« Sauvons le Maniema »

La belle, grande et riche province du Maniema est pour la RDC ce que celle -ci est pour l’Afrique. Le Maniema est au centre, donc au cœur même du Congo. Il est la capitale de l’islam en RDC et même en Afrique centrale, l’ancien « super-marché » de l’achat et de la vente des esclaves à Nyangwe. Il est au carrefour de toutes les civilisations ( asiatiques, africaines, occidentales et européennes)

C’est aussi la capitale du nationalisme lumumbiste au même titre que la Province Orientale. Le Maniema a vu naître aussi des personnalités politiques de renom. 

Comblé en flore et en faune riches et diversifiées, le Maniema regorge beaucoup de richesses minérales stratégiques et autres, tels que la cassitérite, le coltan, l’or, le diamant, le cuivre, le fer, le pétrole …

La province du Maniema est aujourd’hui à la croisée des chemins, entre paix et troubles. Elle est assise sur un volcan. Si on n’y prend garde, ce volcan peut se mettre en éruption à tout moment. Ses laves risquent de tout raser sur leur passage, même au-delà de la province du Maniema, eu égard à sa position géo-stratégique.

La guerre froide ou chaude entre le gouvernement et l’Assemblée provinciale est porteuse d’un germe des troubles. Il se profile lentement mais sûrement un conflit entre les communautés qui se regardent aujourd’hui en chien de faïence, alors qu’il n’ y a pas longtemps, elles vivaient en parfaite harmonie.

La situation ubuesque de l’élection du gouverneur, organisées plusieurs fois d’une manière abracadabrante ne rassure pas les deux camps qui s’opposent radicalement. Les arrêts rendus par la justice concernant ces élections n’ont pas dissipé le nuage qui plane sur le paysage politique dans la province de Maniema. Cette province a beaucoup souffert de différentes rébellions, insécurités, crises politiques, animosité depuis l’indépendance jusqu’à ce jour. Il est temps que cela s’estompe pour construire ensemble un Maniema plus beau qu’avant. 

Le climat politique est morose.

Il faut d’urgence que les autorités nationales puissent trouver une solution idoine à une sorte de confusion qui règne dans la province afin d’éviter de plonger le Maniema dans le précipice.

Des conflits tribaux ou communautaires, conséquences parfois des crises politiques, risquent de déboucher sur ce que l’on avait déploré en province de l’Equateur entre les Enyele et les Monzaya, il y a dix ans. Mais aussi de ce qui se passe actuellement dans l’ex- Bandundu entre les Yaka et les Teke.

Après la guerre dans presque tout l’Est (Sud-Kivu, Nord-Kivu, Ituri), maintenant c’est l’insécurité généralisée à l’Ouest dans le grand Bandundu et si le Maniema qui est le centre s’embrase, que restera-t-il encore de la RDC paisible ?

Ne dit-on pas que gouverner c’est prévoir ? Ou encore qu’il vaut mieux prévenir que guérir ? La main noire à laquelle le chef de l’État a fait allusion concernant les troubles de Kwamouth, profite toujours à de telles situations pour se glisser, actionner et raviver les conflits afin de diviser pour mieux régner et malmener. 

Chaque fils et filles du Maniema doit prendre ses responsabilités pour œuvrer afin que cette belle, grande et riche province puisse demeurer pour toujours un havre de paix. Cet appel est aussi valable pour tout congolais épris de paix et de justice de soutenir l’initiative qui va dans le sens de l’apaisement, de la cohésion et de l’unité. L’union fait la paix, l’union fait la force, l’union engendre les progrès.

C’est ici l’occasion de demander aux confessions religieuses d’offrir leur médiation avant qu’il ne soit trop tard et ne pas se comporter comme un médecin qui a refusé de soigner le malade, mais arrive en courant après la mort de celui-ci pour juste délivrer un certificat de décès à sa famille.

Moïse Moni DELLA IDI

Porte-parole du peuple

Président de Conade

Vice-ministre honoraire de la Presse et de l’Information

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