte
Delly Sesanga dit attendre sereinement la suite et surtout et ne pas regretter d’avoir abordé en public cette question de 21000 dollars US. « Il s’agit d’une question de conviction, d’opinion. Et une opinion que nous avons toujours soutenue et qui est étayée par des éléments de preuves matérielles qui sont là, et dont nous avons fait part au niveau de la commission. Donc pour moi, ma conscience est quitte « , assure-t-il.
Le leader d’Envol n’entend pas non plus présenter des excuses sur des faits des politiques publiques et sur un engagement de fond sur une orientation. « Sinon on serait dans la Commission disciplinaire de l’époque du MPR. Et je crois qu’aujourd’hui on n’est pas dans la Commission de discipline du Comité central, nous sommes au 21ème siècle. Et donc les opinions nous les assumons, les tenons et les étayons par des faits. Les faits ici sont matériels par rapport aux rémunérations perçues et les avantages versés sur toute la période « , a-t-il précisé.
Par ailleurs, Delly Sesanga récuse ses détracteurs qui voient dans ses propos un quelconque mensonge. « Ces allégations ne sont pas mensongères, et je crois même qu’au moment venu, ceux qui soutiennent que j’ai eu des points de vue qui n’ont pas été prouvés, n’auront qu’à montrer les éléments que j’ai allégués et que j’ai présentés à la Commission. Celle-ci fera son rapport et on verra ce qui est mis dedans. En tout cas tous les éléments ont été produits dans l’ordre d’étayer toutes nos prises de position antérieures. «
« Rien ne me fait peur quand il s’agit de la vérité pour la défense de l’égalité, de la justice dans notre pays, je viens de déposer les éléments de preuve et j’espère qu’ils auront le courage de pouvoir en faire rapport à notre peuple qui attend que la vérité lui soit dite, que la transparence soit de mise en ce qui concerne non seulement la rémunération des animateurs des institutions politiques, mais aussi une égalité et une justice observées dans les différentes catégories socioprofessionnelles. «
Partisan de la réduction du train de vie des institutions, l’élu de Luiza, comme son collègue de Goma, Jean-Baptiste Kasekwa, avaient fait leurs déclarations à la suite du tollé suscité par le Tweet de Martin Fayulu. Didier KEBONGO