* Par ailleurs, le président du Sénat a exhorté les pays voisins à mettre fin à leur soutien aux groupes armés.
Le plaidoyer sur la fin de la guerre dans l’Est de la RD Congo, n’est pas une affaire du Président de la République seul. Mais de tous les dirigeants du pays, à quelque niveau de responsabilités. Modeste Bahati a donc fait sa part. Intervenant par motion incidentielle aux travaux de la 42ème session de l’Assemblée parlementaire paritaire Afrique-Craïbes-Pacifique et Union européenne, tenus du 29 octobre au 2 novembre à Maputo au Mozambique, le Président du Sénat a attiré l’attention des participants à ces assises, sur la situation qui prévaut depuis plusieurs mois dans l’Est de la RD Congo.
« Vous avez suivi le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, qui a reconnu que ce groupe armé est plus équipé que les armées régulières. Ceci doit donc nous interpeller. Car, il n’y a aucun pays qui soit à l’abri du terrorisme« , rappelle le président du sénat congolais. Et d’ajouter : « Nous allons nous rallier à toutes les recommandations faites pour qu’il y ait une forte solidarité entre Etats et que nous puissions réfléchir sur comment mette fin à la circulation et la prolifération des armes« .
Face à la gravité de la situation, Modeste Bahati estime qu’au-delà des moyens que l’on pourrait donner sous forme de coopération ou d’aide, l’idéal aurait été de se servir desdits fonds pour créer des structures chargées de ramasser les armes et assurer une bonne circulation de ces équipements de la mort et de la déstabilisation des Etats. Cette approche, selon le speaker de la chambre haute du Parlement congolais, aurait le mérite de redonner espoir à la stabilisation de la situation.
Faisant sienne la sagesse africaine selon laquelle « on ne fait pas la fête lorsque ça brûle chez le voisin », Modeste Bahati attire l’attention des dirigeants des pays frontaliers de la RD Congo sur le fait que le conflit qui secoue présentement la RD Congo dans sa partie orientale, qui constitue hélas, l’entourage immédiat des pays voisins, pourrait produire des effets néfastes en dehors des frontières du pays. La leçon à retenir ici est que quand un problème frappe la RD Congo, ses parages doivent prendre leurs dispositions avant qu’il ne les atteigne. Dans le cas d’espèce, Modeste Bahati estime que la meilleure précaution à prendre consiste, pour les pays voisins de la RD Congo, de mutualiser leurs moyens et leurs efforts afin de sortir du bourbier dans l’Est du pays.
Métaphorique, le chef de la délégation rd congolaise à la grand’messe de Maputo, considère la nouvelle agression de la RD Congo par le Rwanda, comme le poumon de la Région. Ainsi, rappelle-t-il, « quand le pays cher à Félix Tshisekedi est enrhumé, tous les pays de la région toussent de quelque manière ». C’est donc ici, que Modeste Bahati a lancé un appel percutant à tous les pays voisins de la RD Congo, en les exhortant à mettre fin à leur soutien aux groupes armés, auteurs de plusieurs crimes contre l’humanité dans la partie orientale de la République démocratique du Congo.
Pour la petite histoire, la RD Congo est marquée depuis près de deux décennies, par des conflits qui perdurent dans la partie Est. Et, les populations des Kivu sont victimes de violences atroces qui laissent pourtant de glace la Communauté internationale. Il y a quelques années, l’ONU a estimé que, depuis 1996, les guerres au Congo Kinshasa ont causé 5,4 millions de morts, soit presque sept fois plus de morts au total que le génocide rwandais en 1994.
Ces agressions à répétition de la RD Congo par ses voisins bien identifiés, dont le Rwanda en tête, en plus de détruire physiquement et psychologiquement les femmes, les enfants et autres couches vulnérables de la population dans l’Est, engendrent un désarroi total dans ces communautés dont elles sont les piliers. Le tissu social se désagrège peu à peu pour laisser la place au chaos.
Il faut souligner ici, que dans ce climat de guerre, la population congolaise en général, celle de l’Est en particulier, est aux aguets. La souffrance et la peur font désormais partie du quotidien, au même titre que la faim engendrée par l’extrême pauvreté. A plus d’un égard, ces conflits armés en RD Congo profitent aux entreprises des grandes puissances qui s’en sortent plutôt bien et voudraient bien voir la situation perdurer pour davantage en tirer de gros dividendes.
Question : comment peut-on, humainement, cautionner une telle situation ? Hélas. C’est ce que font la Communauté internationale et les Etats voisins de la RD Congo par leur inaction collective. Toutefois, au front interne, il y a des acteurs politiques majeurs qui agissent. Au nombre de ceux-ci, le Président du Sénat, Modeste Bahati, pour qui l’amour de la patrie est plus qu’une obsession. Bien en illustre, son appel à un éveil de conscience, lancé depuis les terres mozambicaines.
STABILISER LE CLIMAT AVEC DES MOYENS ET NON DES DISCOURS SANS ACTES
Après qu’il a vidé la substance de sa motion, Modeste Bahati est revenu sur la question relative au réchauffement climatique. Cette matière, faut-il le souligner, a été le principal sujet au centre des discussions de cette 42ème session de l’Assemblée parlementaire paritaire Afrique-Caraïbes-Pacifique et Union européenne.
Comme pour planter le décor et fixer les esprits, Modeste Bahati a rappelé à l’assemblée que la fonction vitale de la forêt. « La forêt constitue un moyen de vie et de survie pour les peuples« , fait-il remarquer, avant son plaidoyer en faveur de la mobilisation des moyens pour sauver ce qui reste des forêts du monde. Particulièrement, celles de la RD Congo.
Sur cette question précise, le Président du sénat congolais s’est dit offusqué par le fait que des discours tenus dans le sens de protéger les forêts, ne soient pas suivis d’actes concrets. « Si on continue avec des paroles, des discours pompeux, des promesses fallacieuses et de l’injustice dans la répartition des fonds contribuant à la stabilité du climat dans le monde, on risque d’en rester là. C’est pour cette raison que nous disons clairement, que contrairement à ce qui était dit, la RD Congo respectera ses engagements en termes de protection de l’environnement« , fait savoir Modeste Bahati.
Par ailleurs, le chef de la délégation de la RD Congo aux travaux de Maputo, sans s’arrêter en mi-chemin de son plaidoyer en faveur de son pays, réitère le ferme engagement de la RD Congo à protéger l’environnement. « Même pour les projets lancés pour l’exploitation, soit du pétrole, soit du gaz, la RD Congo sous le leadership de son Président, Félix-Antoine Tshisekedi, tiendra compte de toutes les conditions requises. Encore que sur les 27 blocs pétroliers lancés, seuls 6 se trouvent à proximité des forêts. Lorsque vous regardez scientifiquement, pour un puits de 100m², on ne va tout de même pas procéder à la déforestation« , rassure Modeste Bahati.
Et de poursuivre : « Ce discours mis dans la bouche de certaines organisations fait croire que l’on veut détruire la forêt. L’engagement de la RD Congo va demeurer. Et, nous demandons qu’il y ait une répartition équitable. Que les fonds puissent réellement arriver à nos peuples afin que ces derniers cessent de recourir à la forêt pour l’énergie et leur survie. Ce ne serait que justice« , conclut Modeste Bahati.
On rappelle que la lutte contre le terrorisme en Afrique subsaharienne, les défis mondiaux de la coopération en matière du changement climatique pour l’adaptation et l’atténuation à la suite de la COP 27, ont été parmi les nombreux thèmes développés au cours de la 42ème session de cette organisation à Maputo. Grevisse KABREL