Patrick Muyaya : « On ne va pas continuer à offrir une prime à la violence »

*Kinshasa s’en tient à sa ligne rouge, pas de dialogue inclusif alors qu’on est en train de causer un désastre humanitaire comme celui en cours dans l’Est du pays, explique le Porte-parole du Gouvernement.

Dans le cadre des efforts diplomatiques, visant à ramener la paix dans l’Est de la RDC, Luanda abrite ce mercredi 23 novembre un nouveau sommet sur la crise entre la RDC et le Rwanda. Dans la capitale angolaise, le président João Lourenco va s’entretenir avec ses homologues de la RDC, Félix Tshisekedi, Paul Kagame du Rwanda et Evariste Ndayishimiye du Burundi et président en exercice de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est. 

Ce n’est pas tout. L’ancien président kényan, Le Uhuru Kenyatta, facilitateur du processus de Nairobi entre la RDC et les groupes armés, y est également invité.

Au cours d’un briefing presse qu’il a animé hier mardi 22 novembre, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, explique que ce mini-sommet  est un croisement entre le processus de Nairobi et celui de Luanda.

Le ministre Muyaya rappelle que « l’UA a donné mandat à la CIRGL pour suivre la crise en cours en RDC, et a confié la médiation au président Lourenço d’Angolais. Puisque la RDC avait adhéré à l’EAC et que la crise se déroule aussi avec un pays de l’Est, il y avait le processus de Nairobi qui  prévoyait le processus du dialogue et aussi la mise en place d’une force régionale. Et comme ces initiatives  concourent à un même objectif, demain (mercredi 23 novembre, Ndlr) il y aura une forme de discussion pour voir les interactions éventuelles entre ces deux processus. Donc à ce sommet sont attendus normalement les présidents Tshisekedi, Ndayishimiye, Kagame, le président honoraire Uhuru Kenyatta, le facilitateur du processus de la crise de l’Est« , indique-t-il.

En attendant le communiqué qui va sanctionner ce sommet, les Congolais sont lassés par des rencontres qui se tiennent, et à chaque fois rien ne change. 

En clair ils voudraient voir le Rwanda respecter ses engagements lors des différentes discussions. Le président Kenyatta après son passage à Kinshasa a discuté avec le président Paul Kagame qui s’était engagé  pour le compte du M23.

Dans un communiqué publié samedi 19 novembre, l’EAC expliquait que Uhuru Kenyatta et le président rwandais Paul Kagame avaient convenu par téléphone « de la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat« . Dans le même communiqué, on pouvait lire que Paul Kagame avait aussi accepté d’aider Uhuru Kenyatta à « inciter » le M23 à déposer les armes et à se retirer des territoires occupés. Sur le terrain, samedi, une accalmie se dessinait qui pouvait laisser penser que l’appel conjoint avait été entendu. Mais le jour suivant, dimanche, les armes retrouvaient à nouveau de la voix, les affrontements ont repris dans les territoires de Rutshuru et Masisi entre les FARDC et le M23, alors que des pourparlers entre Kinshasa et les groupes armés devaient commencer le lundi 21 novembre à Nairobi, mais finalement repoussés au 27 novembre courant.

Avec le président rwandais, le facilitateur a évoqué les conditions humanitaires déplorables que traversent des populations du Nord-Kivu suite aux affrontements entre les FARDC et le M23.

Au cours du briefing presse d’hier, Patrick Muyaya a rappelé la ligne rouge tracée par Kinshasa.  «  Aujourd’hui si on veut nous forcer la main en insistant sur un dialogue inclusif, ce qui était déjà l’idée dès le départ, mais vous ne pouvez pas penser venir dialoguer en causant le désastre humanitaire qui est en cours… Aujourd’hui nous sommes fermes sur notre position. « 

Et les conditions sont connues, rappelle le ministre de la Communication et Médias, « c’est entre autres un cessez-le-feu et le retrait du M23 des positions occupées… On ne va pas continuer à accorder une prime à la violence« , a insisté Patrick Muyaya, espérant que sur le plan diplomatique « nous aurons des avancées. « 

Avion militaire français en  détresse

Tordant le cou à des folles rumeurs, Patrick Muyaya a fait savoir que l’avion militaire appartenant à la France qui a atterri à l’aéroport de Bangboka à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, était en détresse, le vendredi 18 novembre.

« L’avion a atterri en détresse, un des moteurs menaçait de prendre feu. Il comptait à son bord 9 membres d’équipage. Cela a été inspecté par les services de la DGM« , a assuré le ministre de la Communication  et Médias.

Par ailleurs, le porte-parole du gouvernement a appelé les Congolais à rester sereins et à barrer la route à la manipulation. Didier KEBONGO

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