Envol: « Au lieu d’un calendrier cohérent, la Céni
n’a publié qu’une simple feuille de route »

* Entre temps, le parti cher à Delly Sesanga reactive l’opération « Telemela Fraude électorale » pour que le peuple congolais ne se fasse pas, de nouveau, voler son droit sacré de se choisir ses dirigeants dans le respect de sa liberté et de son indépendance.

Envol accuse la Céni de n’avoir publié qu’ « une simple feuille de route assortie des dates soumises à des multiples contraintes, qui n’offre aucune garantie à la tenue des élections libres, transparentes, dans le respect du délai constitutionnel« , en lieu et place d’un calendrier cohérent. Une critique que le parti cher à Delly Sesanga adressait à la Commission électorale nationale indépendante (Céni) le  26 novembre courant après que le bureau politique de ce parti, tel un médecin spécialiste, a soumis ce document sous un examen minutieux de son comité d’experts et son comité national.

La conférence de presse animée hier lundi 28 novembre par le porte-parole du parti, Rodrigue Ramazani, au siège dudit parti sis au 135, de l’avenue de l’Enseignement, dans la commune de Kasa Vubu, a évoqué deux points. A savoir : le processus électoral en rapport avec le calendrier publié par la Céni  ainsi que la restitution de la mission humanitaire effectuée au Nord-Kivu par la Secrétaire générale du parti Envol pour assister les déplacés internes au camp de Kanyaruchinya.

Les deux structures ont décelé cinq écueils. Aussi Envol invite-t-il l’ensemble de la classe politique, la société civile, à s’engager sur la voie de la recherche d’une élection libre, démocratique, et transparente.

Pour Envol, la Centrale électorale a subi des manipulations politiques qui voilent à peine le manque de volonté du pouvoir à organiser les élections dans les délais. Elle a perdu ainsi son caractère d’expert qu’elle vante tant.

Dans son examen minutieux du calendrier électoral, Envol a pu  relever 5 écueils. Le parti cher à Sesanga relève que la réduction fantaisiste à 100 jours, le délai d’enrôlement par aire électorale, contre 120 jours observés lors des précédents cycles électoraux, n’est fondée sur aucune amélioration significative de l’infrastructure logistique du pays. Aujourd’hui, la Céni ne peut plus compter sur les services de la Monusco dans le déploiement du matériel et son acheminement.

Envol relève que la Céni n’a pas présenté des détails quant aux modalités pratiques et techniques qui devront permettre cette performance mondiale d’enregistrer les 50.millions d’électeurs attendus en 90 jours soit une moyenne journalière de 555 000 électeurs.

OPTION DANGEREUSE DE RECOURS AUX SMARTPHONES

Par ailleurs, Envol souligne que la Céni a omis jusqu’à présent de publier les mesures d’application de la loi sur l’identification des électeurs en vertu desquelles les opérations d’enrôlement et d’inscription sur les listes électorales vont se faire. Dans cette opacité, la Céni a unilatéralement levé des options techniques non consensuelles et dangereuses telles que le recours aux smartphones pour le pré-remplissage électronique des fiches d’inscription sur les listes, sans que les modalités de contrôle et les garanties ne soient connues des parties prenantes.

De même, accuse Envol, la Céni entretient un flou sur les modalités de ségrégation dans le fichier des populations déplacées internes. Celles-ci se comptent en millions dans les zones de conflit dans l’Est du pays, dans la province du Nord-Kivu, dans une certaine mesure le Haut-Uele.

manque de consensus et de concertation

Envol note et fustige le manque de consensus et de concertation avec les parties prenantes quant aux modalités de recours de préenregistrement à distance des électeurs, ainsi que les modalités d’inscription sous les listes électorales des populations déplacées internes. Pour le parti de Delly Sesanga, cela dénote un manque de transparence qui vise à cacher une manœuvre de nature à manipuler le fichier électoral et à organiser la fraude électorale des prochains scrutins.

Par ailleurs, Envol déplore le manque de transparence financière entretenu par la Céni, qui revendique certes une autonomie financière, mais qui est incapable à ce jour de rendre public le budget qu’elle entrevoit pour l’organisation intégrale des opérations électorales. Voilà pourquoi, il exige de la Centrale électorale, conformément lors des cycles précédents, de rendre public le budget qu’elle pense allouer aux opérations électorales.

