*L’inscription des électeurs débutera le 24 décembre prochain, précise le président de la Centrale électorale.
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Denis Kadima, reste optimiste, organiser les élections dans les délais constitutionnels » ce n’est pas impossible « . Il a présenté les grandes lignes du calendrier électoral rendu public, le samedi 26 novembre. Un chronogramme qui prévoit le début de la phase d’inscription des électeurs pour le 24 décembre prochain. Trois zones ont été délimitées et chacune de ces zones doit être bouclée en trente jours. Au total, le corps électoral devrait approximativement compter 54 millions d’électeurs.
C’est devant un parterre composé de plusieurs personnalités notamment le représentant personnel du Chef de l’État, les responsables des institutions, des partis politiques, des confessions religieuses, de la société civile que le numéro un de la Centrale électorale a dévoilé, à grands traits, le contenu de ce calendrier électoral. L’organisation des scrutins directs du Président de la République, des députés nationaux et provinciaux ainsi que des conseillers communaux prévus le mercredi 20 décembre 2023 en constitue le point culminant.
La prestation de serment du Président élu interviendra, selon le calendrier, un mois plus tard, soit le 20 janvier 2024.
Bien avant que le Président de la CENI ne puisse en dévoiler le contenu, il a retracé le parcours d’une année accomplie avec le concours de toutes les forces vives de l’institution épinglant les différentes opérations.
» C’est un grand jour pour les membres de l’Assemblée plénière et le personnel de la Commission électorale nationale Indépendante qui voient un premier aboutissement d’une année de dur labeur en vue d’atteindre son objectif, celui d’organiser des scrutins libres, démocratiques, transparents et dans le respect du délai constitutionnel. Investis 28 mois après la fin du mandat du bureau précédent, nous n’avons pas considéré ce handicap majeur comme excuse pour traîner les pas. Nous nous sommes aussitôt mis au travail en commençant par une analyse objective de la situation générale de notre institution et du contexte électoral. Nous avons remobilisé nos agents et cadres parce que seuls des ressources humaines motivées peuvent nous permettre d’atteindre nos objectifs. Notre credo est celui de » placer le personnel de la CENI au cœur de son action « . Nous avions, en même temps, entrepris des réformes pour placer la femme à parité avec l’homme au sein de notre institution « , a-t-il relevé.
Denis Kadima a également apprécié à sa juste valeur la promptitude avec laquelle les deux Chambres du Parlement ont adopté la loi électorale avant sa promulgation le 29 juin 2022.
» Le 3 février 2022, soit 4 mois seulement après notre prise de fonction, nous avons publié la feuille de route du processus électoral 2021-2027. A cette occasion, nous avons mentionné les risques qui pourraient entraver la mise en œuvre de différentes opérations électorales. Il est donc utile, à la publication du présent calendrier électoral, de rappeler ces contraintes qui ne retirent rien à la ferme volonté et la détermination des membres de la CENI de tout mettre en œuvre pour organiser les scrutins dans les délais constitutionnels. La CENI pense être en mesure de surmonter ces défis avec l’aide de toutes les parties prenantes au processus. Le premier défi est de nature financière avec d’une part la nécessité de garantir son autonomie financière et donc son indépendance, et d’autre part le respect des délais de décaissement des fonds des opérations. Les contraintes légales figuraient parmi les risques dégagés lors de la publication de la feuille de route. Durant la récente session parlementaire, les deux Chambres ont procédé à l’adoption de la loi électorale laquelle, par la suite, a été promulguée par le Président de la République. Nous apprécions cette promptitude« , a souligné Denis Kadima.
Il a mis en avant quelques investissements, énumérant, au passage, quelques préoccupations majeures.
« A la suite de cette promulgation, la CENI s’est dotée des textes reglementaires et des mesures d’application sur la base de cette nouvelle loi électorale. Le dispositif juridique sera complet avec la loi portant répartition des sièges sans laquelle la CENI ne saura convoquer l’électorat de différents scrutins prévus dans le présent calendrier. Le troisième défi de taille est l’insécurité persistante dans certaines parties du territoire national et qui pourrait avoir une incidence sur le bon déroulement des opérations électorales. Il est évident qu’aucune opération ne peut être réalisée à bon escient sans sécurité des électeurs, des compétiteurs, des agents électoraux, du matériel et des sites des opérations. Bien que la pandémie de Covid-19 semble être sous contrôle, sa persistance ne constitue pas moins une préoccupation sanitaire majeure qui, à côté d’autres épidémies, peuvent avoir des conséquences néfastes sur le déroulement des opérations, en cas de résurgence. Dernier défi à relever par la CENI et non des moindres est celui lié à la logistique des opérations. En effet, il s’agit précisément de l’inexistence de certaines infrastructures de transport de base telles que les infrastructures routières, aériennes, ferroviaires et fluviales. Faute de temps, la majorité du matériel électoral va être essentiellement acheminé par voie aérienne avec pour conséquence une augmentation exponentielle des coûts. Pour conforter sa pérennité, la CENI a procédé à certains investissements. Elle est aujourd’hui propriétaire de son siège national et a acquis un entrepôt central d’une capacité de 26 000 m² « , a souligné Denis Kadima. Tout en annonçant le début imminent de la réforme du fichier électoral permettant l’identification et l’enrôlement des électeurs regroupant aussi bien en RDC que les compatriotes résidant dans 5 pays retenus pour cette opération pilote (Afrique du Sud, Belgique, Canada, France et Etats-Unis).
« Dans un mois, nous allons démarrer l’inscription des électeurs dans la première aire opérationnelle. Elle va durer trente (30) jours. La CENI a développé des outils pour faciliter la tâche à la population de s’enrôler dans les temps. A l’instar d’autres pays africains qui le font en très peu de temps, nous allons nous défier collectivement pour réaliser cet exercice en 30 jours par aire opérationnelle. Et cela n’est pas du tout impossible. La CENI veut changer de paradigme pour s’aligner sur les bonnes pratiques électorales internationales et continentales. Il est temps et il appartient donc à toutes les parties prenantes, de jouer leur rôle dès le mois prochain, dans la mobilisation des électeurs. Tout le monde est embarqué avec la CENI sous très fortes contraintes de délai, lesquels nous avons estimé de manière rigoureuse. Il n’y a donc pas d’un côté un acteur et de l’autre des spectateurs « .
Ce calendrier prévoit l’installation des bureaux des Assemblées nationale et provinciales le 20 février 2024. C’est le 12 mars 2024 qu’interviendra l’organisation du scrutin des gouverneurs et vice-gouverneurs de province précédant celui des sénateurs. Didier KEBONGO