Du 16 au 22 octobre 2022, le Parti Communiste Chinois (PCC) s’est retrouvé en congrès ordinaire. Cadre choisi pour l’événement : le Grand Palais du Peuple, Place Tian’anmen. Dans le Rapport final, Xi Jinping, son Secrétaire général – qui exerce en même temps la fonction de Président de la République selon le système chinois – a mis en exergue les relations internationales, en bilatéral et en multilatéral, telles que les perçoit la Chine pour le deuxième centenaire du parti. En effet, le 20ème congrès a coïncidé avec le premier centenaire du PCC créé le 1er juillet 1921. Plusieurs extraits sont à retenir pour pénétrer le nouvel état d’esprit de la République Populaire de Chine par rapport au monde…
«Il faut avoir à cœur le monde entier. Le Parti communiste chinois est un parti qui œuvre au bonheur du peuple chinois et au renouveau de la nation chinoise, de même qu’aux progrès de l’humanité et à l’harmonie dans le monde. Nous devons élargir notre vision du monde ; observer minutieusement les tendances du progrès et du développement de l’humanité ; répondre activement aux attentes des peuples de tous les pays ; apporter notre contribution à la résolution des problèmes communs auxquels est confrontée l’humanité et chercher à assimiler la totalité des acquis positifs de la civilisation humaine avec une grande ouverture d’esprit, telle la mer qui accueille tous les fleuves en son sein. Tout cela doit servir à construire un monde meilleur», a déclaré le Président Xi Jinping.
Le Chef de l’Etat chinois, contrairement à ce qui se dit, est un homme fortement et largement ouvert au monde. Il l’a réaffirmé en ajoutant : «Nous avons déployé une stratégie d’ouverture plus active, créé un réseau de zones de libre-échange répondant à des critères élevés et tourné vers le monde entier, accéléré la construction des zones pilotes de libre-échange et du port de libre-échange de Hainan, et fait de l’initiative ‘ Ceinture et Route’ un bien commun et une plateforme de coopération internationale appréciés mondialement».
Et de préciser : «La Chine est devenue le principal partenaire commercial de plus de 140 pays et territoires, ce qui lui a permis d’occuper la première place mondiale en ce qui concerne le volume du commerce de marchandises et d’être parmi les premiers pays sur le plan des investissements étrangers et des investissements à l’étranger».
Du Socialisme dont on dit tout, sauf la vérité, Xi Jinping en a dit la vérité fondée sur la réalité, à savoir «Le socialisme n’est pas synonyme de pénurie de biens matériels ni de pauvreté d’esprit». Il l’a démontré avec l’amélioration des conditions de vie des populations chinoises à partir de ce qu’il présente comme «une culture socialiste à caractère avancé». Mais, surtout, il a établi une comparaison nette entre la modernisation préconisée par son pays et celle des autres puissances. «La modernisation chinoise se caractérise par la poursuite de la voie du développement pacifique. Nous ne suivons pas l’ancienne route empruntée par certains pays pour réaliser leur modernisation à travers la guerre, la colonisation et le pillage».
Cette route, a-t-il établi, «servait les intérêts de certains tout en nuisant aux autres ». C’était celle «des crimes sanglants et abominables dont ont profondément souffert et souffrent encore les peuples des pays en voie de développement».
Aussi, affirme-t-il avec fierté sa conviction du bon choix fait par la Chine en se plaçant du bon côté de l’Histoire, « c’est-à-dire du côté du progrès de la civilisation humaine».
Dans la perspective du nouveau centenaire, il a enjoint les Chinois à « arborer l’étendard de la paix, du développement, de la coopération et du principe gagnant-gagnant, et veiller à ce que la sauvegarde de la paix et du développement dans le monde permette d’assurer le développement de la Chine, et que le développement de la Chine profite, à son tour, à la sauvegarde de la paix et du développement dans le monde».
Comment, du reste, ne pas y croire lorsqu’il a pour crédo l’existence non pas que d’une «Chine multiethnique», du « socialisme à la chinoise», mais aussi d’«un pays, deux systèmes» (en référence au statut de Hong Kong et de Macao).