En ce qui concerne les élections locales, Envol note avec regret que le président de la Céni, comme ses prédécesseurs, utilise le prétexte des élections locales ; dont il sait que les prérequis telle que la définition des circonscriptions électorales au niveau des chefferies, des secteurs, et des certaines villes n’ont pas été réglés, pour compliquer davantage la tenue effective des élections de 2023.

CARTOGRAPHIE, UNE BOMBE A RETARDEMENT

Le parti cher à Delly Sesanga salue tout de même la volonté d’ouverture des scrutins pour les Congolais de la diaspora pour l’élection présidentielle. Il reprouve cependant la décision unilatérale de la Commission électorale, dans le choix des pays devant participer à ce scrutin. Il désapprouve en même temps l’opacité entourant l’organisation de l’enrôlement des Congolais de l’étranger, dont l’objectif est d’accorder à la Céni des marges de manœuvre pour organiser la fraude électorale sur le vote des étrangers.

Quant à la cartographie, Envol s’en inquiète, d’autant plus que celle qui circule, confectionnée par la Céni et des prétendus stratèges du pouvoir, sans consulter ni informer préalablement les autres parties prenantes. Envol accuse donc la Centrale électorale de boutiquer une cartographie des centres d’inscription, qui obéit à une logique politicienne de gonflement superficiel de certaines provinces au détriment des autres sans une justification technique fiable. Envol estime cette pratique constitue une bombe à retardement contre la paix sociale et la concorde intérieure.

D’où l’exigence d’Envol à la Céni de rendre publique sans tarder la cartographie des centres d’inscriptions comme l’exige la loi en vue de mieux assurer la campagne d’enrôlement des électeurs.

LE CALENDRIER DE LA CENI EST UN NON-CALENDRIER

Envol qualifie de fantaisistes les délais indiqués dans le calendrier de la Céni, notamment en ce qui le dédoublonnage du fichier électoral ainsi que l’audit du fichier réduit en un expédient administratif » interne de la Céni. A titre d’exemple, alors que les opérations de dédoublonnage du fichier électoral, ainsi que l’audit du fichier des cycles électoraux ont mobilisé presque 4 mois lors des cycles précédents, ceux prévus actuellement par la Céni prévoient seulement 6 jours dans le cadre du présent calendrier électoral.

En conclusion, pour toutes ces raisons, Envol estime que le calendrier publié par la Denis Kadima est un non-calendrier, un voile pudique qui se fait le relais de l’absence de la volonté politique du pouvoir à organiser les élections dans les délais. Un pouvoir que la CENI tient pour responsables de multiples contraintes relevées, et pour lesquelles aucune garantie n’existe à ce jour.

En outre, Envol promet de s’engager dans le processus électoral, mais tient désormais le président de la Céni et sa composition pour responsables de tout dérapage du processus qui hypothèquerait le respect du délai constitutionnel.

APPEL A LA SOLIDARITE NATIONALE

Le second point traité au cours de la rencontre avec les professionnels des médias était la mission humanitaire qu’une délégation d’Envol avait effectuée à Goma, au Nord-Kivu pour apporter de l’assistance aux déplacés de guerre  du territoire de Rutshuru du camp de Kanyaruchina. Dépêchée par le président national d’Envol, Delly Sesanga Hipungu dia Kaseng, cette mission a été conduite par le Secrétaire général du parti Envol, Nzaklima Ndusi Yisedi, accompagnée de la Secrétaire nationale en charge de 1’action sociale, Augustine Nama Nkalu.

La situation humanitaire de ces populations déplacées composées d’enfants, de femmes enceintes, de vieillards et autres personnes de 3ème âge est si préoccupante qu’elle  devrait mobiliser la solidarité de l’ensemble du peuple congolais. Des déplacés qui manquent de tout.

A cette occasion, Envol a lancé un appel à la solidarité envers nos populations déplacées du Nord-Kivu et de l’Ituri. Tout en soutenant les FARDC, il appelle les gouvernants à se pencher sur la réforme des forces armées et de sécurité, impliquant à court terme une réorganisation minimale et un renforcement des capacités. Envol estime que l’armée nationale est capable de relever ces défis si les moyens logistiques, matériels et financiers doublés d’une bonne motivation sont mis leur disposition. Kléber KUNGU

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