Guerre dans l’Est, redistribution des cartes à Kinshasa

Cela n’aura échappé à personne. Entre deux appels à la mobilisation, Fatshi bétonne son pouvoir. Mises en place  à dose homéopathique dans la diplomatie. Nominations au sein des  entreprises publiques. Chamboulement dans la moyenne et petite territoriale. La boucle est bouclée sur la mode « à l’Union sacrée toutes !« .

 Normal après tout. Félix-Antoine Tshisekedi ne sera pas le premier Président à faire de la préférence partisane la pierre angulaire du critérium de  la redistribution des cartes. La gestion du pouvoir marquée du sceau de l’entre soi n’est pas non plus l’apanage de la RDC. Pas plus qu’elle n’est  une  spécialité des démocratures, ces régimes  » tropicaux  » post-1990.  A travers le vaste monde en ce compris les pays dits de vieille tradition démocratique, il n’est pas inhabituel de voir la majorité préempter tous les postes stratégiques aussi bien dans les entreprises publiques que dans la diplomatie.

Dans le contexte rd congolais caractérisé par le nécessaire appel à la mobilisation face à la guerre d’agression, l’exercice ne va pas sans charrier des contrariétés. Si elles réjouissent naturellement les heureux promus, les nominations en cascade s’avèrent  une véritable machine à générer des frustrations.

D’abord au niveau même du noyau du pouvoir en place qu’est l’UDPS où nombre de combattants pur sucre des années « répression »  se disent marginalisés au profit des  » ouvriers  »  de la vingt-cinquième heure. Soupe à la grimace aussi, mutatis mutandis, à l’échelle de l’Union sacrée de la Nation où le partage du gâteau paraît poser plus de problèmes qu’il n’en résout.

Mais, c’est incontestablement au niveau des équilibres géopolitiques bien de chez nous que les mises en place en particulier dans la territoriale- mairies, communes, territoires- posent problème et font  polémique. A-t-on tenu des réalités sociologiques pour cette territoriale qui rime quelque part avec le terroir ? A-t-on contrebalancé affiliation partisane et géopolitique  » locale  » ? Bref, s’est-on assuré de la représentativité des maires et bourgmestres dans certaines  provinces où cette  question constitue une donnée prégnante?

 Des questions qu’il n’est pas superfétatoire de se poser si  on a à cœur la cohésion nationale en ce temps de mobilisation générale face à la constellation d’agresseurs de la RDC. Des interrogations qu’on peut facilement attribuer, sous l’ivresse du lait, à un rabat-joie.

Se bander les yeux pour ne pas voir et se  boucher les oreilles pour ne pas entendre procèdent des effets secondaires de l’exercice du pouvoir  et surtout de la jouissance que l’on en tire. La jurisprudence zairo-congolaise renseigne que l’homme politique recouvre généralement sa lucidité une fois sevré de… pouvoir. C’est-à-dire trop tard.

 Dans leur retraite involontaire, les kabilistes  ressassent après coup les erreurs et même les fautes inhérentes à l’ivresse du lait. Rien de nouveau sous le soleil.     José NAWEJ

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