Le Pr Fweley Diangitukwa : « Qu’avons-nous gagné avec les négociations précédentes ? « 

Le Pr Fweley Diangitukwa, directeur de Think Tank, Congo libre démocratique (CLD) s’oppose à l’idée selon laquelle la RDC doit négocier avec le Rwanda pour mettre fin à la guerre entre les deux pays. Il estime que la RDC y irait en position de faiblesses sans avantages à mettre sur la table de négociations et qu’en faisant le bilan de toutes les négociations antérieures, il s’avère qu’il est absolument nul.  » Lorsqu’on évalue les négociations précédentes, qu’avons-nous gagné ? Absolument rien du tout « , s’est-il interrogé en conclusion.

Cette idée de négociation est consécutive à la dernière rencontre entre le président en exercice de l’EAC et président du Burundi, Evariste Ndayishimiye et le facilitateur kenyan dans le processus de paix en RDC, Uhuru Kenyatta.

Ce professeur écrivain s’est exprimé  dernièrement sur l’opportunité pour la RDC de négocier comme proposé par la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC, East African Community) pour le 16 novembre prochain. Une annonce qui a été faite à l’issue de la consultation avec le facilitateur kenyan Uhuru Kenyatta, ancien président de la République du Kenya.

PAS DE NEGOCIATION AVEC LE RWANDA

Pour le directeur du CLD, la RDC peut ou non négocier avec le pays agresseur. Il en donne ses raisons au micro de la Radio télévision par satellite (RTVS1). Le Pr Fweley Diangitukwa estime « qu’on peut négocier parce que la négociation est une étape incontournable dans les Relations internationales « .

Par ailleurs, il s’oppose à la négociation « parce que, pour aller à une table de négociations, il faut des préalables. Il faut que le pays qui voudrait influencer le centre de la négociation ou des décisions qui seront prises soit dans une situation d’avantages.« 

Il souligne que  »  dans tous les pays en guerre, avant d’aller en une négociation, chaque pays s’efforce pour pouvoir être dans une situation d’avantages. Il bombarde, il occupe un terrain et quand il va à la table de négociation, il s’y présentera avec ces avantages en disant  » Il y a ceci que vous devez suivre. Si vous ne suivez pas, je n’entre pas en négociation ». Et il influence le sens de la décision.« 

 » QU’AVONS-NOUS GAGNE AVEC LES NEGOCIATIONS PRECEDENTES ? « 

Cependant, précise-t-il, la situation de la République démocratique du Congo est loin d’être celle-là, c’est-à-dire en situation d’avantages.

« Or le Congo n’est pas dans cette situation-là. Comme je l’ai dit précédemment, pour cette raison-là, le Congo doit pouvoir s’organiser. Quand les Etats-Unis entrent en guerre avec un pays en étranger, ils ne cherchent pas de négociations. Quand la France entre en guerre avec un pays, elle ne cherche pas la négociation. Car généralement les pays faibles qui insistent sur la négociation. Donc, cela signifie que si nous Congolais nous insistons beaucoup sur la négociation nous serons désavantagés parce que nous aurons aucun avantage et les autres vont devoir s’imposer « , a déclaré le directeur de CLD.

En conclusion, le Pr Fweley Diangitukwa s’est demandé les résultats positifs que le pays a obtenus pour le nombre de négociations auxquelles il a déjà participé.

« Dans combien de négociations sommes-nous allés et qu’avons-nous gagné ? C’est la question que nous nous devons nous poser. Ce n’est pas la première fois que le Congo va aller à une négociation. Lorsqu’on évalue les négociations précédentes, qu’avons-nous gagné ? Absolument rien du tout « , a conclu le professeur Fweley Diangitukwa.

On rappelle que la dernière rencontre entre le président en exercice de l’EAC et président du Burundi, Evariste Ndayishimiye et le facilitateur kenyan dans le processus de paix en RDC, Uhuru Kenyatta remonte d’il y a quelques jours. Au terme de cette rencontre, le président burundais a appelé le président congolais à négocier avec les mouvements rebelles en insistant sur la participation du M23. Et la réunion des dirigeants de l’EAC est annoncée pour la 16 novembre prochain. Kléber KUNGU

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