Champs sous les eaux, voitures et autres véhicules submergés, surpris par la pluie, sur des artères transformées en rivières en furie, ouvrages détruits, routes coupées, biens domestiques flottants, etc., tel est le spectacle apocalyptique auquel les Kinois médusés et incapables ont assisté hier lundi 24 octobre après la pluie diluvienne qui s’est abattue sur tout Kinshasa. De Kintambo à N’djili en passant par Matete, Mont-Ngafula… les dégâts matériels causés par la dame pluie ont à nouveau remis en surface l’épineuse problématique de la gestion prévisionnelle de la cité. En effet, à chaque saison des pluies, on ne cesse de déplorer cet état des choses, sans y apporter la moindre solution à la hauteur des attentes… Jusqu’à la venue prochaine de la clémente saison sèche, oubliant pendant quelque…5 mois de répit le calvaire des pluies avant son retour angoissant. Kléber KUNGU
Ndjili: des champs maraîchers du quartier 8 sous les eaux
Le site maraicher du quartier 8, dans la commune de Ndjili, n’a pas échappé aux dégats causés par la pluie qui s’est abattue hier sur Kinshasa. Implantées au bord de la rivière N’djili, des centaines de champs de cultures maraîchers ont été inondés, voire détruits.
Trempées après plus de six heures d’averse, de larges bandes de pondu (feuilles de manioc, NDLR), d’amarantes, de patates douces, d’aubergines, de gombo, d’oseille et de bien d’autres légumes sont désormais sous les eaux. Conséquence de la pluie qui a inondé différentes rues du quartier.
Pendant l’averse en effet, des torrents d’eaux dévalaient les avenues pour aller se déverser sur les champs, avant de terminer leur course dans la rivière Ndjili. Ces torrents ont draîné, à leurs passages, des amas de sachets, des bouteilles en plastique et des habits usés que ces eaux ont laissés choir sur les champs, voire sur la rivière N’djili.
Dans ses bottes en caoutchouc, M’Vuemba Nsilu, une maraîchère de la place, a bravé la pluie pour aller sauver quelques plates-bandes d’amarantes. « Les dégâts de la pluie sont énormes. Toutes les cultures sont sous les eaux. Je suis partie récupérer les amarantes dans mon champs de peur de les perdre sous les eaux« , explique-t-elle
Justin Muela, maraîcher aussi au quartier 8, se dit également inquiet : « La pluie a beaucoup de conséquences sur nos cultures. Après quelques jours, l’eau va céder la place au marécage. Il sera, dès lors, difficile de récupérer les cultures. Je crains donc que la boue envahisse nos champs et détruise tout ce qu’on y a planté« .
Au-delà des sites maraichers qui subissent de temps en temps des inondations, certains quartiers de Ndjili ont la chance de ne pas avoir d’eaux stagnantes. Le sol est hydrophile.
Mais lors de la pluie d’hier lundi, des flaques d’eau étaient visibles sur plusieurs contrées situées le long de la chaussée sur l’artère principale. C’est le cas des maisons implantées sur la route CECOMAF, au niveau de l’entrée quartier 1 jusque vers la boucle sainte Thérèse. L’eau de la chaussée se déverse devant ces demeures qui sont restées à un niveau trop bas par rapport à la route principale. Les habitants sont obligés de se servir d’un bout de bidon coupé pour évacuer l’eau.
L’eau de pluie a aussi emporté du sable sur certaines rues des quartiers de Ndjili. C’est le cas de l’avenue Tumba en face de l’Institut Biochimie, qui autrefois était asphaltée. On y retrouve maintenant des tas de pierres comme dans une carrière. Dina BUHAKE
En pleine réhabilitation, la route de Kimwenza s’effondre
En pleine réfection, la route de Kimwenza a cédé hier sous les eaux de pluie. Cette importante artère de la commune de Mont Ngafula s’est effrondrée dans certains recoins, rendant à nouveau la circulation difficile après l’averse de ce lundi 24 octobre.
La première grosse pluie de la saison sur Kinshasa n’a pas épargné cet ouvrage, en pleine réhabilitation. Et pourtant, les conducteurs des véhicules, des motos et nombre de piétons se réjouissaient déjà de l’avancement des travaux sur la route Kimwenza.
Les travaux sur cette voie qui relie l’avenue By-pass à l’Université Loyola et Kimwenza, en passant par l’UNIKIN et Kindele, avaient déjà pris une bonne allure. Il n’était plus question du remblaiement du ravin, long de 700 m, et d’une profondeur de 34 m. Entamés depuis plus d’une année, les travaux de réhabilitation de cette route se sont poursuivis jusqu’avant la tombée de la pluie.
L’Office de voiries et drainages (OVD), qui réhabilite la route Kimwenza, venait de remblayer deux grands ravins, surtout celui situé au niveau de l’arrêt communément appelé « 7 km », bien que des riverains ont des avis partagés sur la qualité de ces travaux.
Le directeur de l’Office de Voiries et Drainages, Victor Ntumba, a affirmé être conscient de l’évolution de ces travaux, assurant qu’il ne peut pas accepter de perdre tout ce qui est déjà fait. Il a, à cet effet, promis de placer des murs de part et d’autre de cette route pour que la terre ne s’écroule plus.
La réhabilitation de la route Kimwenza a débuté en juin 2019. Elle a été interrompue pendant 18 mois à partir de décembre 2019 à cause du manque de financement. Rachidi MABANDU
Matete: Tronçon Banunu-Kinsaku submergé par les eaux de la pluie
Après la pluie vient le beau temps. Cet adage est loin d’être une réalité dans la commune de Matete, particulièrement sur l’axe Banunu – Kinsaku, submergé par les eaux de pluie. L’averse d’hier lundi 24 octobre en a été l’illustration.
Surprenant les Kinois pendant plus de six heures d’affilée, la pluie diluvienne d’hier a détérioré des canivaux, provoquant des inondations dans les parcelles environnantes et frayant des passages aux automobiles.
Selon les témoignages recueillis par les habitants de cette contrée de la commune de Matete, cette situation est dûe à l’arrêt des travaux de réhabilitation de cette route.
«Le Gouvernement devrait prendre des précautions avant de commencer un quelconque travail de rehabilitation ou de construction. Les autorités doivent également tenir à leur promesse par rapport au temps que devrait durer ces travaux», déplore un résident du quartier.
Les débordements des eaux de pluie ont été signalés partout dans la ville de Kinshasa, notamment dans la commune de Mont-Ngafula où les eaux de la rivière Malueka, vers Pompage ont inondé les avenues y compris les habitations.
C’est depuis le mois de février que les travaux de réhabilitation de cette voie ont été exécutés par la société ABC- power ASBL, avant l’arrêt brusque. Tricya MUSANSI