* « La RD Congo compte 26 provinces. Les ressources publiques et l’accompagnement du Gouvernement doivent être équitablement réparties », dixit l’élue de Wamba.
Les discussions sur le projet de loi des finances, qui comprend notamment le Budget de l’Etat pour l’exercice 2023, ont débuté le vendredi 28 octobre à l’Assemblée nationale. Ce, après que le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a présenté l’économie de ce projet du budget 2023, estimé à plus de 14 milliards USD. Soit un taux d’accroissement de 32,7% par rapport au budget 2022.
Intervenant à la suite de l’exposé du Chef du Gouvernement, la députée nationale de l’opposition et membre du Front commun pour le Congo (FCC), Geneviève Inagosi Kassongo, a exprimé ses inquiétudes par rapport au budget 2023. L’élue de Wamba dans le Haut-Uélé a fait savoir au chef de l’Exécutif que la situation dans laquelle vivent les populations congolaises devrait interpeller le Gouvernement et inviter à plus d’interventions dans les secteurs social et sécuritaire.
Tout en saluant l’accroissement du budget, qui passe de 10,7 milliards de dollars en 2022 à 14, 6 milliards en 2023, l’élue de Wamba fait observer, cependant, que cet accroissement ne peut pas «nous distraire ou nous faire oublier» que «la valeur d’un budget s’apprécie à l’aune de la qualité de la dépense et non sur la hauteur». «Lorsque l’on parcourt ce projet de loi de finances, ce n’est pas ce qui apparaît», souligne-t-elle.
La députée Inagosi rappelle que la croissance de la RD Congo est essentiellement portée par l’industrie extractive. En l’occurrence, les mines grâce à l’embellie des cours des matières premières exportées par le pays.
Compte tenu du caractère non renouvelable de ces ressources, le Fonds minier pour les générations futures, (FOMIN) a été institué en vue de préparer avec responsabilité, la période après l’exploitation minière.
Toutefois, les données relatives à l’exécution de la loi de finances 2022 indiquent que le niveau des recettes collectées au compte d’affectation spécial FOMIN est de l’ordre de 1 milliard de francs congolais contre les prévisions linéaires de 153,05 milliards attendues de 10% de la redevance minière.
Partant, l’’élue de Wamba demande au Premier ministre d’expliquer les raisons de cette contre-performance, et dire comment les ressources FOMIN sont gérées.
Au chapitre des dépenses, notamment celle concernant la province du Haut-Uélé, Geneviève Inagosi note que les allocations au titre du programme de développement local sont de l’ordre de 36. 609 532 350 milliards de Francs congolais pour les six territoires à raison de 6 milliards chacun.
Elle reconnait que «face au défi d’infrastructures socio-économiques de base, l’exécution de ce programme pourrait soulager graduellement la souffrance de nos concitoyens par la construction des écoles, hôpitaux et autres équipements publics», reconnaît Inagosi.
Malheureusement, poursuit-elle, «l’exercice 2022 n’a pas vu la matérialisation de ce projet. » L’élue de Wamba ne s’arrête pas au constat et demande au Premier ministre Sama Lokonde, «quelles sont les contraintes qui pèsent sur la matérialisation de ce programme» ?
Plaidoyer pour UN accompagnement équitable des provinces
Dans le même registre, Geneviève Inagosi fait remarquer que la rétrocession due aux provinces pose aussi problème. Son faible niveau d’exécution entrâve la stabilité des institutions provinciales ainsi que leur visibilité économique. Le dynamisme de certaines ne saurait surmonter les obstacles sur la marche du développement sans l’accompagnement du pouvoir central.
Visiblement, dit-elle, il n’y a aucune volonté du gouvernement d’accompagner certaines provinces. Elle en veut pour preuves «les destinations du Premier ministre et des membres du Gouvernement : le Lualaba, le Haut-Katanga… »
Inagosi indique que dans sa province, le Haut-Uélé, le gouvernement provincial se bat surtout pour le chantier d’infrastructures routières. Ce gouvernement a besoin du soutien et de l’accompagnement du pouvoir central.
«Monsieur le Premier ministre, Mesdames et messieurs les membres du gouvernement, changez un peu vos destinations. Rendez-vous aussi à Isiro, au Nord-Ubangi, dans le Bas-Uélé… La RD Congo compte 26 provinces. Les ressources publiques et l’accompagnement du Gouvernement doivent être équitablement réparties», plaide l’élue de Wamba. Didier KEBONGO