Service minimum face aux injures à l’endroit de la congolaise

Il est des occurrences où la parole est d’or et le silence n’est même pas d’argent. Il est carrément coupable. C’est le cas de la vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux où un « militant » qui n’ a jamais fait mystère de son affiliation politique tient des propos aussi odieux qu’ inacceptables à l’endroit de Dr Denis Mukwege et de la femme.

 Certes,  l’intéressé s’est, par la suite, fendu d’un mea culpa. Il n’en demeure pas moins que  le mal, pis l’horreur est faite.

Face à ce summum de la bassesse – l’oxymore n’est pas emprunté -, très peu de protestations. Service minimum dans les instances officielles. Silence de cathédrale dans l’espace « confessions religieuses« . Profil bas dans le très pourtant réactif monde des ONGS  de défense des droits de l’homme. Les organisations féminines et féministes se font, au mieux  discrètes et, au pire, se taisent dans toutes les langues !

De quoi faire se retourner dans leurs tombes ou ce qui en tient lieu  les femmes de Kasika, Mwenga…

Pour le coup, le service minimum de l’establishment -Parlement, Gouvernement, cours et tribunaux- sonne comme une espèce de banalisation d’un fait gravissime touche et souille la matrice  de valeurs humaines et   morales  d’une sociét . Ces propos immondes participent de la campagne de désacralisation de la femme utilisée tout ce quart de siècle durant comme arme de guerre. Les instances officielles seraient -elles gênées aux entournures par l’identité…politique de l’auteur de cette abomination ? Quand on sait que pour beaucoup moins que ça, des compatriotes ont été embastillés.

Face à ce « dérapage » inadmissible, les partis politiques ne sont pas non plus irréprochables Surtout ceux de l’opposition. Comment comprendre que sur une question aussi cruciale des opposants soient en mode: « Circulez, il n’y a rien à voir » ? Politique de l’autruche ? Essoufflement  d’une opposition qui peine à exister sans l’ombre mobilisatrice des églises traditionnelles ?  Posture politicienne face à un médecin qui aurait  tout d’un candidat idéal ?        

  Last but not least, le silence de toutes les technostructures battant pavillon « ONGS de défense des droits de l’homme et de la femme » tranche avec l’activisme débordant qui était leur marque de fabrique jusqu’il y a peu. Qu’est ce qui a changé depuis ? Y aurait-il une saison pour être à l’affût de la moindre violation des droits humains, de la  moindre dérive verbale et une  saison de relâchement? Le variant  « deux poids, deux mesures » aurait-il atteint la galaxie d’ONGS des droits de l’homme ?

Avec ce tas d’interrogations, il serait tentant de franchir le Rubicon en concluant avec la fameuse locution-phrase : « poser la question, c’est y répondre« . Trêve d’enjambées tout de même. Des questions, rien que des questions.          José NAWEJ

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