Corée du sud : Une heure dans un sanctuaire des bouddhistes

En séjour en République de Corée depuis le dimanche 6 novembre dernier, la délégation des journalistes et des cadres des institutions publiques du secteur médiatique congolais s’est rendue dans la ville de Dusan hier mercredi 9 novembre. Partis de Pangyô, ville proche de Séoul la capitale, les hôtes de la Koica (Agence coréenne de coopération internationale) ont transité par le temple bouddhiste Beopjusa avant d’arriver à leur destination dans la soirée, après neuf heures de route. Récit des moments inoubliables passés à Chung Cheong, dans ce sanctuaire des bouddhistes, désormais patrimoine  culturel de l’Unesco. 

Lorsque le bus de la Koica emprunte les voies sinueuses des montagnes qui abritent le temple Beopjusa, l’un des principaux sanctuaires des bouddhistes en Corée, les passagers congolais se frottent les mains. Curieux de découvrir cette merveille culturelle érigée dans les hauteurs, ils sautent de joie lorsque ce véhicule parque à l’entrée de ce site prisé par de fervents bouddhistes coréens et des visiteurs provenant de quatre coins du globe.

Il est 11h30 environ lorsque Chunhee Lee, notre guide et interprète, nous demande de descendre du bus et de le suivre dans la nature. Malgré le soleil qui trône dans le firmament, un vent frais nous accueille sur le sol, nous prévenant de garder nos jaquettes épaisses.

Tout le long du parcours en effet, le brouillard de l’automne coréen nous a accompagné, deux heures durant, depuis que nous avons quitté notre hôtel à Pangyô, ville de la province de Gyeonggi, située au Sud de Séoul.

« Ici l’air est pur »

Devant nous, à l’entrée de l’enceinte du sanctuaire, nous voyons de tous mignons enfants coréens, rangés autour de leur encadreur, attendant les consignes pour entrer dans ce lieu sacré. Après briefing, notre guide nous invite à accéder dans la concession des moines bouddhistes en toute discipline.

L’air ici s’avère si frais et pur qu’un de nos accompagnateurs coréens nous demande d’enlever nos masques. Tout autour de nous, les autres visiteurs font de même et arpentent en toute joie les quelques allées de terre aménagées pour faciliter l’accès au sanctuaire. Sur leurs visages transparait un climat de paix et d’harmonie. Particulièrement au sein des couples et des personnes de troisième âge.

Une statue dorée de 33 mètres de haut

Après une quinzaine de minutes de marche, nous voilà à l’entrée principale du temple Beopjusa.  « C’est ici la barrière entre le divin et le monde des humains, nous souffle le guide. Lorsqu’on franchit le pont qui traverse ce cours d’eau, on est censé abandonner toutes ses charges ici et pouvoir entrer allégé pour pouvoir communier avec le divin, estiment les bouddhistes.   

Un regard curieux dans la cour du sanctuaire et nous voilà impressionnés par l’imposante statue dorée de Bouddha, juchée sur un large piédestal, nous explique notre guide. « Comme vous le voyez, cette statue est haute de 33 mètres. Minutieusement sculptée, d’abord en ciment, puis recouvert de 20 kgs d’or, elle pèse environ 160 kgs« , nous fait remarquer le guide, les yeux rivés sur son smartphone. 

Plantée en plein cœur du sanctuaire, cette gigantesque sculpture est visible dans les quatre coins de ce site sacré. Des curieux viennent en masse s’y faire photographier, admirant cette merveille brillante qui date de quatre siècles. D’autres sculptures de Bouddha, beaucoup plus petites, sont disséminées à travers les autres pagodes, à part une autre aussi impressionnante qui le représente assis dans le principal temple où vont régulièrement prier les moines. 

 Des croyants d’obédience bouddhiste viennent y prier, tâchant, au préalable, de se déchausser, avant de se mettre à genou sur des nattes. Ils ont le choix d’entrer dans une trentaine de pagodes minutieusement fignolées, qui servent des temples. Des fidèles apportent des offrandes. D’autres viennent graver leurs intensions sur des minuscules supports qu’ils suspendent devant des autels, ornés de statues des protecteurs.

« Selon le Dongguk Yeoji Seungnam (Enquête sur la géographie de la Corée), Beopjusa a été fondé par le moine Uisin en 553 après notre ère. Après avoir voyagé en Inde pour en savoir plus sur le bouddhisme, Uisan est retourné dans la péninsule coréenne avec des écritures bouddhistes indiennes« , rapporte Kowls, un site en ligne.

« Portant ces écritures sur un âne blanc, il a hébergé ces textes dans le temple qu’il devait construire : le temple de Beopjusa. Comme d’innombrables autres structures en Corée à cette époque, ce temple de Beopjusa a été complètement détruit par des envahisseurs pendant la guerre d’Imjin (1592 – 1598)« , précise  le site.

« Trois décennies plus tard, le temple de Beopjusa a été reconstruit en 1624. Plusieurs des bâtiments qui résident actuellement dans le temple remontent à cette époque, comme la célèbre pagode en bois à cinq niveaux, le Palsangjeon Hall« , renseigne Kowls.

L’ombre de Bruce Lee ?

Au regard des textes diffusés en ligne, « au début des années 1970, le temple avait été choisi comme décor pour le film  »Game of Death » de Bruce Lee. En fait, la salle Palsangjeon avait été choisie comme lieu de tournage, parce que les cinq étages de la pagode étaient censés représenter les cinq arts martiaux différents. Cependant, avant que le film ne puisse être terminé, Bruce Lee est décédé tragiquement et le temple de Beopjusa a été supprimé du film final« .

Prisé, ce patrimoine de l’Unesco est désormais protégé. Il a échappé à plusieurs autres attaques extérieures et fait la fierté de la République de Corée dont le bouddhisme a été la religion d’Etat pendant 1.500 ans, assure Chunhee Lee, notre guide et interprète. Yves KALIKAT/Depuis Corée 

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