» Sécurité alimentaire et transfert monétaire à Nsele », tel est le thème abordé au cours d’un café de presse, le vendredi 21 octobre, organisé au bureau du Programme alimentaire mondial. Cette rencontre avait pour objectif de doter les journalistes des informations liées à la sécurité alimentaire qui ronge le pays et du projet de transfert monétaire à N’sele.
Exposant sur la sécurité alimentaire, le responsable du cluster sécurité alimentaire de Pam, Marc Sekpon a indiqué que la situation est relativement grave parce que sur les cinq dernières années la RDC note toujours un chiffre inquiétant de plus de 25 millions de personnes qui souffrent d’insécurité alimentaire.
Globalement un congolais sur 4 qui est dans cette situation et ceci concerne tout le pays pas seulement les zones en conflit, a-t-il confié. En outre, la RDC a toujours une dépendance excessive pour l’alimentation y inclus le fait que les céréales et les denrées comme protéine animale doivent venir de l’étranger pourque les habitants puissent se nourrir, a-t-il ajouté.
» Cela nous donne une situation de vulnérabilité. Aucun pays ne s’est développé sans la stabilisation de sa production agricole. Pour arriver à produire pour nourrir tout le monde, il faut le cadre politique et technique. C’est-à-dire toutes les politiques qui ont été validées et endossées par le gouvernement doivent être mises en application, a martelé Marc Sekpon. » Parmi les politiques, nous avons celle de la sécurité alimentaire, nutritionnelle qui s’intéresse aux chaines de valeur alimentaire« , a-t-il fait savoir.
Par ailleurs, le chef de sous-bureau de Kinshasa pour le Pam, Mathilde Vaultier, a fait la synthèse du projet conjoint de lutte contre la faim en milieu urbain en RDC en offrant une assistance en espèces que le Pam, l’Unicef et le ministère des Affaires sociales ont mis en place depuis 2020 dans la commune de la N’sele.
D’après Mathilde Vaultier, l’initiative de transfert en espèces amortit les pertes de revenus dues à la pandémie pour les résidents les plus vulnérables de N’sele. Ce projet en trois phases, poursuit-elle, consiste à assister les familles à devenir plus autonomes et le gouvernement de la RDC à mettre en place un système de protection sociale adapté aux enfants et aux femmes et capable de réagir aux chocs. Il offre également l’opportunité de tester les nouveaux outils de protection sociale tels que le registre social et le questionnaire standard d’éligibilité, a-t-elle fait remarquer.
A la question de savoir pourqoui la commune de la N’sele, Mathilde Vaultier, justifie ce choix par le taux élevé de l’insécurité alimentaire et le business informel.
» Dans la zone de la N’sele, il y a de nombreux quartiers qui ont un problème d’accès même s’ils arrivent à produire ils ont beaucoup du mal à faire évacuer leur produit tout ce qui cause de l’insécurité alimentaire à la N’sele« , a-t-elle poursuivi.
Avant d’ajouter que le projet a été subdivisé en 3 phases, la première humanitaire qui a duré 6 mois dans laquelle 21.000 ménages ont reçu des transferts monétaires dans le but d’aider cette population à satisfaire leurs besoins essentiels, pour la deuxième phase 16.000 ménages ont reçu des transferts monétaires pendant une longue période. Enfin, la troisième phase qui est purement liée à la protection sociale va durer 24 mois et pendant lesquels 4.000 ménages vont recevoir des transferts monétaires et vont viser à complémenter leur revenu habituel.
Les trois phases ont eu des approches différentes, les personnes ont été sélectionnées après un ciblage géographique C’est-à-dire, les quartiers les plus vulnérables de la N’sele, pour la deuxieme phase 5 critères étaient exigés notamment le revenu, l’habitat, l’alimentation, l’éducation et la santé. Pour la 3 ème phase, trois critères principaux dont avoir les enfants de moins de 5 ans, le chef de ménage âgé de plus de 65 ans et aussi en situation d’handicap. Les transferts monétaires étaient mobiles au début du projet les cartes sims avaient été distribuées, a -souligné le chef de sous bureau de Kinshasa pour Pam. Tricya MUSANSI