Les travaux de réhabilitation et de la modernisation de l’avenue Zolana, dans la commune de Ngaliema, démarrent à nouveau. Le coup d’envoi de la 2ème phase de ce projet a été donné hier jeudi 20 octobre au terrain de la Régideso, implanté le long de cette route rongée par des têtes d’érosion. Au nom du Gouvernement congolais, le ministre d’Etat en charge des Infrastructures et Travaux publics, M. Alexis Gisaro Muvunyi est venu relancer ce chantier vital, après 59 mois de suspension des travaux.
Promu dans le cadre du Programme sino-congolais, ce projet vient de bénéficier d’un financement de la Sicomines à hauteur de 20,6 millions de dollars pour une durée prévisionnelle de 19 mois, a indiqué le Directeur général de l’Agence Congolaise des Grands travaux (ACGT), l’ingénieur Charles-Médard Ilunga. Longue de 8,55 kms, l’avenue Zolana compte parmi les projets les plus complexes dans la réhabilitation de la voirie urbaine, d’autant qu’elle repose sur un site érodable, a-t-il fait remarquer. D’où, la nécessité de la réfectionner en intégrant des techniques de lutte antiérosive.
« Ce projet, précise le DG de l’ACGT, a comme finalité de pouvoir améliorer la fluidité du trafic, en reliant l’avenue Mama Yemo à la route Matadi. Et également en pourvoyant le projet d’un meilleur désengorgement qui vise à améliorer les conditions de trafic… Il avait été restructuré et implémenté en deux phases, toutes financées par le Programme sino-congolais« .
Un projet assis sur la lutte antiérosive
Selon Charles-Médard Ilunga, »la phase 2 de la route Zolana est censée enrichir le tissu urbain de la ville province de Kinshasa en se connectant à sa phase 1 ». Une phase qui a permis de vaincre des érosions et de poser une artère viable grâce au concours des ingénieurs chinois de CREC8 et congolais de l’ACGT, avec l’appui du ministère des Infrastructures et Travaux publics. « Ce projet vient ainsi matérialiser la vision du chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui met la reconstruction des infrastructures au centre de ses préoccupations« , a estimé le numéro un de l’ACGT.
Aux dires de Charles-Médard Ilunga, la 1ère phase du projet, financé à hauteur de 15 millions de dollars, était exécutée pendant 15 mois : elle avait commencé le 19 septembre 2016 et s’était terminée en décembre 2018. Ces travaux avaient porté essentiellement sur la lutte antiérosive. Des travaux de réfection de route s’en sont suivis, y compris la construction d’un pont en béton de 20 mètres sur la rivière Binza. Le montant total des travaux alloué à cette 1ère phase était de 12,9 millions de dollars, affectés essentiellement au traitement de l’érosion (48, 71M%), souligne le DG de l’ACGT.
« On a sauvé plusieurs quartiers menacés de disparition »
« Le traitement de l’érosion de la 1ère phase avait nécessité l’apport 210.000 m3 de remblais, soit plus de 10.000 camions de 20m3. Et quand vous évaluez cela au rendement de 12 camions par heure, cela fait 104 jours consacrés au transport de remblais. On a pu, grâce à ce projet, sauver plusieurs quartiers, menacés de disparition au nom d’une érosion tristement célèbre« , déclare, satisfait, l’ingénieur Charles-Médard Ilunga.
« A ce jour, note-t-il, le coût total global sur les deux phases est de 33,5 millions de dollars, avec 22,65 % du budget global, consacré à la lutte antiérosive. A vrai dire, la route Zolana est à classer dans la catégorie des projets complexes de par la vulnérabilité de sites érodables, du nombre important de parties prenantes au projet et de l’effectif élevé de personnes impactées par l’expropriation. Nous avons identifié 310 riverains concernés par le processus d’indemnisation« . Une indemnisation évaluée à 2.700.000 dollars, présentement disponible au regard du budget, rassure-t-il.
La Sicomines à la rescousse de la route Zolana
« A partir de ce vendredi 21 octobre jusqu’au 28 octobre, une équipe mixte SISC-ACGT va se mettre en place de manière à pouvoir approprier les données par un meilleur géo-référencement pour avoir une bonne cartographie définitive de candidats à indemniser », annonce le patron de l’ACGT, tout en promettant de travailler de commun accord avec la SNET et la Regideso pour détecter les réseaux de câbles souterrains qui risqueraient de retarder les travaux.
Compter pour ce faire sur la Regideso et la Snel.
Heureux d’intervenir dans ce grand projet d’infrastructures, le DG de la Sicomines a exhorté les différents partenaires à respecter le délai des travaux et a promis de financer d’autres projets d’infrastructures en RDC dans le cadre des projets de développement des 145 territoires de la RDC. Il a été encoragé par tous les partenaires présents de même que l’ambassade de Chine à Kinshasa, représentée pour la circonstance par le chargé d’affaires.
Pour sa part, le bourgmestre de Ngaliema invite ses administrés à prendre bien soin des infrastructures érigées et d’accompagner les travaux lancés. Appel réitéré par la députée provinciale Ida Muntara, la seule femme élue de Ngaliema qui a joué un rôle déterminant dans le plaidoyer pour la réhabilitation de la route Zolana. Yves KALIKAT