Mines : la Cistema se dote d’un outil de politique nationale de lutte contre le travail des enfants

La Commission interministérielle sur le travail des enfants dans les mines artisanales (Cistema) dispose désormais d’un outil de politique nationale  qui oriente les activités du Gouvernement et de ses partenaires dans la lutte contre le travail des enfants dans les mines. Les parties prenantes impliquées dans le processus de lutte contre ce fléau ont validé, au cours de l’assemblée plénière tenue hier mercredi 26 octobre à Kinshasa, le Système de suivi et de remédiation du travail des enfants (SSRTE). Ce document va renforcer la détermination du ministère des Mines, à travers son ministre Antoinette N’Samba,  à mettre un terme à la présence des enfants dans les mines artisanales à l’horizon 2025.

La validation du Système de suivi et de remédiation du travail des enfants constitue pour le Secrétaire général aux Mines et président de la Cistema, Jacques Ramazani, «  un acte de haute portée historique« . Car, affirme-t-il, ce document de politique nationale de lutte contre le travail des enfants vient renforcer les autres outils existants. Le SSRTE a pour objectif d’offrir des solutions durables au travail des enfants à travers une lutte inclusive, cohérente et efficace contre l’exploitation illicite de ceux-ci dans les sites miniers.  » Nous prenons ce jour un engagement solennel de redynamiser ensemble la Cistema et lui permettre de jouer le rôle qui est le sien dans la lutte contre le travail des enfants « , s’est félicité le SG aux Mines et président de cette structure. La validation de la SSRTE est également une occasion de voir tous les partenaires s’aligner sur cet outil pour atteindre zéro enfant dans les mines en RDC à l’horizon 2025.

AUTOEVALUATION DES ACTIVITES

Outre la validation du SSRTE, les membres de la plénière de la Cistema ont procédé à une auto-évaluation de leurs activités. Cet exercice a permis aux uns et aux autres d’intérioriser les exigences des missions assignées à cette structure et à baliser les orientations devant la conduire à l’atteinte de ses objectifs tels que définis dans la stratégie nationale sectorielle de lutte contre le travail des enfants dans les  mines artisanales et les sites miniers artisanaux.

Les participants ont reconnu que la mise en œuvre du plan stratégique n’a pas répondu aux attentes malgré son existence. C’est ainsi qu’ils ont jugé nécessaire de s’engager pour engager la redynamisation de la Cistema. Ils devront évaluer la Cistema et les stratégies sectorielles ainsi que son plan d’action en l’adaptant aux circonstances. Le président de la Cistema a salué l’appui substantiel des partenaires financiers dont Combattre le travail des enfants dans les chaines d’approvisionnement de cobalt en RDC (Cotecco) qui ont accompagné la Cistema à prendre certains outils comme le plaidoyer, la stratégie de communication et le SSRTE. « A l’issue de cette évaluation et la mise en œuvre sur le terrain de ces différents outils, la Cistema pourra s’illustrer par un dynamisme remarquable pour focaliser toutes les initiatives de lutte contre ledit fléau  à savoir zéro enfant dans les mines à l’horizon 2025  » a déclaré Jacques Ramazani.

Les participants ont également procédé à l’élaboration du plan d’action de la Cistema pour la période 2022-2023, un outil de plus à insérer dans le cadre de cette redynamisation de ses actions.

LUTTE CONTRE LE TRAVAIL DES ENFANTS PAR LEUR IDENTIFICATION

Le SSRTE va contribuer à la lutte contre le travail des enfants par l’identification et enregistrement des enfants ainsi que par l’engagement des communautés et du secteur privé. Ce travail va être possible grâce notamment à une orientation et référencement vers les services fiables et aussi par une implication dans la lutte contre le travail des enfants et dans les solutions durables pour améliorer les conditions de vie et remédier au travail des enfants.

Dans le cadre de son programme d’action 2022-2025, la Cistema compte déployer diverses activités. Elle entend implanter ses structures en provinces et prévoit  également la nécessité d’identifier les agences d’exécution, d’actualiser la liste des membres et aussi approuver les plans d’actions des agences.

 Se basant sur le rapport global de l’OIT-UNICEF de 2021, sur les estimations du travail des enfants dans le monde, la représentante du Représentant de l’OIT/BIT, Josée Blandine Ongoto, a révélé qu’une augmentation alarmante de l’ordre de 8,4 millions de statistiques de travail des enfants pour la 1ère fois depuis 20 ans. Ce qui ramène  le total du travail dans le monde à 160 millions.

 Après la validation de cet outil, elle a annoncé que l’OIT va envisager une formation de l’équipe technique de la Cistema sur la gestion de base des données du système. Ce qui va permettre la maîtrise des statistiques fiables sur le travail des enfants dans les mines. Elle n’a pas manqué de saluer les efforts du Gouvernement à travers la Cistema ainsi que l’apport technique des membres de cet organe technique et des acteurs clés ainsi que des partenaires de mise en œuvre dans la lutte contre le travail des enfants.

Au-delà de tout, a-t-elle souligné, l’élimination du travail des enfants et toute autre forme de violation de droits humains dans le chaines des approvisionnements des minerais et particulièrement celles du cobalt est un préalable pour une transition verte juste et équitable pour la RDC.

          Dina BUHAKE

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