Ainsi, ce qui, sous d’autres cieux, est porteur de dérèglements, en Chine c’est plutôt l’inverse. Bel avertissement à ceux qui n’ont encore rien compris de la symbolique Hong Kong faisant croiser des intérêts économiques au monde, au-delà des considérations idéologiques. Derrière un investisseur qu’on veut déstabiliser parce qu’on croit disposer de la puissance publique, peuvent se retrouver des partenaires opérant dans un holding ou un consortium.
MESSAGE À RECEVOIR 5/5 !
Maintenant qu’il étrenne son nouveau centenaire pour l’horizon 2122 (remarquez comment et combien en Chine on élabore des projections pour les générations futures), le Congrès du PCC a fixé les orientations pour les relations avec le monde extérieur. Notamment l’Afrique en général, la République Démocratique du Congo en particulier.
Dans ses résolutions, le Parti Communiste Chinois s’est abstenue certes de citer nommément des continents ou des pays. Cependant, il s’est exprimé de façon que chaque continent ou chaque pays se sentant concerné reçoive la part qui lui revient.
C’est au chapitre XIV intitulé «PROMOUVOIR LA PAIX ET LE DÉVELOPPEMENT DANS LE MONDE, AINSI QUE LA CONSTRUCTION D’UNE COMMUNAUTÉ DE DESTIN POUR L’HUMANITÉ» que le PCC, par la voix autorisée du Président Xi Jinping, s’est amplement exprimé.
«Aujourd’hui, le monde, l’époque et l’histoire connaissent des changements sans précédent. D’un côté, le courant de l’histoire marqué par la paix, le développement, la coopération et le principe gagnant-gagnant est irrésistible », a-t-il noté.
«De l’autre, la recherche d’une domination hégémonique, la volonté d’imposer la politique du plus fort et les tentatives d’intimidation au moyen de l’abus de puissance, de brutalités exercées sur les pays faibles, de l’accaparement de richesses, du pillage et du jeu à somme nulle ont de graves et profonds impacts ; les déficits en matière de paix, de développement, de sécurité et de gouvernance continuent de se creuser ; et la société humaine est confrontée à des défis inédits», a-t-il fait observer.
Pour le Parti Communiste Chinois, «Le monde se trouve de nouveau à un carrefour de l’histoire et son avenir dépend du choix de tous les peuples».
La Chine continue ainsi d’affirmer que sa politique extérieure vise, primo, la préservation de la paix mondiale, secundo la promotion du développement commun, tertio l’engagement dans la construction d’une communauté de destin pour l’humanité.
Aussi, entend-t-elle déterminer «sa position et ses politiques en faisant, dans le cours des événements, la distinction entre ce qui est juste et ce qui est erroné, et continuera à défendre les normes fondamentales régissant les relations internationales ainsi que l’équité et la justice internationales».
D’où respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de tous les États et respect des voies de développement et des systèmes sociaux choisis en toute indépendance par les peuples de ces Etats. D’où aussi respect et promotion de l’égalité entre les pays «quelles que soient leur taille, leur puissance et leur richesse».
De ce fait, Pékin renouvelle son engagement à s’opposer fermement à l’hégémonisme et à la politique du plus fort sous toutes leurs formes. Tout comme elle rejette «la mentalité de guerre froide, les ingérences dans les affaires intérieures d’autres pays» avec pour corollaire la politique de «deux poids, deux mesures».
«Nous vivons dans une époque pleine de défis, mais aussi pleine d’espoir. Le peuple chinois souhaite travailler main dans la main avec tous les peuples du monde pour ouvrir un avenir plus radieux à l’humanité ».
Message à recevoir 5/5 en ce que l’appel lancé aux Chinois «Osez-vous battre pour la victoire» a tout d’une exhortation à tous les peuples du monde. Dont ceux d’Afrique en général, de la RDC en particulier…
Simon Mutombo
Correspondance particulière