L’Assemblée nationale dit NON
à l’intégration des éléments issus des groupes armés dans les FARDC, la PNC

* Dès lors, il est demandé au Gouvernement de nettoyer les écuries d’Augias au sein des services de Défense et de sécurité de la RD Congo, y compris dans l’Administration publique.

La Chambre basse du Parlement congolais a adopté à l’unanimité, hier mardi 8 novembre, une recommandation interdisant au Gouvernement, de procéder à toute négociation tendant à mixer, à brasser et à intégrer dans les Forces armées congolaises (FARDC), la Police nationale congolaise(PNC) et dans les Services de renseignement, des éléments issus des groupes armés.

«En attendant l’adoption d’une loi y relative, l’Assemblée nationale interdit au Gouvernement de la République de procéder à l’intégration, au mixage, au brassage et/ou à toute autre négociation tendant à intégrer au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo, de la Police nationale congolaise ou de tout autre service de sécurité, des éléments issus des groupes armés», souligne fermement la recommandation. 

Il s’agit, selon la Représentation nationale, des éléments issus des groupes armés, reconnus auteurs de kidnappings, de pillages, d’’exploitation illicite des ressources naturelles de la RD Congo. Sont également concernés par cette recommandation des députés nationaux, les groupes armés qui se sont rendus coupables de violations massives des droits de l’homme, de crimes sexuels, de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité, de massacres et de traitements cruels, inhumains et dégradants au préjudice des populations congolaises, ainsi que les groupes armés soutenus par des armées étrangères, des trusts et autres opérateurs économiques maffieux.

Se conformant à l’article 2 de la Convention de l’Union africaine en rapport avec la prévention et la lutte contre le terrorisme, les députés nationaux, sans y aller avec le dos de la cuillère, ont clairement déclaré le «M23» comme groupe terroriste.

ASSAINIR LES INSTITUTIONS PUBLIQUES

Tirant les leçons de la nouvelle agression de la RD Congo par le Rwanda, sous couvert du M23, les députés nationaux ont, par ailleurs, demandé à l’Exécutif national, de nettoyer les écuries d’Augias au sein des services de défense et de sécurité du pays. Y compris dans l’Administration publique.

Dans l’ensemble, tous les députés nationaux qui se sont succédé hier au micro, ont soutenu la thèse d’infiltration. Ce qui, selon eux, explique les difficultés à appliquer la stratégie de la Défense nationale. Principalement  au front, dans la guerre qui oppose depuis plusieurs mois dans l’Est du pays, des soldats des FARDC aux rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise.

Sans chercher les mots, la chambre basse du Parlement a validé hier la thèse très répandue dans opinion locale. Celle qui soutient la présence des anciens M23, non seulement au sein de l’Armée nationale, de la Police et des services de renseignement, mais aussi  dans toutes les autres institutions publiques.

 «Ils sont partout dans nos structures étatiques. Y compris parmi nous (ndlr : l’Assemblée nationale) et au sein de l’Administration publique. Il s’agit des anciens cadres et officiers du CNDP mué en M23, ayant intégré les rangs des FARDC à l’issue de la première opération de brassage et de mixage des troupes», hurle un député national, révolté par la précarité dans la partie orientale du pays. Précisément, la province martyre du Nord-Kivu, considérée non sans raison, comme le berceau de toutes les rébellions nées au crépuscule du pouvoir du défunt maréchal Mobutu.

Le même élu du peuple ajoute : «A ce jour, ils occupent de hautes fonctions, non seulement dans les FARDC, la PNC et les Services de renseignement, mais aussi au sein de l’Administration et des entreprises du portefeuille de l’Etat congolais». A la lumière des affirmations de ce député national, on peut dès lors, inférer que le ver est bel et bien à l’intérieur du fruit.

On rappelle que cette décision des députés a été motivée, non seulement par le fait que le M23, notamment, est un groupe terroriste soutenu par l’armée rwandaise, mais aussi  par la détermination des autorités congolaises de bâtir au cœur de l’Afrique, une armée forte, patriotique et républicaine capable de défendre l’intégrité du territoire de la RD Congo et son peuple. D’après les élus nationaux, il y a urgence et nécessité de prémunir les forces armées congolaises, la police nationale et autres services de sécurité de l’infiltration et autres conséquences néfastes découlant des processus répétés de mixage et brassage des groupes armés.   Grevisse KABREL

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