Des chercheurs de l’Unikin mettent au point un ciment moins polluant et plus performant

Une équipe pluridisciplinaire de chercheurs de l’Université de Kinshasa (Unikin) vient de mettre au point un ciment puzzolanique, moins polluant l’atmosphère et plus performant en comparaison au ciment conventionnel. C’est ce qu’a révélé à Forum des As le physicien industriel Max Seke Vangu, initiateur du projet et coordonnateur de ce groupe, lors d’un entretien le samedi 12 novembre dernier.

«Nous avons produit un ciment en retouchant la quantité du clinker, dans la formule du ciment conventionnel, par une roche puzzolanique naturelle.  Notre formule a tenu. Nous avons obtenu un ciment de type puzzolanique, capable de réduire de 25% les émissions de gaz à effet de serre (GES). Au niveau de l’empreinte écologique, il émet moins de dioxyde de carbone (CO2). C’est un ciment éco-phile et éco-responsable dans sa production», a indiqué le chercheur.

Avant d’ajouter: «Avec la donne actuelle, notamment la COP 27, l’accord de Paris, la decarbonation des industries…, ce produit joue en faveur du climat, en réduisant le taux de pollution atmosphérique. C’est un ciment qui s’adapte mieux aux exigences climatiques de l’heure», a poursuivi le chercheur.

L’industrie du ciment, responsable de 7% des émissions de GES

L’industrie du ciment étant responsable de 7% d’émission de dioxyde de carbone, cette innovation inversera assurément la tendance, dans le cas d’une production industrielle à grande échelle.

«Dans la mise en œuvre de ce ciment, l’Université de Kinshasa collabore déjà avec l’industrie du ciment. Si l’axe Université-industrie cimentière est au beau fixe, les professionnels de la construction, ceux ayant des centrales à béton… pourront emboîter le pas. Et notre vœu est que le Gouvernement puisse entrer en jeu, de sorte que cette nouvelle production soit consommée à grande échelle», a ajouté le physicien industriel Max Seke.

Plus performant que le ciment conventionnel

L’innovation proposée par  l’Unikin est un produit à double gain. En plus de sa faible émission de GES, le ciment puzzolanique made in Université de Kinshasa possède des performances supérieures au ciment conventionnel, notamment dans des milieux proches des fleuves, océans… où des constructions sortent de plus en plus de terre.

«Le ciment que nous proposons à des performances supérieures par rapport au ciment conventionnel. Il tient mieux dans les milieux agressifs comme les abords des cours d’eau. Avec des applications de plus en plus variées, les conditions de construction deviennent de plus contraignantes. Aussi, ce ciment offre-t-il aux consommateurs un produit répondant à leurs exigences au niveau de performance. Nous proposons aux cimentiers un autre type de produit qui vient diversifier la gamme existante», a assuré cet scientifique à cheval entre les sciences fondamentales et celles appliquées.

Stratégie de limitation des émissions des GES

Commencée en 2017, ce projet entre dans le cadre du travail de DEA/Thèse de Max Seke Vangu en Physique, faculté des sciences, Université de Kinshasa, dont le promoteur est le Prof ordinaire Edmond Phuku Phuati. L’équipe de travail est composée de géologues, de biologistes, de chimistes, de physiciens, de mathématiciens .

Neutralité carbone en bandoulière et fidèle à sa vocation de résolution des problèmes sociétaux, particulièrement dans la mise en place des stratégies de delimitation des émissions des GES, la première université de la RDC, à travers ce projet, place le curseur sur le climat, considéré comme l’un des trois grands défis environnementaux mondiaux de l’heure, avec l’eau et la biodiversité. Aimé TUTI/CP

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