Le PNUE appelle à un financement urgent des nations et des vulnérables

Les besoins en financements pour l’adaptation aux changements climatiques atteindront les 340 milliards de dollars américains par an d’ici  à 2030. Actuellement, l’enveloppe y consacrée représente moins d’un dixième de ce montant. Le déficit de financement de l’adaptation continue de se creuser. C’est ce que révèle le Programme des Nations unies pour l’environnement(PNUE) dans son rapport  sur « l’écart entre les besoins et les perspectives en matières d’adaptation aux changements climatiques » publié le jeudi 3 novembre dernier. Face à cette sonnette d’alarme, le FIDA joint sa voix à celle du PNUE et appelle les nations à des financements climatiques d’urgence pour aider les nations et les communautés vulnérables à s’adapter à la tempête.

L’édition 2022 du rapport sur « l’écart entre les besoins et les perspectives en matière d’adaptation aux changements climatiques« , du PNUE  fait le point sur l’état et les progrès du processus d’adaptation au niveau mondial à travers trois éléments : la planification, le financement et la mise en œuvre. Cette édition se concentre également sur l’efficacité de l’adaptation et prend en compte les co-bénéfices adaptation-atténuation.

Le PNUE souligne que « les changements climatiques touchent l’humanité et la planète successivement, un assaut qui ne fera que s’intensifier dans les années à venir, même si le monde commence à réduire les émissions à effet de serre« .

Pour parer aux conséquences climatiques qui s’intensifient dans le monde,  le PNUE  invite, « les nations à accroitre considérablement le financement et la mise en œuvre des actions destinées à aider les nations et les communautés vulnérables à s’adapter à la tempête climatique« .

DonnEr la priorité aux groupes defavorises

L’étude révèle « qu’au moins 84% des parties à la convention-cadre des Nations unies sur le changement climatiques (CCNUCC) ont mis en place des plans, des stratégies, des lois et des politiques d’adaptation aux changements climatiques, soit 5% de plus que l’année précédente. Ces instruments parviennent à donner la priorité aux groupes défavorisés, tels que les peuples autochtones« .                                  Cependant, les financements permettant de traduire ces plans en actions en stratégies ne suivent pas. Les flux financiers internationaux destinés à l’adaptation des pays en développement sont 5 à 10 fois inférieurs aux besoins estimés et l’écart se creuse. Les besoins annuels d’adaptation sont estimés entre 160 et 340 milliards de dollars américains d’ici à 2030 et à entre 315 et 565 milliards de dollars américains d’ici à 2050 », atteste le rapport.

Concernant la mise en œuvre des mesures d’adaptation aux changements climatiques, concentré dans les secteurs de l’agriculture, de l’eau, des écosystèmes et les secteurs transversaux, l’étude affirme qu’elle est en augmentation.             Cependant, « sans un changement radical du soutien, les mesures d’adaptation aux changements climatiques pourraient être dépassées par l’accélération des risques climatiques, ce qui creuserait davantage le fossé de la mise en œuvre de l’adaptation« , prévient le rapport

L’étude examine les avantages qu’il y a à donner la priorité aux actions qui permettent à la fois de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’aider les communautés à s’adapter, comme les solutions fondées sur la nature, et appelle les pays à intensifier le financement et la mise en œuvre des actions d’adaptation.

le FIDA a invite les decideurs à l’unisson

Emboitant le  pas au PNUE, le FIDA a également invité les décideurs à l’unisson afin d’aider les petits exploitants qui paient beaucoup plus les effets du réchauffement climatique. « De nombreuses communautés rurales n’ont pas le choix, elles doivent s’adapter sans tarder ou risquer une grave insécurité alimentaire à l’avenir. Nous devons agir aujourd’hui car la fenêtre d’action dont nous disposons pour aider les populations rurales à s’adapter, à survivre et à protéger leur communauté se réduit très vite. Il est de notre responsabilité collective de répondre immédiatement« , a déclaré le Président du FIDA.

« Les petits producteurs sont essentiels à la sécurité alimentaire mondiale mais ils ne reçoivent que 1,7 % du financement de l’action climatique bien qu’ils produisent un tiers de l’alimentation mondiale.  Beaucoup de 3 milliards de personnes qui vivent dans les zones rurales des pays en développement dépendent de cette agriculture paysanne pour se nourrir et gagner leur vie. 

« J’exhorte les décideurs mondiaux à respecter les engagements pris d’au moins doubler les financements pour l’adaptation. Je les exhorte également à faire des efforts conséquents pour combler l’écart qui se creuse entre les besoins des petits producteurs agricoles et les financements actuellement disponibles« , a ajouté Alvaro Lario.

D’après le Fida, « en 2021,  828 millions de personnes ont souffert de la faim en partie en raison des effets destructeurs des changements climatiques. Dans la Corne de l’Afrique, au moins 36 millions de personnes sont touchées par la pire sécheresse que la région ait connue ces 40 dernières années« .

Le président du Fida a rappelé  aux chefs d’Etat et Gouvernement leurs promesses : « J’exhorte les décideurs mondiaux à respecter les engagements pris d’au moins doubler les financements pour l’adaptation. Je les exhorte également à faire des efforts conséquents pour combler l’écart qui se creuse entre les besoins des petits producteurs agricoles et les financements actuellement disponibles« , a ajouté Alvaro Lario.

Il est à noter que la  Vice-Présidente adjointe du Fida, Stratégie et savoirs, Jyotsna Puri, a contribué au rapport du PNUE  en participant au comité directeur du rapport.  Dina BUHAKE

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