Alors que les autres secteurs (services, industries, infrastructures) ont connu une évolution très significative sur la période allant de 2019 à 2022, celui de l’agriculture reste à la traîne avec seulement 2 projets pour un volume d’investissement de 18 940 276 de dollars et 140 emplois à pourvoir. Conséquence, il faut redoubler beaucoup d’efforts pour attirer plus d’investissements dans ce secteur qui est l’une des priorités du Gouvernement.
La source rappelle que ce ne sont pas des réformes dans le secteur de l’agriculture qui font défaut. Il y a, par exemple, le Décret n°13/049 du 06/10/2014 portant régime fiscal applicable aux entreprises éligibles au Partenariat Stratégique sur la chaîne de valeur et le Code agricole (loi n°11/022 du 24 décembre 2011 portant principes fondamentaux relatifs à l’agriculture). Les deux réformes, ont été mises en place pour accroître les opportunités d’investissement dans ce secteur, Ces mesures vont de la production à la commercialisation afin de créer une chaîne de valeur compétitive au niveau de la sous-région.
En plus, la RDC dispose d’un grand potentiel agricole de nature à favoriser de faire de ce pays un grenier agricole en Afrique et dans le monde. Avec son potentiel agronomique exceptionnel et une superficie de terres agricoles inégalée en Afrique, la RDC est à même de nourrir 2 milliards de personnes. Le Congo Kinshasa dispose de plus de 80 millions de terres arables dont moins de 10% sont actuellement exploités. Le gouvernement s’attèle à relancer ce secteur grâce à des actions de désenclavement des viviers agricoles. En effet, la construction et la réhabilitation des routes de desserte agricole permettront d’acheminer la production vers les centres de consommation, ajoute la source, renseigne un rapport de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (Anapi).
CREATION DE LA CHAINE DE VALEUR
Voilà qui justifie le Programme de développement local des 145 territoires qui favorise le développement des infrastructures dans les provinces et l’interconnexion de ces dernières et qui a pris en compte cette épineuse question. Il y a également. le Plan directeur d’industrialisation qui permettra la création d’une véritable chaîne de valeur, nécessaire pour aboutir à une diversification de l’économie congolaise. Mais, estime l’Anapi, il conviendrait de réaliser une bonne allocation des ressources budgétaires afin de soutenir les différents programmes sectoriels.
En 2022, le secteur de l’Industrie s’est classé en tête avec 1,7 milliard USD suivi de celui des infrastructures avec 1,27 milliard USD puis les Services avec 1,09 milliard USD. L’agrément d’un projet d’utilité publique, relatif à la construction de 1038 km de route dans la province du Sud-Ubangi, pour un coût d’investissement estimé à 1,19 milliard de dollars explique la performance exceptionnelle du secteur des infrastructures. Les secteurs de l’industrie et des infrastructures ont franchi chacun en 2022, la barre de 1 milliard USD de décision d’investissement..
Selon les données fournies par la même source, de 2019 à 2022, l’analyse présente 278 projets pour un coût total d’investissement de 10 277 200 627 USD pour un total d’emplois à créer de 27 700. Les données de quatre années examinées se répartissent comme suit :2019 : 62 projets pour 1 051 104 753 USD de coût d’investissement et 6 082 emplois à créer ; 2020 : 59 projets pour un coût d’investissement de 2 498 898 433 USD avec 6 851 emplois potentiels à créer ; 2021 64 projets pour 2 672 941 535 USD de coût d’investissement et 6 908 d’emplois à créer ; et 2022 : 93 projets pour un coût d’investissement de 4 054 255 906 de dollars et 7 859 emplois à créer.
LE TAUX DE CROISSANCE DE LA RDC SURCLASSE CELUI DE LA SOUS-REGION
En dépit de son caractère résilient dû aux perturbations liées à la Covid-19 et au conflit russo-ukrainien, l’économie congolaise, précise la source, a maintenu une bonne croissance. Prévu à 5,7%, le taux de la croissance de la RDC s’est élevé à 6,2% en 2021, surclassant celui de la sous-région d’Afrique Subsaharienne qui a enregistré un taux réel de 4,1% pour la même année.
Deux secteurs ont été examinés, à savoir le secteur de Services qui se classe en première position, avec un volume des 137 projets pour 5,19 milliards USD, suivi de l’Industrie avec 128 projets, pour un volume de 3,45 milliards USD. Ces deux secteurs demeurent dans le même ordre en ce qui concerne la création d’emplois directs avec 14 730 et 10 255 respectivement.
Après avoir connu un faible volume d’investissements en 2019 de 1,05 milliard de dollars dû essentiellement à l’environnement politique issu de la première passation civilisée du pouvoir dans le pays ainsi que de la survenue du coronavirus, 2020 s’est quelque stabilisée avec une embellie à la suite des différentes mesures prises pour résorber les effets de la crise liée à la Covid-19, notamment dans l’amélioration du climat des affaires, particulièrement dans le domaine des finances publiques avec la baisse ou la suppression de certaines taxes. Le volume d’investissements a rebondi à 2,49 milliards de dollars avant de passer à 2,67 milliards de dollars en 2021 et culminer à 4,05 milliards de dollars américains en début du dernier trimestre de l’année 2022.
DISPARITE DE LA REPARTITION DES DECISIONS D’INVESTISSEMENTS
Le document note la disparité de la répartition des décisions d’investissements sur le territoire national. En effet, en termes de volume, les provinces de Kinshasa, du Lualaba, du Haut-Katanga et du Sud-Ubangi se sont arrogé la grosse part des investissements dépassant 1 milliard de dollars américains. Toutefois, précise le document, il y a certains projets d’investissement qui sont interprovinciaux et occupe la deuxième position en termes de nombre (44) mais en tête en ce qui concerne les emplois potentiels, 8 341 emplois et le volume 3,23 milliards de dollars.
Sur les 26 provinces du pays, 19 ont vu les investissements se réaliser dans leurs espaces mais de manière disproportionnée. Des provinces telles que le Kasaï Central, le Maï-Ndombe, le Bas-Uélé, le Kwango, le Haut-Lomami, la Lomami n’ont enregistré aucun projet dans leurs espaces. Ainsi, souhaite la source, les efforts de promotion devront être multipliés pour attirer les investissements dans ces coins du pays. Il est à noter que les décisions d’investissement se sont concentrées essentiellement vers les provinces qui présentent un minimum d’infrastructures et d’intégration d’activités. Ainsi, pour permettre à toutes les provinces d’avoir une base sur laquelle reposeront les investissements, il faudrait mettre en exécution le Programme de développement local des 145 territoires. Kléber KUNGU