Calendrier électoral : Fayulu aphone, Muzito donne de la voix

La publication du calendrier électoral le samedi 26 novembre par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) n’a pas laissé indifférente la classe politique congolaise.  Chaque formation politique y est allé de ses analyses. Adolphe Muzito et son Nouvel Elan n’ont pas fait exception. Adolphe Muzito juge le calendrier de la Céni irréalisable. Par conséquent, ce chronogramme ne lui  inspire pas confiance. Par contre, Martin Fayulu qui s’est exprimé hier mardi 29 novembre dans un message adressé au peuple congolais sur l’agression de son pays par le Rwanda. Mais il est resté silencieux sur la question du calendrier électoral rendu public 72 heures plus tôt. Lui qui a fait de « la vérité des urnes » reste silencieux, lui qui a fait de  » la vérité des urnes  » son cheval de bataille, les observateurs les plus avertis jugent cette attitude incompréhensible.

Alors que  » la vérité des urnes  » est la pierre angulaire de Lamuka, la famille politique chère à Martin Fayulu revendiquant depuis sa victoire à la présidentielle de décembre 2018 – une victoire qu’il dit lui être volée, les observateurs de la scène politique congolaise en ont perdu leur latin dans la position actuelle de Martin Fayulu. Qui, depuis la publication du calendrier électoral le 26 novembre par Denis Kadima, est resté silencieux, sans position sur ce chronogramme. Ils ne comprennent donc pas pourquoi et comment le président de l’Ecidé n’ait pas réagi à la publication du calendrier électoral. Et des voix dans l’Opposition n’ont pas tardé à se lever et à critiquer le silence de Fayulu Madidi.

CALEBDRIER ELECTORAL EGAL ELECTIONS

D’autant plus, le calendrier électoral est et devrait être la base de son combat politique. En effet, qui dit calendrier électoral, appelle élections. Qui dit scrutin, dit impérium, c’est-à-dire pouvoir qui est de nature à aider à mettre un terme à l’insécurité qui ensanglante la partie orientale de la RDC. Donc, un parti qui a besoin d’élections pour accéder au pouvoir, estiment les observateurs, doit faire du calendrier électoral sa préoccupation majeure. Ce qui n’est malheureusement pas le cas pour Martin Fayulu. Lui qui, n’étant pas prêt à oublier l’impérium qu’on lui a « volé » en 2018, ne jure que par sa reconquête à tout prix. Comment donc, ne pas s’exprimer sur le chronogramme électoral, document essentiel des élections qui devraient le conduire à la magistrature suprême.

Cependant, aussi loin que nos souvenirs peuvent nous plonger dans l’histoire, la dernière réaction de Martin Fayulu sur le processus électoral date du mois d’août. Il s’exprimait au sujet de l’alliance entre la Céni et l’Onip. Pour l’opposant,  cette alliance est destinée à intensifier la planification de la tricherie. Il ne voit donc pas d’un bon œil l’association entre la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et l’Office national d’identification de la population (ONIP).

CHRONOGRAMME IRREALISABLE

Or, a contrario, Adolphe Muzito, un autre leader de Lamuka, n’est pas resté indifférent à la publication du calendrier électoral. Dans une déclaration lue à la presse samedi 26 novembre, le jour même de la publication du calendrier électoral, le Nouvel Elan, parti politique cher à l’ancien Premier ministre Muzito, a jugé ce chronogramme    » irréalisable « , et ne lui   » inspire pas confiance« . Pour  le Nouvel Elan, le bureau de la Céni, composé des délégués de l’Union sacrée et du FCC   » est en train de planifier une vaste tricherie, en répartissant des délégués dans les circonscriptions électorales de toutes les provinces de la RDC.« 

Mais auparavant,  face à l’insécurité dans l’Est du pays, le Premier ministre honoraire Adolphe Muzito, alors coordonnateur de la plateforme Lamuka avait appelé à « faire la guerre au Rwanda » pour sécuriser l’Est, accusant ce pays d’attiser l’insécurité dans cette partie du territoire national. Nous sommes en décembre 2019. Bien qu’à l’époque plusieurs leaders de Lamuka – Bemba et Katumbi –  n’aient épousé cette position jugée  va-t-en guerre, aujourd’hui les faits lui donnent raison.

ERECTION D’UN MUR DE SEPARATION

En outre, le président national de Nouvel Elan avait aussi préconisé l’érection d’un mur de séparation entre la RDC et le Rwanda. Nous sommes en juin 2022. De cette façon, avait-il estimé, la RDC doit se résoudre à protéger sa frontière Est principalement pour quatre raisons évidentes : pacifier civilement sa population pour sauver des vies humaines en rendant sa frontière peu poreuse ; stopper le pillage des ressources naturelles et l’occupation illégale de ses terres ; priver aux multitudes des groupes rebelles des bases arrières grâce au contrôle de ses frontières. En d’autres termes, leurs priver des sources d’approvisionnement. Et empêcher les immigrations illégales.

A tout prendre, en comparant parallèlement les prises de position de l’un et de l’autre sur la situation sécuritaire et politique de leur pays, les observateurs trouvent qu’Adolphe Muzito est resté fidèle à son combat politique, à ses idéaux fondamentaux, alors que Martin Fayulu Madidi s’éloigne de plus en plus de ce qui est le credo, la pierre anguliare de son combat, du combat de Lamuka, l’affaire politique commune entre ceux qui se revendiquent leaders de cette plateforme. Pas seulement. Son silence notamment sur la publication du calendrier électoral est tout de même incompréhensible.

En plus, M. Muzito n’a pas attendu l’appel des prélats catholiques pour marcher. Lui qui a toujours été cohérent avec les idées qui fondent son combat politique. Foi des observateurs avertis.    Kléber KUNGU

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