La Chine dispose de 750.000 ponts d’une longueur de 42.000 km !

En cette année 2022, la coopération de la Chine avec plusieurs pays africains dont, la République Démocratique du Congo, en est à sa cinquantième année d’établissement. Occasion propice pour en faire l’évaluation (parcours), mais également pour présenter l’Empire du Milieu dans un domaine où ses performances sont les plus impressionnantes et les plus fascinantes : les infrastructures de base.

Dans sa programmation n’ayant aucun lien certifié avec l’événement, CANAL SAT présente ces temps derniers dans la fréquence 154 les MEGASTRUCTURES DE L’EXTRÊME. Le titre s’en est inspiré : 750.000 ponts dont la longueur dépasse le diamètre du globe terrestre…

De la République Populaire de Chine (RPC), le congolais, pour ne pas dire l’africain lambda, garde pour hier l’image du maraîcher dans les champs des légumes ou dans du riz sinon celle du médecin pratiquant l’acupuncture. Aujourd’hui, il a l’image de la vendeuse des beignets dans les faubourgs de Kinshasa, sinon du tenancier d’une boutique des objets «made in China» allant du matériel électroménager à l’habillement à Lagos.

Pourtant, en une trentaine d’années, la RPC a fait un bond tellement prodigieux qu’on parlerait de miracle. Quand on a l’occasion de se rendre dans ce pays et de visiter des villes comme Beijing (Pékin), Shanghai, Guangzhou, Guangdong, Shenzhen et autres Chengdu, on en vient à se demander si on n’est pas à New York ou à Los Angeles, à Melbourne ou à Tokyo, des îlots des gratte-ciels de ces villes face aux aux forêts des tours dans des villes chinoises.

Là où l’Europe et l’Amérique ont mis un siècle pour avoir le niveau de développement actuel, la Chine en a mis une trentaine. D’où l’accomplissement de la «prophétie» d’Alain Peyrefitte, auteur de l’ouvrage-culte «Quand la Chine s’éveillera… le monde tremblera » paru en 1973.

Aujourd’hui, aucune puissance mondiale (Etats-Unis et Canada en Amérique, Union européenne en Europe), Dragons en Extrême Orient et Australie et Nouvelle Zélande en Océanie) ne dédaigne la proximité économique, sécuritaire et scientifique avec la RPC.

Au contraire, tous nouent des relations avec ce pays.

Paradoxalement, ceux qui ont des liens historiques avec l’Afrique sont les premiers à dissuader les chefs d’Etat africains à en faire autant au motif de non-respect des droits de l’homme, de non-érection de l’Etat de droit, de non-application de la Démocratie.

DÉCONSTRUCTION DU CONTINENT PAR CEUX-LÀ MÊME QUI L’AVAIENT CONSTRUIT 

Continent non pas en voie mais plutôt en retard de développement à cause de ses infrastructures non adaptées au nouvel environnement international, l’Afrique n’a pas de choix que de se tourner vers la Chine, de s’en inspirer pour se rattraper.

Si ce pays a mis une trentaine d’années pour devenir ce qu’il est devenu, c’est que l’Afrique, avec toutes les ressources dont elle dispose, peut changer de visage, c’est-à-dire atteindre un niveau de développement élevé en moins de deux décennies.

En Afrique, on en veut pour preuve les infrastructures soit financées soit construites par Pékin au cours de ces vingt dernières années ; l’Occident ayant cessé de le faire depuis la Perestroïka.

Il est, en effet, rare de trouver sur le continent des barrages hydroélectriques, des usines de production d’eau, des chemins de fer, des aéroports, des ports, des hôpitaux, des écoles dont la construction et/ou le financement soit (soient) l’œuvre des Etats d’Amérique ou d’Europe dans le cadre de la coopération bilatérale.

Ce désengagement, ce désistement ou, pour être précis, ce désinvestissement n’a pas été suscité par les régimes africains. Il a été décidé et imposé par des régimes américains et européens qui ont largement contribué à l’érection et au développement des Etats africains sous la colonisation et au cours des trois premières décennies postindépendance (1960-1990).

Depuis, les Africains ont assisté, à leur grand étonnement, à la déconstruction du continent par ceux-là même qui l’avaient construit.

LA CHINE ÉTALE SES ATOUTS ET SES BESOINS

La nature ayant horreur du vide, les Africains – qui ne voyaient de la Chine communiste que des «petits hommes en jaune arpentant les champs» – ont été secoués de les revoir en moins d’une trentaine d’années dans des infrastructures modernes. Celles-là même que Canal Sat diffuse dans « MEGASTRUCTURES DE L’EXTREME ».

Les Africains constatent qu’en pleine récession, la plupart des pays occidentaux ne sont plus en mesure de financer ni de construire les infrastructures dont ils sont besoin en urgence : aéroports, ports, gares, routes, des chemins de fer, écoles, hôpitaux, unités de production d’électricité et d’eau, écoles, centres médicaux dont tous les continents ont besoin au même moment, et encore séance tenante.

Le Centenaire de leurs indépendances se situant à 2060 (dans moins d’une trentaine d’années), les Africains ne peuvent que se tourner vers ceux qui sont en mesure de leur permettre de relever le défi du développement. Parmi ces «ceux», bien entendu, les Chinois.

Le Cinquantenaire de la coopération sino-africaine en général, sino-congolaise en particulier, en est l’occasion.

C’est dans ce cadre que s’explique l’initiative d’une «Semaine du Cinéma sur les Infrastructures de développement de la République Populaire de Chine». Car pour être important, le premier Cinquantenaire de cette coopération doit être suivi du second devant aller de 2022 à 2077, et ainsi de suite.

La Chine étale ses atouts et ses besoins, le Congo-Kinshasa en fait autant avec un plus : à son crédit, il a les infrastructures de base les unes aménagées et en utilisation, les autres en voie de l’être, infrastructures qui rendent vivable, donc fréquentable son espace. Simon Mutombo

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