Nord-Kivu : le projet PASA N-K prorogé de deux ans

Initialement prévu pour être exécuté durant cinq ans, jusqu’en 2025, le Projet d’appui au secteur agricole du Nord-Kivu (PASA N-K) vient d’être prorogé de deux ans, soit jusqu’en 2027. La décision a été prise lors des travaux d’auto-évaluation dudit Projet tenus  à Butembo du 8 au 17 octobre. Les organisations paysannes, les officiels qui interviennent dans ce projet  se sont également fixés l’objectif d’atteindre 75% des bénéficiaires.

Après huit jours des travaux, les acteurs étatiques et les organisations paysannes se sont félicités du niveau atteint par le projet qui va être renforcé durant les 3 mois qui restent de l’année 2022.

Le Coordonateur national ad interim de PASA N-K, Daniel Bunambo, a annoncé des travaux de réhabilitation et de traçage des routes de desserte agricole dans tous les territoires du Nord-Kivu et d’autres activités, d’ici 2023.

« Le projet PASA NK va mettre l’accent sur la réhabilitation des routes de desserte agricole. Nous voulons démarrer 416 kilomètres à réhabiliter, répartis dans cinq territoires : Beni, Lubero, Masisi, Rutshuru et Nyiragongo. Nous allons faire l’effort d’étendre nos actions à Walikale en 2023. Nous allons aussi construire des entrepôts. Au moins 16 petits centres de collecte seront construits.  Certains à Beni, d’autres à Rutshuru, à Nyiragongo pour permettre aux petits producteurs d’avoir où entreposer leurs productions. Cette même année, nous allons appuyer les petits producteurs avec de la semence de pomme de terre, de riz, de maïs et faciliter la production des plantules pour que nous puissions rajeunir nos plantations de café arabica surtout à Lubero, Beni et Rutshuru. Enfin, nous voulons avoir des moyens de commercialisation pour qu’on construise des entrepôts et qu’on mette des fonds de commercialisation« , a-t-il rassuré.

Les participants ont également formulé diverses recommandations. Aux producteurs, ils demandent notamment d’intégrer les systèmes d’exploitation agricoles adaptés au changement climatique, de tenir les outils de collecte des données sur l’exploitation agricole, et de veiller à la bonne qualité du produit pour un accès à un marché rémunérateur. Les producteurs sont aussi invités à favoriser l’implication de la femme dans les activités caféicoles par leurs maris, la caféiculture étant considérée comme une culture relevant de la souveraineté masculine.Les jeunes devraient également être impliqués dans la caféiculture pour la durabilité du secteur, par la sensibilisation au niveau local. Il en est de même pour les communautés de caféiculteurs dans la politique de lutte contre la fraude ou contrebande du café dans les zones frontalières de l’Est (cas de Nyamilima, Ntamugenga, Kasindi, Mutwanga etc). Pour  la sécurisation des producteurs, les participants exhortent les partenaires de mise en œuvre (Chefs de file), entre autres, à organiser les concertations entre les concessionnaires et les producteurs autour de la négociation des contrats durables, à renforcer les séances de sensibilisation à l’approche de subvention des intrants, d’accélérer le processus d’éducation financière auprès des producteurs et à organiser un plaidoyer autour des taxes.

Pour sa part, l’Unité de coordination du projet(UCP) est appelée à réagir à temps aux différents rapports, à revenir aux termes des contrats et des TDR retenus lors du suivi de l’exécution des activités. Elle devra aussi accélérer le processus d’installation du laboratoire de l’Unité de coordination de gestion (UCG) pour permettre aux producteurs l’accès facile des semences de qualité et de déclencher le processus de réhabilitation des routes de desserte agricole. Au Gouvernement provincial et de l’administration territoriale

Prendre en compte et agir au sujet des recommandations qui ont toujours été faites lors des différents ateliers en ce qui concerne la sécurisation des milieux ruraux, les barrières et les perceptions illégales des taxes sur les produits agricoles

Le comité de pilotage devra mener des discussions sérieuses avec FIDA pour le réajustement du budget annuel suivant les besoins des partenaires

De son côté, le Gouvernement provincial devra appuyer par l’arrêté, la réglementation sur l’utilisation des mesures standards dans la commercialisation des produits agricoles (pomme de terre et autres…). Il devra aussi procéder à l’allègement des taxes liées aux produits agricoles.

Le Projet d’appui au secteur agricole du Nord-Kivu est une intervention du Gouvernement congolais. Il est cofinancé par le Fonds international pour le développement agricole (FIDA), le Fonds pour le développement international (OFID)  le Gouvernement congolais et la participation des bénéficiaires directs. Son siège opérationnel est à Goma, au Nord-Kivu. L’objectif du PASA-NK est d’appuyer principalement quatre filières agricoles dans la province. Il s’agit du maïs, du riz, de la pomme de terre ainsi que du café.                   Dina BUHAKE      

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