Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, est revenu, au cours du briefing d’hier lundi 17 octobre, consacré aux grandes articulations du compte-rendu de la 73ème réunion du Conseil des ministres sur les préalables à remplir pour espérer bénéficier de la subvention de la part du gouvernement.
«Dans cette loi, il est prévu que le Gouvernement accorde des subventions aux médias. Mais l’Exécutif ne peut accorder des subventions aux médias qu’il ne connaît pas. Lorsque je parle de la connaissance des médias ici, c’est au sens administratif du terme. Les médias doivent être connus du ministère, ils doivent bénéficier des avis favorables des récépissés et toutes les conditions qui sont remplies pour qu’on arrive à cette fin. Aujourd’hui, nous avons bouclé le processus d’assainissement du secteur des médias, il est juste question que nous décidions de la fermeture de certains. Nous sommes en train de prendre des dispositions pour ce faire parce que malheureusement, nous serons obligés d’y arriver», a expliqué hier lundi 17 octobre à la presse, le Porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya.
Et de renchérir : «Il y a des médias qui existent mais sans aucune existence légale. Les médias congolais souffrent du contexte général de pauvreté dans lequel se trouve le pays. Vous ne pouvez pas avoir de médias riches dans un contexte de pauvreté. Si vous allez maintenant creuser sur ce qui sont des véritables promoteurs de différents médias, vous verrez qu’il y a beaucoup de chaînes liées soit aux pasteurs ou soit aux politiciens et qui évoluent suivant les fluctuations des carrières de l’homme politique ou du pasteur», a-t-il souligné.
«Le besoin qu’il y a et c’est ce que nous avions dit aux états généraux de la Communication et des Médias, c’est de nous regarder dans les yeux et de nous dire est-ce que cet environnement de foisonnement de médias nous permet d’évoluer de manière viable pour ne pas dire économiquement ? De quoi vivent les médias ? Quelle est la marge publicitaire ? Quel est le marché publicitaire dont les médias disposent ici ? Il est étroit.
Le porte-parole du Gouvernement salue cependant, l’adoption de ce texte qui est le point de départ du changement voulu par plusieurs dans le secteur des médias : «Il faudrait qu’on voit avec vous justement les praticiens du métier, dans quelle mesure on peut nous assurer que nos médias soient bien réorganisés et comme ça on peut bien discuter avec la FEC (Fédération des Entreprises du Congo) ou tous ceux qui ont besoin de nos services pour la publicité et fixer un standard minimum parce que vous allez dans votre média vous dites 100 USD mais on va dans un autre média qui dit, donnez -moi 20 USD, comment on va faire ? C’était un long sujet lors des états généraux et je crois que le débat va continuer ».
«Sur le plan de contrôle technique, nous avons mis en place les conditions entre autres, les capacités techniques (il faut avoir au moins un studio) ; avoir un responsable formé pour faire ce travail…» «Lorsque nous allons sévir, il ne faut pas que les gens considèrent que nous sommes en train de brimer l’exercice de la liberté de la presse, au contraire, nous sommes en train de l’encadrer pour être sûr que lorsque nous déciderons de donner des subventions aux médias qu’on soit en mesure de les lister, on sait qu’il y a 100, on va donner à 100 mais lorsqu’il y a 260, le partage dévient compliqué», a-t-il expliqué.
On rappelle que lors des états généraux organisés en janvier dernier, il a été question de dégager des propositions des réformes pertinentes touchant au régime juridique des médias en général et de la presse en ligne en particulier, au statut du journaliste, à la dépénalisation des délits de presse qui pourra être précédée d’un moratoire dont les modalités d’encadrement feront l’objet d’une concertation entre le gouvernement et les organisations professionnelles, à la modernisation des médias publics, et aux défis de la presse congolaise. Au total, 80 résolutions et recommandations ont été adoptées à l’unanimité lors de ces assises. Didier KEBONGO